Pour un spectateur extérieur aux marchés financiers, le cérémonial qui entoure les communications des banquiers centraux doit paraître assez déconcertant. Mais pour un investisseur, c'est devenu une sorte de routine : il faut être à l'affut de la moindre inflexion dans le discours ou de la virgule mal placée dans le communiqué. Le marché boit les paroles des banques centrales, d'autant plus depuis qu'elles ont revêtu l'habit de pompier de l'économie et qu'elles sont devenues des institutions éminemment politiques. Et comme la banque la plus puissante de la planète est celle des Etats-Unis - toujours copiée, jamais égalée -, les investisseurs ont toutes les raisons de l'écouter avec plus d'attention que les autres, surtout quand ses paroles sont prononcées à des moments clefs du cycle économique.

C'est la raison pour laquelle les marchés retiendront leur souffle lorsque le président de la Fed, Jerome Powell, pendra le micro cet après-midi (16h00 heure de Paris) pour parler de perspectives économiques et de politique monétaire. Les financiers pensent qu'il fournira des indications sur la façon dont la Réserve fédérale va commencer à réduire les dispositifs de soutien mis en place pour contrer la pandémie. Il le fera probablement, reste à savoir avec quel niveau de détail. Les "faucons" du comité de politique monétaire, c’est-à-dire les membres les plus conservateurs qui ont voix au chapitre quand la Fed doit décider de l'orientation de sa politique, ont multiplié les sorties médiatiques dernièrement pour exhorter Powell à prendre position dès aujourd'hui. Selon l'augure le plus en vogue actuellement, la Fed pourrait commencer à réduire ses rachats d'actifs au milieu de l'automne en estimant qu'ils ne sont plus nécessaires, mais cherchera à convaincre le marché que la première hausse de taux est pour les Calendes grecques.

La politique monétaire américaine est pragmatique et souple. Au-delà des objectifs traditionnels, comme la recherche d'une inflation optimale et d'un marché du travail efficace, la Fed s'emploie à éviter autant que possible de se retrouver aculée à des choix dictés par les événements. Or les variables sont nombreuses actuellement : coronavirus, dynamique économique, niveau du chômage et évolution des prix.

Qu'elles soient au rang des causes ou des conséquences, ou un peu des deux, il faut sans doute y ajouter les pénuries, qui continuent à compliquer la tâche des entreprises dans de nombreux secteurs, et par ricochet les projections d'inflation. La journée d'hier en a donné de nouvelles illustrations. Dell et HP Inc ont publié en soirée des résultats décevants parce que les deux groupes ont du mal à réunir toutes les pièces pour monter des ordinateurs, alors que la demande est là. Dans l'automobile, l'équipementier français Plastivaloire a réduit ses prévisions 2021 à cause du manque de composants électroniques. En parallèle, le géant des puces taiwanais, TSMC, augmente ses prix jusqu'à 20% par le jeu de l'offre et de la demande. Deux citations résument assez bien, je trouve, la situation. "Nous avons le meilleur scénario du côté de la demande et le pire du côté de la chaîne d'approvisionnement", souligne le patron d'une entreprise américaine qui fabrique des spas dans un article intéressant du Wall Street Journal sur la façon dont les "multipénuries" affectent les industriels. "La priorité pour nos clients, ce n'est pas de savoir combien ils vont payer mais quand ils seront livrés", précise de son côté un fournisseur de puces. De quoi ajouter une couche de complexité aux décisions des banques centrales, qui doivent continuer à alimenter la machine tout en évitant qu'elle ne s'emballe. La vieille rengaine en somme, avec des inputs inédits.

Le CAC40 perdait environ 0,3% peu après l'ouverture, à 6645 points, après une clôture teintée de rouge sur les marchés occidentaux, notamment aux Etats-Unis où la triplette Dow Jones, S&P500, Nasdaq a rendu entre 0,5 et 0,6%. En Asie, les principales places terminent leur semaine sur une séance de baisse modérée.

Les temps forts économiques du jour

Aux Etats-Unis, les revenus et les dépenses des ménages en juillet ainsi que les stocks des grossistes seront publiés à 14h30, avant à 16h00 l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan d'août.

L'euro varie peu à 1,1755 USD. L'once d'or remonte non loin des 1800 USD. Le pétrole est stable à 71,54 USD le baril de Brent et à 67,85 USD le baril WTI. Le rendement de la dette américaine ressort à 1,34% sur 10 ans, pour un niveau de -0,41% pour le Bund. Le Bitcoin évolue autour de 47 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Alcon : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 80 à 85 CHF.
  • AMG Advanced Metallurgical Group : Citigroup reprend le suivi à l'achat en visant 38,50 EUR.
  • Babcock : Barclays passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 424 GBp.
  • Bâloise : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 189 à 175 CHF.
  • CRH : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 52,30 à 55,80 EUR.
  • Euronext : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 102 EUR.
  • ID Logistics : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 255 à 280 EUR.
  • Munich Re : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 306 à 317 EUR.
  • Orsted : AlphaValue reste à vendre avec un objectif de cours réduit de 794 à 771 DKK.
  • Partners Group : Baader Helvea passe d'accumuler à alléger en visant 1502 CHF.
  • U-Blox : Julius Bär reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 55 à 62 CHF.
  • Vestas : Société Générale passe d'acheter à conserver en visant 280 DKK.
  • Vetropack : Research Partners passe de conserver à acheter en visant 70 CHF.

En France

Annonces importantes

  • Engie sur le point de vendre sa filiale Endel au groupe Altrad, selon Le Figaro.
  • Le consortium France Billet (FNAC), CTS Eventim, Orange en phase finale de négociations pour la billetterie des JO de Paris 2024.
  • Plastiques du Val-de-Loire avertit que ses revenus annuels se situeront entre 670 et 680 M€, au lieu des 700 M€ prévus, à cause des pénuries dans les chaînes d'approvisionnement.
  • OSE Immunotherapeutics et Arcagy-Gineco procèdent à la randomisation de la première patiente dans l'étude de phase II avec Tedopi en combinaison avec pembrolizumab dans le cancer de l'ovaire.
  • Nacon édite le jeu War Hospital de Brave Lamb.
  • Carmat implante un nouveau cœur artificiel en Allemagne.
  • Cellectis participe à des réunions investisseurs.
  • Texen renforce sa coopération avec Roctool.
  • Medesis essuie un refus de l'ANSM pour tester NanoManganese pour traiter les formes graves de la COVID-19, mais veut tester son produit hors UE.
  • Ucar, Lacroix et MdxHealth ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes

Lectures