PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi après deux séances consécutives dans le rouge, tandis que Wall Street évoluait également dans le vert à mi-parcours, les marchés d'actions bénéficiant d'un rebond technique après les fortes baisses liées aux craintes d'une propagation rapide du variant Omicron du coronavirus.

À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,38% à 6.964,99 points. Le Footsie britannique a pris 1,38% et le Dax allemand 1,36%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 1,65%, le FTSEurofirst 300 1,38% et le Stoxx 600 1,42%.

La rapide diffusion du variant Omicron a ravivé lors des précédentes séances les inquiétudes sur la croissance économique mondiale mais les résultats d'entreprises et un rebond technique alimentent ce mardi la tendance positive sur les marchés d'actions.

La hausse en Europe est tirée essentiellement par les ressources de base et compartiment de l'énergie dans le sillage de la remontée des cours du cuivre et des tarifs du pétrole.

"Le père Noël était introuvable hier dans un contexte de pessimisme et beaucoup de personnes achètent aujourd'hui la baisse, mais les investisseurs sont tellement nerveux au regard de la situation que la moindre nouvelle est interprétée comme un signe", a commenté Danni Hewson, analyste financier chez AJ Bell.

Sur le plan sanitaire, plusieurs pays d'Europe envisageaient mardi de nouvelles restrictions aux déplacements et rassemblements face à la propagation foudroyante du variant Omicron..

En France, le gouvernement a décidé d'accélérer la mise en place d'un pass vaccinal, censé remplacer le pass sanitaire, avec un projet de loi présenté en conseil des ministres extraordinaire dès lundi en vue d'une adoption définitive du texte par le Parlement d'ici mi-janvier.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, tous les compartiments du Stoxx 600 ont fini dans le vert, les ressources de base (+2,4%), la finance (+1,82%) et les services aux collectivités (+1,67%) étant en tête.

Le secteur technologique (+1,68%) a profité des solides résultats du fabricant américain de puces Micron Technology. STMicroelectronics, ASM International, Infineon Technologies et ASML ont gagné respectivement 1,17%, 0,5%, 1,65% et 3,61%.

Les équipementiers sportifs Adidas et Puma ont bénéficié pour leur part des résultats de Nike.

A Paris, le groupe Bolloré a bondi de 11,5% après avoir reçu une offre de l'armateur MSC pour ses activités de transport et de logistique en Afrique sur la base d'une valeur d'entreprise de 5,7 milliards d'euros.

Sanofi a gagné près de 1% après l'annonce par le laboratoire français du rachat du groupe américain Amunix Pharmaceuticals pour un montant d'environ un milliard de dollars.

A la baisse, Eramet a abandonné 0,63%, le groupe minier et métallurgique ayant identifié une fraude financière au sein de sa gestion de trésorerie.

DBV Technologies a pour sa part chuté de 37,7% après avoir demandé à l'Agence européenne des médicaments le retrait de sa demande d'homologation du Viaskin Peanut, un patch contre l'allergie aux arachides.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 1,45%, le Standard & Poor's 500 de 1,15% et le Nasdaq de 1,31%.

Le Dow Jones était notamment soutenu par Nike (+6,4%), qui a publié lundi soir un chiffre d'affaires et un bénéfice trimestriel supérieurs aux attentes et s'est dit confiant quant à une amélioration des tensions dans les chaînes d'approvisionnement pour son prochain exercice fiscal annuel.

Micron Technology, qui a annoncé anticiper un bénéfice pour le deuxième trimestre meilleur que prévu, s'envole de 9,5% et tire tout le compartiment des semi-conducteurs: Nvidia, Qualcomm, Intel et Advanced Micro Devices sont dans le vert.

Côté baisse, le groupe agroalimentaire General Mills recule de près de 4% après des résultats trimestriels inférieurs aux attentes liés en partie à la hausse du coût des matières premières, du transport et de la main d'oeuvre.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar est stable face à un panier de devises de référence alors que les monnaies plus exposées à des incertitudes sont recherchées dans un contexte de regain d'appétit pour le risque.

L'euro, quasiment inchangé, se traite à 1,1271 dollar.

La livre turque, qui a perdu depuis le début de l'année 44% de sa valeur face au dollar, est volatile après la présentation lundi par le président Recep Tayyip Erdogan d'un plan qui, selon lui, garantirait les placements libellés dans la devise contre les fluctuations du marché. La livre turque se traite à 12,8730 pour un dollar après avoir fluctué en séance entre 11,0935 et 14,3885.

TAUX

Le regain d'appétit pour le risque favorise la remontée des rendements des emprunts d'Etat. Le taux des bons du Trésor américain à dix ans gagne 6,8 points de base à 1,4857%, après avoir touché lundi en cours de séance son plus bas niveau en plus de deux semaines, sous 1,36%.

En Europe, celui du Bund allemand à dix ans a fini sur un gain de 5,8 points, à -0,305%, tandis que son équivalent français de même échéance a terminé en hausse de 6,8 points, à 0,0610%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier reprend des couleurs malgré des inquiétudes sur la demande mondiale dans le contexte de la propagation du variant Omicron.

"Après quelques jours difficiles, les prix du brut rebondissent car une grande partie des inquiétudes liées au COVID-19 sont intégrées dans les cours", note Edward Moya, analyste chez OANDA.

Le Brent gagne 2,78% à 73,48 dollars le baril et le brut américain prend 3,08% à 70,73 dollars le baril.

A SUIVRE MERCREDI:

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Reportage Claude Chendjou, édité par Jean Terzian)

par Claude Chendjou