PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en nette hausse et les Bourses européennes progressent lundi à mi-séance, rassurées par de bons indicateurs d'activité européens et chinois malgré la multiplication des mesures de confinement à la veille de la présidentielle américaine.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de plus de 1% à Wall Street, qui a accusé la semaine dernière sa pire performance hebdomadaire depuis mars à la suite du nombre record de contaminations par le coronavirus aux Etats-Unis et des annonces décevantes des géants de la technologie.

À Paris, le CAC 40 gagne 1,81% à 4.677,32 vers 12h07 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,85% et à Londres, le FTSE s'octroie 1,18%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 1,28%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,83% et le Stoxx 600 de 1,3%.

Après l'Allemagne et la France, c'est au tour de l'Angleterre, du Portugal ou encore de l'Autriche d'annoncer de nouvelles mesures de confinement pour tenter d'enrayer la deuxième vague de l'épidémie de COVID-19.

Mais contrairement à la semaine dernière, les marchés n'affichent aucun mouvement de panique, trouvant un soutien dans les chiffres meilleurs que prévu des indices PMI européens et chinois dans le secteur manufacturier.

Dans la zone euro, l'indice de l'activité manufacturière a bondi à 54,8 le mois dernier, son plus haut niveau depuis juillet 2018, mais cette croissance est principalement due au bond du secteur en Allemagne.

En Chine, l'indice PMI Caixin-Markit a progressé à 53,6, un plus haut depuis janvier 2011 sous l'effet d'une accélération de la demande intérieure.

Le marché surveillera par ailleurs l'indice ISM manufacturier américain à 14h00 GMT.

Ces bonnes nouvelles macroéconomiques prennent le pas également sur l'élection aux Etats-Unis. Si les sondages au niveau national donnent le candidat démocrate Joe Biden devant Donald Trump, la course est beaucoup plus indécise dans les Etats clés. Le locataire de la Maison blanche a de nouveau mis en doute dimanche l'intégrité de l'élection, déclarant qu'un dépouillement qui s'étirerait au-delà du jour du scrutin mardi serait une "chose terrible" et laissant entendre que ses avocats pourraient être sollicités.

"Étant donné la probabilité que le résultat de l'élection ne soit pas certain mercredi et peut-être pour beaucoup plus longtemps, la volatilité pourrait facilement s'accentuer et entraîner des séances en montagnes russes", ont déclaré les stratèges d'UniCredit.

VALEURS EN EUROPE

Parmi les valeurs en baisse à la Bourse de Paris, Unibail-Rodamco-Westfield, numéro un mondial de l'immobilier commercial, cède 2,92% après avoir publié des résultats en baisse sur les neuf premiers mois de l'année et prévenu que le retour au confinement dans une partie de l'Europe pourrait peser au quatrième trimestre.

Le distributeur spécialisé Fnac-Darty perd 1,41%, pénalisé par la fermeture de ses rayons librairie.

En hausse, Sanofi gagne 2,16% après l'annonce d'une offre d'achat sur la société néerlandaise de biotechnologie Kiadis Pharma (+247%) et DBV Technologies s'envole de 79,97% après la validation de sa demande d'autorisation de mise sur le marché du Viaskin Peanut par l'Agence européenne des médicaments.

En tête du Stoxx 600, Ocado grimpe de 9,75% après avoir annoncé plusieurs acquisitions et révisé à la hausse son objectif d'Ebitda annuel.

Toujours à Londres, le reconfinement de l'Angleterre à partir de jeudi pour un mois fait reculer la compagnie aérienne IAG de 1,12%.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans est pratiquement inchangé, à 0,862% et son équivalent allemand est également stable à -0,626%.

CHANGES

La livre sterling est pénalisée par l'annonce de l'instauration d'un confinement en Angleterre et perd 0,17% face au dollar.

Le billet vert est stable face à un panier de devises de référence tandis que l'euro s'affiche à 1,1648 dollar, après avoir touché un creux à 1,1621 plus tôt en séance, soit un plus bas depuis le 28 septembre.

PÉTROLE

Les cours du pétrole baissent, plombés par l'instauration de confinements ou de couvre-feux en Europe et les inquiétudes autour de l'élection présidentielle américaine.

Le Brent perd 2,03% à 37,17 dollars le baril et le brut léger américain abandonne 2,54% à 34,88 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga