Une prise de poste qui fait de lui le premier hindou et la première personne non-blanche à occuper cette fonction dans l’histoire du Royaume-Uni. Deux premières auxquelles s’ajoute un record de précocité vieux de 1812. Mais ce petit-fils d'immigrés devient également le Premier ministre britannique le plus riche de tous les temps. Une fortune qu’il doit à une brillante carrière chez Goldman Sachs, mais aussi et surtout à l’immense fortune de son épouse, héritière de N.r. Narayana Murthy, créateur du géant de l’informatique Infosys.

Si Rishi Sunak semble remplir de nombreuses cases de “modernité” en plus d’une brillante carrière, rappelons tout de même qu’il fût battu par Liz Truss cet été pour ce même poste. Or, au vu des répercussions chaotiques de la politique économique de celle-ci, nous pouvons nous demander comment ne pouvait-il pas paraître plus compétent. Un premier élément de réponse réside sans doute dans son approche budgétaire très contraignante qui, cet été, paraissait peu séduisante face au programme de l’ex Première ministre. Programme économique qu’il qualifiait d’ailleurs de "conte de fée”. Cela étant, il semblerait donc que l’orthodoxie budgétaire soit de nouveau attrayante au Royaume-Uni et où l'inflation flirte toujours avec les 10% en glissement annuel. Rishi Sunak défend aussi des hausses d’impôts afin de financer les services publics et limiter l’endettement public. L’homme de 42 ans entend aussi faire baisser le taux minimum de l'impôt sur le revenu de 20 à 16%, mais pas avant fin 2029. Cela pour s'assurer que les coupes seront financées par la croissance et non par l'emprunt, précise The Telegraph. Toujours est-il, au pays du libéralisme, les médias semblent pour le moment davantage s'intéresser à l’immense fortune de Rishi Sunak - estimée à deux fois celle du couple royal actuel - qu’à son programme politique et économique. 

Trop tôt pour tirer quelques conclusions, nous vous fixons rendez-vous dans six semaines pour un premier bilan de la politique Sunak. En espérant qu'il ne soit pas question de changements au 10 Downing Street d'ici là…

Le dessin de la semaine signé Amandine Victor