Zurich (awp) - Principales informations économiques de la journée:

BANQUES: Les nombreuses affaires dans lesquelles est empêtré Credit Suisse vont sans doute marquer la tenue de l'assemblée générale de la grande banque, vendredi. Même en leur absence, Covid oblige, certains actionnaires importants vont exprimer leur mécontentement. L'élection du nouveau président figure à l'ordre du jour. Les membres du conseil d'administration - son président Urs Rohner en tête - s'épargneront les coups d'éclats à la tribune des petits actionnaires très remontés, qui resteront à la maison comme l'année dernière. Les motifs de colère sont nombreux, à commencer par la débâcle du fonds spéculatifs américain Archegos qui a coûtera quelque 5 milliards de dollars au numéro deux bancaire helvétique, sans oublier la faillite de la société d'investissement Greensill et ses conséquences.

BANQUES: La Commission européenne a infligé un total de 28 millions d'euros (31 millions de francs suisses) d'amende à Credit Suisse, au Crédit Agricole et à Bank of America Merrill Lynch pour s'être entendues pendant plusieurs années afin de fausser la concurrence sur le marché obligataire. Dans le détail, Credit Suisse écope d'une amende de 11,9 millions d'euros (13,1 millions de francs suisses), Bank of America Merrill Lynch de 12,6 millions d'euros, et le Crédit Agricole de près de 4 millions d'euros.

ALIMENTATION: Barry Callebaut s'est fait talocher en Bourse suisse après l'annonce de la vente d'un demi-million de ses titres par son actionnaire principal, Jacobs Holding. La société d'investissement a généré par cette opération des recettes brutes d'environ 1,09 milliard de francs suisses. La société d'investissement Jacobs Holding a vendu 550'000 titres du spécialiste zurichois du cacao, ce qui correspond à 10,0% du capital total de Barry Callebaut. Les actions ont été vendues dans le cadre de la constitution accélérée d'un livre d'ordres au prix de 1990 francs suisses l'unité, précise un communiqué publié mercredi.

ALIMENTATION: Le groupe Lindt & Sprüngli (L+S) a été blanchi en Russie par l'autorité fédérale anticartel (FAS) dans une enquête portant sur de supposées tromperies sur la marchandise. La procédure lancée fin 2019 contre la filiale russe a été abandonné a confirmé à AWP une porte-parole de la maison-mère. Le gendarme de la concurrence indique n'avoir constaté aucune violation de la part du chocolatier de Kilchberg, qui s'était vu reprocher des différences de qualité entre les produits vendus en Russie et en Europe. "Aucune sanction ne sera prise à l'encontre de la société", a assuré le directeur de la FAS, Maxim Shaskolsky, cité par l'agence Ria Novosti.

COMMERCE DE DÉTAIL: Après avoir travaillé dur pendant la pandémie, les employés de Migros ont droit à une augmentation de salaire et une convention collective de travail (CCT) pour tout le personnel. C'est ce qu'ils ont demandé lors d'une journée d'action soutenue par le syndicat Unia. Migros a récolté les fruits du travail accompli par son personnel durant la pandémie: en 2020, son bénéfice a nettement progressé, note le syndicat. En plus, les employés ont accompli cet exploit avec toujours moins d'effectifs. L'an dernier, quelque 1500 postes ont en effet été supprimés dans les coopératives.

CHIMIE: Sika a annoncé le rachat de Hamatite, les activités de colle du japonais Yokohama Rubber. La transaction, soumise à l'approbation des autorités de la concurrence locales, devrait permettre chimiste de spécialités zougois d'améliorer sa position sur le marché nippon. Aucune mention n'est faite des détails financiers ou du calendrier de la transaction.

ASSURANCES: L'indice Credit Suisse des caisses de pension a progressé entre début janvier et fin mars de 2,79% ou 5,42 points à 199,21 points, illustrant une robuste entame d'exercice. Le léger tassement essuyé au mois de janvier a ainsi été plus que compensé par un rebond progressif sur les deux mois suivants. Les placements en actions (+2,83%), tout particulièrement étrangères (+2,04%), ont généré les principales contributions au rendement des institutions suivies par la banque aux deux voiles. Leurs homologues helvétiques ont progressé de 0,79%. Les obligations en francs suisses (-0,39%) ont constitué le principal handicap des établissements de prévoyance, quand celles en monnaies étrangères (+0,10%) ont quelque peu progressé.

CONJONCTURE: La conviction que l'économie mondiale va se remettre durablement de la crise sanitaire n'aura jamais été aussi forte chez les analystes financiers. Pour le deuxième mois d'affilée, le baromètre CS CFA a atteint en avril un pic historique. Cet indicateur s'est inscrit à 68,3 points, amélioré de 1,6 point sur un mois, indiquent la grande banque Credit Suisse et la société CFA, qui publient conjointement ce rapport mensuel. Il s'agit d'un nouveau plus haut depuis octobre 2009, juste avant l'éclatement de la crise financière.

MARCHÉS FINANCIERS: Au fur et à mesure que les campagnes de vaccination contre la Covid-19 progressent, les investisseurs basés en Suisse renforcent leur confiance dans les marchés financiers. L'optimisme a repris le dessus, selon un sondage mené par la grande banque UBS. La confiance dans les marchés financiers est ainsi passée à 67% des investisseurs en Suisse, à comparer aux 54% relevés lors de la précédente édition de l'étude, indique le numéro un bancaire helvétique. Les sondés expriment de l'optimisme à 57% au sujet de l'évolution de leur propre situation financière à l'issue du premier trimestre.

BANQUES: Deutsche Bank s'estime en bon chemin pour redevenir rentable sur la durée après avoir fait état mercredi du meilleur résultat trimestriel en sept ans, en ayant pu échapper aux pertes liées à la faillite retentissante du fonds Archegos. De janvier à mars, l'établissement dirigé par Christian Sewing a affiché un bénéfice net part du groupe de 908 millions d'euros, le meilleur depuis début 2014 et ce sans avoir subi comme souvent par le passé les affres de scandales financiers, contrairement cette fois à des rivaux dont Credit Suisse dans l'affaire Archegos.

BANQUES: La banque britannique Lloyds a annoncé un bénéfice net multiplié par près de trois au premier trimestre, grâce à la reprise attendue de l'économie britannique qui limite l'impact de la pandémie sur ses comptes. Le profit net a atteint 1,4 milliard de livres (1,78 milliard de francs suisses) sur les trois premiers mois de l'année, selon un communiqué du groupe, l'un des poids lourds du secteur au Royaume-Uni.

PHARMA: Le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) a vu son bénéfice net chuter quasiment d'un tiers au premier trimestre, en raison d'une baisse de la demande pour les antibiotiques et autres vaccins du fait de la pandémie. Son bénéfice net est tombé à 1,1 milliard de livres (1,4 milliard de francs suisses), sous l'effet d'une chute de 18% à 7,4 milliards de livres (9,4 milliards de francs suisses) de son chiffre d'affaires.

BOISSONS: Porté par ses ventes en Asie, Carlsberg a annoncé une petite hausse de son chiffre d'affaires au premier trimestre. Le brasseur danois, propriétaire notamment de Feldschlösschen en Suisse, a dans la foulée revu légèrement à la hausse ses prévisions pour 2021 dans un secteur toujours bousculé par la crise du Covid-19. Également propriétaire des marques Tuborg, Baltika, Kronenbourg et 1664, entre autres, le numéro 4 du secteur table désormais sur une croissance de son bénéfice d'exploitation de 5 à 10% sur l'ensemble de l'année, contre 3 à 10% annoncés précédemment.

RÉASSURANCE: Le réassureur français Scor a fait état d'un bénéfice net en chute de 72% pour le premier trimestre, sous l'effet conjugué de la pandémie de Covid-19 et d'une série de grosses catastrophes naturelles. Le groupe, dont l'activité consiste à assurer les assureurs, a dégagé un bénéfice net de 45 millions d'euros (près de 50 millions de francs suisses) sur les trois premiers mois de l'année, contre 162 millions sur la même période en 2020.

MATÉRIEL ÉLECTRONIQUE: Le japonais Sony a annoncé un bénéfice net record pour son exercice 2020/21, porté notamment par sa division jeu vidéo sur fond d'importante demande liée à la pandémie, mais a formulé pour l'exercice en cours des prévisions beaucoup plus modestes. Le bénéfice net annuel du groupe a doublé sur un an pour atteindre 1171,8 milliards de yens (9,85 milliards de franc), une performance supérieure à ses attentes, due en partie à un effet fiscal positif.

TÉLÉCOMMUNICATIONS: Huawei a annoncé un repli de 16,5% sur un an de son chiffre d'affaires au premier trimestre, alors que le géant chinois des télécoms reste pénalisé par des sanctions américaines. "2021 sera une nouvelle année difficile" pour Huawei, a averti le président en exercice du groupe, Eric Xu.

TÉLÉCOMMUNICATIONS: Les héritiers de Samsung, de loin le plus grand conglomérat sud-coréen, donneront des toiles de Picasso, Monet ou Dali, pour ne pas alourdir davantage les droits de succession qui leur sont réclamés après le décès de l'ancien patron du groupe, et qui s'élèvent à près de 10 milliards de francs suisses. Lee Kun-hee, l'homme qui a présidé au décollage mondial de Samsung Electronics, était la première fortune sud-coréenne quand il est décédé en octobre à 78 ans, laissant derrière lui un patrimoine estimé à 22'000 milliards de won (18 milliards de francs suisses).

INTERNET ET LOGICIELS: Le numéro un mondial du streaming musical, le suédois Spotify, a annoncé un rare bénéfice net au premier trimestre, grâce à l'effet paradoxal de la récente baisse de son action à la Bourse de New York qui réduit ses charges de rémunération. Fin mars, le nombre d'utilisateurs a atteint un total de 356 millions, avec une hausse de 21% du nombre d'abonnés payants sur un an, à 158 millions, dans la fourchette haute des prévisions du groupe et proche des attentes des analystes.

DISTRIBUTION: Les supermarchés britanniques Sainsbury's sont tombés dans le rouge avec une perte nette part du groupe de 287 millions de livres lors de l'exercice 2020-2021. Les chiffres rouges illustrent les surcoûts entraînés par la pandémie de coronavirus, notamment les équipements de sécurité. En 2019-2020, le groupe avait dégagé un bénéfice net part du groupe de 129 millions de livres.. Le chiffre d'affaires n'a progressé que de 0,2% à 29 milliards de livres sur l'exercice achevé début mars, à cause de l'effondrement des ventes de carburant en raison des multiples confinements, ce qui a quasi annulé la hausse des ventes d'épicerie et alimentation, les consommateurs ayant été amenés à cuisiner chez eux plus qu'à l'ordinaire.

MÉTAUX: Le conglomérat nippon Hitachi a annoncé un accord avec Bain Capital pour lui vendre ses parts dans sa filiale Hitachi Metals. Le fonds américain compte acquérir 100% de cette société pour 820 milliards de yens (6,78 milliards de francs suisses). Hitachi détient actuellement 53,4% de cette importante filiale, cotée comme lui à la Bourse de Tokyo, et qui fabrique des produits métallurgiques de haute performance pour divers secteurs industriels comme l'automobile et l'aéronautique. Le conglomérat nippon compte vendre en novembre prochain ses parts à un consortium mené par Bain Capital pour environ 382 milliards de yens (2,9 milliards d'euros).

MÉDIAS: Le géant britannique de la publicité WPP a annoncé avoir renoué avec la croissance au premier trimestre, profitant d'une reprise du marché à la faveur de meilleures perspectives économiques après une année 2020 marqué par une lourde perte. Le groupe a vu ses ventes progresser de 1,8% sur un an à 2,9 milliards de livres (3,7 milliards de francs suisses) au cours des trois premiers mois de l'année.

MÉDIAS: Arnaud Lagardère va perdre le contrôle absolu du groupe hérité de son père: le conseil de surveillance a acté un projet de transformation en société anonyme avec l'aval des principaux actionnaires, mettant fin à un long bras de fer sur la gouvernance de l'entreprise. Arnaud Lagardère a toutefois obtenu la garantie d'un poste de PDG pendant six ans dans la future organisation. La transformation de gouvernance sera soumise au vote des actionnaires lors de la prochaine assemblée générale du 30 juin.

APPAREILS ÉLECTROMÉNAGERS: Le groupe suédois d'électroménager Electrolux a publié des résultats meilleurs qu'attendu pour le premier trimestre, lors duquel la rentabilité a bondi, et a revu ses prévisions annuelles à la hausse en Europe, son principal marché. Dans un contexte de pandémie mondiale, "les consommateurs ont continué à passer plus de temps à la maison en utilisant leurs appareils de manière plus intensive et en consacrant une part plus importante de leur budget domestique à des projets de rénovation, ce qui a profité à nos ventes", s'est félicité le PDG du groupe Jonas Samuelson.

INFORMATIQUE: Le géant français du logiciel Dassault Systèmes a enregistré une croissance légèrement plus forte qu'attendu au premier trimestre grâce à une bonne reprise des investissements des entreprises. Le chiffre d'affaires a atteint 1,174 milliard d'euros, en hausse de 8% à taux de change constant, soit très légèrement plus que le haut de la fourchette anticipée (1,170 md EUR) et un peu plus que le consensus des analystes. Côté rentabilité, les indicateurs sont également au vert avec un bénéfice net par action - l'indicateur de référence du groupe - en hausse de 20% à 1,14 euros (1,26 francs suisses), soit 12 centimes au-dessus du consensus des analystes. Au premier trimestre, "ce sont encore les Amériques qui ont tiré la croissance avec une progression de 14% sous l'effet combiné de la bonne performance des sciences de la vie et de l'automobile, en particulier des nouveaux entrants", a commenté devant les journalistes Pascal Daloz, le directeur général adjoint de l'entreprise.

SERVICES FINANCIERS: A la traîne en 2020 à cause de l'impact économique du coronavirus, Danske Bank, la première banque danoise, a enregistré au premier trimestre un bénéfice net de 3,025 milliards de couronnes (449,6 millions de francs suisses). Un an auparavant, plombé par la pandémie et de lourdes dépréciations, l'institution bancaire avait fait était d'un déficit net de 1,484 milliard de couronnes. Entre janvier et mars 2021, Danske Bank, à la faveur de sa restructuration, a enregistré une baisse de 14% de ses charges d'exploitation. Le revenu net d'intérêts, c'est-à-dire les recettes générées par les activités exposées aux taux d'intérêt, a augmenté de près de 5% sur un an, à 6,55 milliards de couronnes.

BIOTECH: Le géant pharmaceutique français Sanofi a annoncé une baisse de 7% de son bénéfice net au premier trimestre. Le repli reflète notamment la séparation l'an dernier du groupe d'avec son partenaire américain de longue date Regeneron. Sanofi, qui affiche notamment une bonne performance pour son produit phare Dupixent (utilisé dans le traitement de l'asthme, de la dermatite atopique...), a dégagé un bénéfice net de 1,56 milliard d'euros (1,72 milliard de francs suisses), nettement plus élevé que les prévisions d'analystes compilées par Bloomberg.

SERVICES FINANCIERS: Le moral des consommateurs allemands devrait s'affaisser en mai sur fond de troisième vague de la pandémie de Covid-19 et de nouvelles restrictions dans le pays, selon le baromètre GFK. L'indice devrait redescendre à -8,8 points après la remontée en avril à -6,1 points (révisé), indique l'institut GFK. L'Allemagne est entrée samedi dernier dans une nouvelle phase de verrouillage de sa vie publique comprenant des couvre-feux nationaux après l'adoption d'une loi controversée pour briser la troisième vague de la pandémie. Cette dernière "fait que la reprise de l'économie va encore se faire attendre", prévient Rolf Bürkl, expert au GfK, cité dans un communiqué.

BANQUES: La première banque espagnole Banco Santander a dégagé au premier trimestre un bénéfice net de 1,6 milliard d'euros (1,75 milliard de francs suisses). Supérieur aux attentes, le résultat s'est envolé de près de 386% par rapport à la période correspondante de 2020 où les résultats avaient souffert de provisions extraordinaires liées à la pandémie de Covid-19. Ce résultat est supérieur aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient en moyenne sur 1,17 milliard, contre 331 millions engrangés de janvier à mars 2020. Banco Santander a bénéficié d'une "forte croissance aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et dans la banque d'affaires et d'investissement", souligne sa présidente, Ana Botin.

awp