Zurich (awp) - Principales informations économiques de la journée:

COUTEAUX SUISSES: Victorinox espère engranger de nouveau des bénéfices en 2022, après avoir essuyé une chute de son chiffre d'affaires et de sa rentabilité en 2020 en raison de la pandémie de coronavirus. Le Schwytzois, présent à Delémont et connu aux quatre coins du monde pour ses couteaux de poche, constate déjà une amélioration des affaires cette année. "Nous avons enregistré une hausse de notre chiffre d'affaires de 26% sur les neuf premiers mois de 2021", confie à AWP le directeur général, Carl Elsener, tout en relevant que toutes les catégories du groupe ont contribué à des niveaux différents à ce redressement.

SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE: Touchant particulièrement l'industrie automobile mondiale, le manque de composants électroniques se fait aussi sentir chez les nombreux sous-traitants suisses des constructeurs, qui ont dû réduire leur production, voire fermer des usines. Certains d'entre-eux se sont vus dans l'obligation d'introduire des mesures de chômage partiel, alors que d'autres envisagent de telles réductions de temps de travail pour leurs salariés. Dans une étude récente, la société de conseils Alix Partners estimait le manque à gagner lié à ces difficultés d'approvisionnement en puces et autres capteurs électroniques à 210 milliards de dollars (192 milliards de francs suisses) pour l'ensemble de la branche. La production de véhicules devrait pour sa part se réduire entre neuf et onze millions d'unités, selon d'autres estimations.

ALIMENTATION: Nestlé a fait état d'un nouveau bond de ses recettes au troisième trimestre. Forte d'une performance nettement supérieure aux attentes du marché, la multinationale a revu à la hausse ses objectifs de croissance organique pour l'année en cours, s'attirant les commentaires élogieux de la communauté financière et suscitant l'engouement des investisseurs. Les ventes réalisées entre janvier et septembre se sont établies à 63,3 milliards de francs suisses, ce qui correspond à une croissance organique de 7,6% en rythme annuel, précise la multinationale veveysane dans un communiqué, alors qu'en termes de volumes (RIG), elle est ressortie à 6,0%.

ALIMENTATION: Le géant alimentaire Nestlé n'est pas parvenu à redresser la marche des affaires en Chine, grevées par les aliments pour bébés et nourrissons. Les faible volumes de produits de ce segment écoulés dans l'Empire du milieu au troisième trimestre ont tiré vers le bas l'ensemble de la région Asie, Océanie, Afrique subsaharienne (AOA). Cette dernière a enregistré sur les neuf premiers mois un recul de 0,6% à 15,2 milliards de francs suisses. L'effet des cessions nettes (4,1%) a réduit à néant la croissance organique de 4,1%. Sur le seul troisième trimestre, l'évolution a été "légèrement négative", a indiqué Nestlé, soulignant cependant une base de comparaison annuelle élevée, ainsi que la baisse des ventes dans la nutrition infantile en Chine

PHARMA: Le mastodonte pharmaceutique et du diagnostic Roche a enregistré entre juillet et fin septembre une poursuite du rétablissement de ses activités dans les médicaments, parallèlement à une amorce d'essoufflement des ventes de tests Covid-19. La direction affine dans la foulée son ambition de croissance pour l'ensemble de l'exercice autour de 5%, contre entre 1% et 5% jusqu'à présent. Sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe rhénan a engrangé un chiffre d'affaires de 46,68 milliards de francs suisses, en hausse de 6% ou 8% hors effets de changes, détaille le compte-rendu.

DISPOSITIFS MÉDICAUX: Roche a continué à profiter au troisième trimestre d'une demande élevée pour ses tests Covid-19. Revendiquant une position dominante sur cette franchise, le béhémoth rhénan a toutefois enregistré une amorce de tassement, à 1,0 milliard de francs suisses, après 1,3 milliard au deuxième partiel et 1,2 milliard en début d'année. "La demande pour les tests coronavirus est demeurée élevée au troisième trimestre en raison du variant Delta (...) contribuant à la forte croissance des recettes", souligne le directeur général (CEO) Severin Schwan, cité dans le communiqué.

CONJONCTURE: A la faveur de l'accélération des campagnes de vaccinations contre le Covid-19, le Fonds monétaire international (FMI) relève ses prévisions de croissance économique pour l'Europe cette année. En Suisse, le produit intérieur brut (PIB) devrait afficher une progression de 3,7%, alors que l'institution basée à Bretton Woods, près de Washington, anticipait une hausse de 3,5% au printemps dernier. Dans la foulée du relèvement des perspectives économiques pour l'année en cours, le FMI annonce aussi réviser en légère hausse ses attentes pour l'an prochain. Il table désormais sur une croissance du PIB de la Suisse de 3%, contre 2,8% jusqu'alors. Considérée dans son ensemble, l'économie européenne devrait afficher une expansion de 5,4%, soit un point de pourcentage supplémentaire par rapport aux prévisions de printemps. Pour 2022 et 2023, des taux respectifs de 4,1%, puis de 2,3% sont attendus.

TRANSPORT: Le logisticien Kühne+Nagel a enregistré des résultats en hausse au 3e trimestre, tant au niveau des recettes que la rentabilité. Le groupe s'attend à ce que la situation sur le marché reste tendue, en raison d'une forte demande pour les services de transport et les pénuries liées à la pandémie. Durant la période sous revue, les recettes nettes se sont enrobées de 70% sur un an à 8,6 milliards tandis que les ventes brutes ont augmenté de 36% à 2,5 milliards de francs suisses.

ENERGIE: L'énergéticien BKW a annoncé l'acquisition d'Elbatech, qui lui permet d'étendre ses activités dans les techniques ferroviaires en Suisse alémanique. Les détails financiers ne sont pas dévoilés. Avec l'acquisition du groupe Duvoisin-Groux au printemps 2021, BKW Infra Services a "fait son entrée sur le marché en forte croissance de la technique ferroviaire". Grâce à Elbatech, BKW Infra Services fait désormais partie des trois premières entreprises de technique ferroviaire en Suisse, se félicite BKW dans son communiqué.

CRYPTODEVISES: Le cours du bitcoin s'envolait à un nouveau plus haut, à plus de 66'000 dollars. La plus connue des cryptodevises était portée par le lancement d'un produit financier à Wall Street lié à cette dernière, étape historique pour sa démocratisation. La cryptomonnaie, qui s'échangeait pour moins d'un dollar il y a 12 ans, culminait en cours de séance à 66'273 dollars vers 16h00, soit un bond de plus de 50% sur un mois et dépassant les 450% sur un an. Le bitcoin profite depuis un mois du lancement du premier fonds indiciel (ETF) lié à son cours à la Bourse de New York, dont les échanges ont commencé mardi: les investisseurs espèrent que de nouveaux fonds vont pouvoir se lancer sur le marché de la cryptomonnaie en utilisant ce nouveau produit financier régulé.

RENCHÉRISSEMENT: L'inflation a légèrement ralenti au Royaume-Uni pour les douze mois terminés en septembre, à 3,1%, mais reste élevée après une poussée record en août à 3,2%, à son niveau le plus élevé depuis 2012. Ces niveaux élevés de l'inflation, dont s'est inquiétée récemment et à plusieurs reprises la Banque d'Angleterre (BoE), ont conduit les investisseurs cette semaine à tabler sur une hausse des taux d'intérêt rapide et forte au Royaume-Uni, qui pourrait intervenir dès la prochaine réunion en novembre.

INDUSTRIE MINIÈRE: Le géant minier australien Rio Tinto a annoncé qu'il prévoyait de réduire de 50% ses émissions directes de carbone d'ici à 2030, renforçant ses objectifs précédents dans le cadre de ses efforts pour rendre ses activités très polluantes plus écologiques. Rio Tinto a déclaré prévoir d'investir environ 7,5 milliards de dollars (environ 6,9 milliards de francs suisses) d'ici à la fin de la décennie pour réduire les émissions provenant des opérations minières et de la consommation d'énergie.

IMMOBILIER: Les prix des logements neufs en Chine ont baissé pour la première fois en six ans, selon des données officielles, dans un contexte de méfiance des acheteurs face au risque de faillite de plusieurs promoteurs. L'immobilier, l'une des locomotives de l'économie chinoise, est secoué ces dernières semaines par les déboires du poids lourd du secteur Evergrande, étranglé par une dette abyssale de 260 milliards d'euros.

INFORMATIQUE: Le groupe informatique américain Micron compte investir 150 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années, envisageant notamment la construction aux Etats-Unis d'une nouvelle usine de fabrication de puces mémoire. "La mémoire est à l'avant-garde de la fabrication de semi-conducteurs et alimente l'ensemble des domaines, des smartphones équipés de la technologie 5G aux services d'informatique à distance ("cloud") fonctionnant grâce à l'intelligence artificielle", a déclaré dans un communiqué le directeur général de Micron, Sanjay Mehrotra. La mémoire et le stockage représentent actuellement 30% du marché des puces électroniques, précise l'entreprise, basée à Boise, dans l'Idaho.

awp