Londres (awp/afp) - Les ventes dans les supermarchés britanniques ont atteint un niveau record en décembre, grâce aux fêtes de Noël et à la fermeture des pubs et restaurants face à la pandémie, selon des chiffres de Kantar publiés mardi.

Au total, les ventes se sont établies à 11,7 milliards de livres au cours de la période de quatre semaines achevée le 27 décembre, un niveau jamais vu pour un mois, détaille le cabinet dans un communiqué.

Il ajoute qu'en raison des restrictions liées au Covid-19, aux discussions sur le Brexit et à l'encombrement du port de Douvres, les Britanniques ont préparé Noël plus tôt que d'habitude.

Résultat: la journée la plus chargée de l'année a été le lundi 21 décembre quand 15 millions de ménages se sont rués dans les supermarchés.

Les familles se sont réunies en plus petit comité mais les achats de dinde et de desserts de Noël ont tout de même été similaires à ceux de l'an dernier.

Les Britanniques se sont en outre fait plaisir en achetant davantage de fromage (+17%) et de desserts frais (+15%), tout en dépensant plus dans les gammes de produits les plus chères.

Les ventes en ligne ont compté pour 12,6% du total en décembre, contre 7,4% en 2019, confirmant leur essor avec la pandémie.

"Décembre est toujours extrêmement chargé pour les supermarchés mais les courses sont en général complétées par des festivités dans les restaurants, les pubs et les bars", souligne Fraser McKevitt, un responsable de Kantar.

Or "cette année, quasiment tous les repas ont été pris à la maison et les distributeurs ont dû augmenter la cadence pour répondre à la demande", selon lui.

Au total, les ventes en supermarchés ont grimpé de 11,4% pour les trois mois achevés au 27 décembre, profitant à l'ensemble des enseignes, traditionnelles comme Tesco, de maxi-discompte comme Lidl ou en ligne avec Ocado, l'un des grands gagnants de l'année.

L'enseigne Morrisons a quant à elle était l'une des premières à dévoiler ses chiffres détaillés pour la période des fêtes dans un communiqué.

Ses ventes, hors carburant, ont bondi de 9,3% pour les trois semaines achevées au 3 janvier, avec en outre un bond de 64% pour le champagne ou de 40% pour le saumon dans la période avant Noël.

La pandémie devrait toutefois lui coûter environ 280 millions de livres pour l'exercice 2020-2021 (clos fin janvier), du fait de l'absence de salariés ou des mesures sanitaires mises en place, un chiffre qui sera compensé par la hausse de ses ventes.

Dans le secteur de l'habillement, très touché par les mesures de restrictions, l'enseigne Next continue de tirer son épingle du jeu.

Elle a résisté en fin d'année, avec un chiffre d'affaires en baisse de seulement 1,1% au quatrième trimestre, grâce à ses ventes en ligne et malgré la fermeture forcée des magasins, selon des résultats publiés mardi.

Next prévoit même un fort rebond des profits pour l'exercice 2021-2022 qui lui permettrait de quasiment retrouver ses niveaux d'avant la pandémie.

"Le distributeur bénéficie d'années d'investissement dans ses opérations en ligne" et "il est bien mieux placé que nombre de ses concurrents pour composer avec les conditions de marché difficiles dans les prochains mois", souligne Richard Lim, analyste chez Retail Economics.

afp/rp