PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse lundi pour la première séance d'une semaine aux multiples inconnues, qui sera dominée par les décisions de politique monétaire des principales banques centrales mondiales.

Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 0,48% pour le CAC 40 à Paris, de 0,51% pour le Dax à Francfort, de 0,25% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,56% pour l'EuroStoxx 50.

Le marché parisien a perdu 0,96% la semaine dernière, sa première performance hebdomadaire négative après neuf semaines consécutives de rebond.

Si l'agenda économique du jour n'est guère chargé, la suite de la semaine s'annonce beaucoup plus animée avec mardi les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis, mercredi les décisions de la Fed puis jeudi celles de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d'Angleterre, avant la publication vendredi des premiers résultats des enquêtes PMI sur l'activité des entreprises privées.

Concernant la Fed, les investisseurs privilégient encore très largement l'hypothèse d'une hausse de taux limitée à 50 points de base après quatre relèvements consécutifs de 75 points, en tablant sur un ralentissement de l'inflation en novembre à 6,1% sur un an. Mais ils attendent aussi les nouvelles projections des dirigeants de l'institution et le discours de son président, Jerome Powell, sur les perspectives d'évolution des taux en 2023.

Les chiffres supérieurs aux attentes des prix à la production (PPI) publiés vendredi ont ravivé le doute chez certains, une déception qu'ont un peu atténuée les premiers résultats de l'enquête de l'université du Michigan sur le moral des ménages américains.

Dimanche, Janet Yellen, la secrétaire au Trésor des Etats-Unis, a estimé que l'inflation devrait nettement ralentir en 2023.

La BCE et la BoE devraient elles aussi opter pour un relèvement de taux d'un demi-point mais là encore, en l'absence de signes clairs d'un ralentissement de l'inflation, les marchés seront attentifs aux prévisions pour les prochains mois.

La journée de jeudi sera aussi animée par les décisions de politique monétaire en Suisse et en Norvège.

Dans l'immédiat, les marchés continuent de surveiller l'évolution de l'épidémie de COVID-19 en Chine, où l'assouplissement des restrictions fait craindre une recrudescence des cas d'infection.

La Bourse de New York a fini en baisse vendredi, pénalisée par les chiffres plus élevés qu'attendu du PPI, .

L'indice Dow Jones a cédé -0,9%, ou 305,02 points, à 33 476,46, le Standard & Poor's 500 a perdu 29,42 points (-0,74%) à 3.934,09 et le Nasdaq Composite a reculé de 77,39 points (-0,70%) à 11.004,62.

aux interrogations sur l'inflation et la politique monétaire s'est ajoutée la chute de près de 13% de Lululemon Athletica après des prévisions inférieures aux attentes et le repli continu des prix du pétrole

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a perdu 2,78%, le S&P 500 3,38% et le Nasdaq 3,99%.

Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l'instant une ouverture en léger recul.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en baisse de 0,21%, l'incertitude liée à la politique monétaire américaine après les indicateurs de vendredi ayant incité les investisseurs à la prudence sur les valeurs de croissance, moteurs de la progression de la semaine dernière, à l'instar d'Uniqlo (-0,31%) ou Tokyo Electron (-0,98%).

En Chine, le SSE Composite de Shanghaï a cédé 0,87% et le CSI 300 1,12%, l'augmentation du nombre de cas de COVID-19 ayant repris le dessus, aux yeux des investisseurs, sur l'assouplissement de la politique sanitaire de Pékin.

CHANGES

Le dollar s'apprécie face aux autres grandes devises (+0,28%), soutenu par les chiffres des prix à la production américains et par la prudence de mise avant les échéances des prochains jours.

L'euro revient ainsi à 1,0516 dollar (-0,13%).

Le yuan, qui a atteint la semaine dernière son plus haut niveau depuis trois mois face au billet vert, recule lui aussi, à 6,976.

La livre sterling, elle, a réduit ses pertes face au dollar et à l'euro en réaction à l'annonce d'une croissance estimée du produit intérieur brut (PIB) de 0,5% en octobre, un chiffre un peu meilleur qu'attendu.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américain varient peu dans les échanges en Asie après la hausse enregistrée vendredi en réaction aux chiffres des prix à la production.

Le dix ans s'affiche à 3,5598% et le deux ans à 4,3419%.

PÉTROLE

Tombé la semaine dernière à son plus bas niveau depuis près d'un an, le marché pétrolier est soutenu par les interrogations sur le calendrier du redémarrage de l'oléoduc américain Keystone, fermé après une importante fuite de brut.

Le Brent gagne 0,55% à 76,52 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,82% à 71,60 dollars.

AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L'AGENDA DU 12 DÉCEMBRE

(Rédigé par Marc Angrand, édité par Matthieu Protard et Kate Entringer)