Moscou (awp/afp) - La croissance de l'économie russe s'est accélérée à 1,8% sur un an au deuxième trimestre, dans un contexte de hausse des prix des hydrocarbures et malgré le durcissement des sanctions américaines, selon la première estimation publiée vendredi par l'institut des statistiques Rosstat.

Le produit intérieur brut de la Russie, qui a traversé deux ans de récession en 2015-2016, avait augmenté de 1,3% sur un an au premier trimestre.

La reprise entamée en 2017 s'est donc confirmée en début d'année malgré l'annonce en avril de nouvelles sanctions par les Etats-Unis, où la Russie est accusée d'avoir interféré dans la présidentielle de 2016 remportée par Donald Trump.

Washington a encore renforcé cette semaine son arsenal punitif contre Moscou, cette fois en lien avec l'empoisonnement en mars de l'ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia en Angleterre.

En plus de ces sanctions qui portent sur l'exportation de certains produits technologiques, une deuxième salve est possible, qualifiée de "draconiennes" par un responsable américain.

Le début d'année a été marqué par une nette remontée des cours des hydrocarbures dont l'économie russe reste très dépendante. L'effondrement du marché pétrolier de 2014, avec les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne, avait contribué à plonger l'économie russe en une récession très douloureuse pour le pouvoir d'achat des ménages.

Pour les économistes du cabinet Capital Economics, "les conditions restent en place pour que la reprise s'accélère au cours des trimestres à venir: le ralentissement de l'inflation et les améliorations du marché du travail devraient soutenir les dépenses de consommation, tandis qu'au niveau de la production, (...) l'économie sera soutenue par la hausse de la production de pétrole" sur laquelle se sont mis d'accord en juin les pays exportateurs.

Si la Russie a tourné la page de la plus longue récession traversée par le pays en 20 ans de pouvoir de Vladimir Poutine, le rythme de la reprise reste bien loin des ambitions affichées par le Kremlin.

En mars, Vladimir Poutine a fixé pour objectif de son quatrième mandat (2018-2024) une croissance de 4% annuelle et un taux de pauvreté divisé par deux.

Le Fonds monétaire international prévoit une croissance de 1,7% pour 2018. En mai, il s'est inquiété de la réduction du poids de la Russie dans l'économie mondiale et a averti que pour "augmenter le potentiel de croissance", les autorités devaient procéder à des réformes structurelles pour répondre à la baisse de la population active, renforcer la productivité et renforcer le secteur privé.

afp/rp