Berne (awp/ats) - Les pénuries de gaz et éventuellement d'électricité l'hiver prochain en Suisse font les titres de la presse dominicale. Il est également question de la conférence de Lugano sur l'Ukraine. Voici les principales informations, non confirmées à Keystone-ATS:

SonntagsZeitung: La ministre suisse de l'énergie Simonetta Sommaruga s'attend à des pénuries de gaz l'hiver prochain, en raison de la situation internationale, avertit-elle dans la SonntagsZeitung. Du côté de l'électricité, la position est un peu meilleure, car la Suisse a une bonne production d'électricité, selon elle. "Le Conseil fédéral a pris les devants, mais la Suisse n'est pas une île", explique-t-elle. "Personne ne peut garantir qu'il y aura toujours assez de gaz pour tout le monde". Quelque 300'000 ménages se chauffent au gaz en Suisse. "Si une pénurie de gaz et d'électricité devait se produire, l'énergie serait d'abord rationnée dans l'artisanat et l'industrie", prévient la socialiste bernoise, soulignant que le Conseil fédéral veut épargner les ménages le plus longtemps possible.

SonntagsBlick: Lukas Küng, le chef de l'Organisation pour l'approvisionnement en électricité en cas de crise OSTRAL mise en place par la Confédération, dresse un sombre tableau dans le SonntagsBlick en cas de pénurie de gaz et d'électricité l'hiver prochain en Suisse: éclairage avec les bougies, trafic routier bloqué, signalisations lumineuses en berne, tunnels fermés et transports publics paralysés. Seules les infrastructures vitales seraient épargnées. Les hôpitaux disposent d'installations électriques de secours, remarque-t-il. Tout est mis en œuvre pour éviter d'en arriver là, assure-t-il cependant.

Le Matin Dimanche: Le Valais va devenir un véritable baron de l'énergie en Suisse dans une trentaine d'années, affirme Le Matin Dimanche. Alors que la crainte d'une pénurie d'électricité en Suisse se rajoute à celle liée au réchauffement climatique, les concessions hydrauliques, signées lors de la construction des barrages, expirent bientôt. Ainsi, les ouvrages, qui sont aujourd'hui dans les mains des grands groupes électriques, comme Alpiq, Axpo ou BKW, reviendront à l'horizon 2055 majoritairement aux communes valaisannes et au canton du Valais. Les négociations ont débuté, avec un pic attendu d'ici à dix ans. Les enjeux sont colossaux, écrit le journal.

SonntagsZeitung: Un groupe d'investisseurs a fait part de son intérêt à relancer un ancien projet d'extraction de gaz au Tessin, relate la SonntagsZeitung. Si tout se passe bien et que les autorités soutiennent le projet, on pourrait à nouveau extraire du gaz naturel en Suisse à la fin 2025, dit dans le journal l'entrepreneur à la retraite Pietro Oesch. Il y a des années, des mesures sismiques y avaient été effectuées et les résultats s'étaient révélés prometteurs. Mais, pour des raisons financières, l'extraction n'a jamais eu lieu. Le groupe vaudois Gaznat a également annoncé il y a une dizaine de jours dans la presse romande qu'il ressortait son ancien projet d'exploitation de gaz sous le Léman.

Le Matin Dimanche: La conférence de Lugano sur la reconstruction de l'Ukraine, qui a lieu lundi et mardi, va donner une très bonne image de la Suisse à l'étranger, estime dans Le Matin Dimanche le directeur de Présence Suisse, Nicolas Bideau. "Nous donnons ici l'image d'un pays capable d'anticipation et de vision", explique le diplomate. De plus, ajoute-t-il, "cette visibilité n'offre pas seulement un capital sympathie à notre pays", elle permet aussi d'expliquer le point de vue de la Suisse sur des sujets, "tels que sa politique étrangère, sa neutralité et sa politique des sanctions". Si la Suisse a pris fait et cause pour l'Ukraine après l'attaque de la Russie, la conférence de Lugano est "compatible" avec la neutralité, estime M. Bideau. "Il ne s'agit pas de discuter de questions militaires, mais de soutien à l'Ukraine dans la reconstruction civile et le processus de réforme", dit-il.

NZZ am Sonntag: Les négociateurs des 40 pays et 18 organisations participant à la conférence de Lugano sur l'Ukraine, qui débute lundi, se sont déjà mis d'accord pour que l'Ukraine soit le chef de file de la reconstruction de ses infrastructures détruites par l'armée russe, affirme la NZZ am Sonntag, citant des sources bien informées. En contrepartie, Kiev s'est engagé à démocratiser sa participation, à lutter contre la corruption, à respecter l'égalité des sexes et à faire avancer les réformes politiques. Le succès de la réunion dépendra essentiellement du libellé du document final, selon le journal.

SonntagsZeitung: Le président de la Confédération s'entretiendra en tête-à-tête avec son homologue de l'Union européenne (UE), Ursula von der Leyen, en marge de la conférence de Lugano sur l'Ukraine, rapporte la SonntagsZeitung. Si le Département fédéral des affaires étrangères a confirmé au journal la rencontre, il n'a pas précisé les sujets au menu des discussions. Selon la SonntagsZeitung, outre la reconstruction de l'Ukraine, les relations entre la Suisse et l'UE devraient aussi être abordées.

SonntagsBlick: Les demandes d'asile d'Ukrainiens sont en baisse en Suisse, déclare dans le SonntagsBlick la ministre de la justice Karin Keller-Sutter. Quelque 100 requêtes sont actuellement traitées par jour, contre 1800 il y a encore quelque temps. Jusqu'à aujourd'hui, 58'391 personnes ayant fui la guerre en Ukraine ont obtenu le statut de protection S en Suisse. La conseillère fédérale ne s'attend pas une fin rapide de l'invasion russe en Ukraine. Selon elle, il est probable que les fronts vont se durcir et que l'on assiste à une guerre d'usure dans l'est et le sud de l'Ukraine. La libérale-radicale saint-galloise s'inquiète également d'une situation économique mondiale "fragile comme elle ne l'a jamais été depuis longtemps".

NZZ am Sonntag: Après une série de défaites électorales, la direction du parti socialiste suisse essuie des critiques de ses propres rangs, indique la NZZ am Sonntag. Le maire de Bienne Erich Fehr dénonce dans le journal le manque d'écoute des présidents du PS Mattea Meyer et Cédric Wermuth. "Les opinions divergentes ne sont plus entendues", estime M. Fehr. La direction est plus idéologique et plus à gauche que la base du parti, poursuit le maire de Bienne, qui s'inquiète du fait que la formation à la rose pourrait perdre son deuxième siège au Conseil fédéral après les élections législatives fédérales de 2023. Une évaluation externe, que s'est procurée le journal, fait apparaître ce scénario comme très réaliste.

SonntagsBlick: Comme le reste de l'Europe, la Suisse subit ces dernières semaines une recrudescence des attaques de pirates informatiques lancées depuis la Russie, indique le SonntagsBlick, qui s'appuie sur un rapport du Service de renseignement de la Confédréation (SRC). Le Département fédéral des affaires étrangères a notamment été visé. Ce dernier ne veut pas donner de détails sur les tentatives d'intrusion informatiques pour des raisons de sécurité. Selon le document du SRC, les cyberattaques ont été menées par hameçonnage.

Note: Ces informations n'ont pas été confirmées par l'ats.