L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,07%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro avance quant à lui de 0,30% et le Stoxx 600 perd 0,04%.

Ce dernier indice, qui a touché un plus bas de 22 mois, n'a connu qu'une seule journée de hausse sur les huit dernières séances.

Les craintes de guerre commerciale, notamment entre les Etats-Unis et la Chine, la hausse des rendements des Treasuries, les turbulences politiques en Europe et les difficultés des marchés émergents se conjuguent pour saper l'appétit pour le risque des investisseurs.

En Europe, les discussions sur un accord entre Londres et Bruxelles sur les conditions de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ne font pas apparaître d'avancées et certains diplomates européens ont prévenu qu'il pourrait ne pas y avoir d'accord lors du Conseil européen prévu jeudi et vendredi.

En Italie, le gouvernement de Giuseppe Conte a repoussé à mardi l'examen du projet de budget italien pour 2019, qui doit être finalisé avant d'être tranmis à la Commission européenne. Des sources gouvernementales font état de tensions entre le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue, les deux partenaires de la coalition, sur les projets d'amnistie fiscale.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

La saison des résultats trimestriels des entreprises américaines se poursuit cette semaine avec notamment à l'agenda de lundi la publication des comptes de Bank of America. La banque a annoncé une hausse de 35% de son bénéfice trimestriel à la faveur notamment des baisses d'impôts aux Etats-Unis.

AUX VALEURS EN EUROPE

Les secteurs jugés défensifs comme les télécoms (+1,37%) et la santé (+0,27%) se distinguent, tandis que le compartiment pétrolier et gazier (+0,80%) profite de la remontée des cours du brut.

Le producteur aurifère Randgold Resources gagne 3,49% à la faveur de la hausse du prix de l'or, revenu à un plus haut depuis juillet avec le regain d'appétit pour les actifs refuges.

Alstom bondit de 3,5%, porté par le relèvement de la recommandation de Deustche Bank à "achat".

A l'inverse, le secteur du luxe continue de souffrir avec les craintes sur la demande chinoise et pèse en particulier sur le CAC 40 où il est fortement représenté. Kering chute de 2,55%, ce qui porte à près de 20% son repli depuis le début du mois. Hermès et LVMH perdent respectivement 1,21% et 1,18%.

TAUX Le marché obligataire évolue dans le calme lundi après les tensions des semaines précédentes. La hausse des rendements des Treasuries a suscité, comme en février, un vif mouvement de baisse sur les actions, ce qui a in fine favorisé un retour sur les obligations.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans progresse lundi à 3,163%, après un pic à 3,261% mercredi dernier, un plus haut depuis mai 2011.

Son équivalent allemand est stable, à moins de 0,5%, et celui des BTP italiens de même échéance se maintient proche de ses récents plus hauts, à 3,56%.

Le rendement des obligations du Portugal à dix ans se détend légèrement après le relèvement, qui était attendu, de la note souveraine de Moody's.

CHANGES Dans ce contexte d'aversion au risque, les devises jugées les plus sûres sont aussi les plus recherchées : le yen a ainsi touché un plus haut d'un mois face au dollar et le franc suisse gagne 0,5% face au billet vert.

De son côté, l'euro reprend des couleurs en dépit des déboires de la chancelière allemande Angela Merkel dont les alliés de la CSU ont subi un revers dimanche lors des élections régionales en Bavière.

"Je ne pense pas que ce soit un risque politique important, mais cela nous dit que les risques politiques en Europe restent bien présents", dit Alvin Tan, analyste sur les changes chez Société générale.

La livre sterling progresse légèrement face au dollar, après avoir été orientée en baisse dans les échanges en Asie en réaction aux incertitudes concernant les négociations sur le Brexit.

Elle profite de la faiblesse généralisée du dollar, qui recule de 0,2% face à un panier de devises de référence. Le billet vert pourrait néanmoins profiter de la publication, à 12h30 GMT, de l'indice manufacturier "Empire state" et de la statistique des ventes au détail aux Etats-Unis.

PÉTROLE

Les cours du pétrole repartent de l'avant après avoir souffert la semaine dernière des craintes sur la croissance mondiale. Le baril de Brent revient à plus de 81 dollars et le baril de brut léger américain s'approche des 72 dollars.

Les cours sont aussi soutenus par les tensions croissantes autour de l'Arabie Saoudite, mise en cause dans la disparition du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul.

Donald Trump a assuré samedi que Washington infligerait à l'Arabie saoudite une "punition sévère" si son implication - qu'elle dément - dans cette disparition est établie.

ÉMERGENTS

Le rial saoudien est tombé lundi à un plus bas de deux ans et les emprunts du royaume ont fléchi de crainte de voir une réduction des investissements étrangers en réaction à la disparition du journaliste Jamal Khashoggi.

La Bourse de Riad a chuté de 7,2% au cours des deux séances précédant celle de lundi où elle rebondit de 3,9%.

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault