Moscou (awp/afp) - Le géant de l'internet russe Yandex veut racheter l'intégralité de la banque en ligne Tinkoff, grand succès FinTech de ces dernières années en Russie, pour près de 5,5 milliards de dollars (environ 5,1 milliards de francs suisses), ont indiqué les deux groupes mercredi soir.

"Les parties ont conclu un accord de principe sur une transaction (...) d'environ 5,48 milliards de dollars, soit 27,64 dollars par action Tinkoff", a indiqué le groupe TCS (Tinkoff Credit Systems) mercredi sur le site de la Bourse de Londres, où il est coté.

Dans ce message publié après la fermeture de la Bourse, TCS précise que cet accord n'est pas définitif, et qu'une offre de la part de Yandex n'est pas garantie.

De son côté, Yandex a confirmé tard dans la soirée, être "en discussions avec Tinkoff au sujet d'une possible offre de Yandex sur 100% du capital en actions" de la banque.

Ce rachat scellerait une des plus importantes opérations entre entreprises russes de ces dernières années.

Suite à cette annonce, les actions de Yandex et TCS ont bondi. Jeudi matin à l'ouverture, Yandex avait gagné plus de 4% à la Bourse de Moscou.

Cette annonce survient peu après le divorce consommé après dix années de partenariat entre Yandex et la première banque russe, le groupe public Sberbank.

Cette séparation, due à des appétits jugés trop importants de Sberbank, qui voulait racheter une part majoritaire de Yandex, s'est accompagnée d'un rapprochement entre le géant bancaire russe et le concurrent principal de Yandex, Mail.ru.

Yandex poursuit depuis des années une expansion dans tous les domaines des services numériques, des taxis aux livraisons de repas. Sberbank s'est également lancé dans une course afin de construire un écosystème numérique varié.

En s'alliant avec Tinkoff, Yandex choisit une banque numérique qui a connu un succès rapide depuis sa création en 2006 et compte aujourd'hui dix millions de clients. Cotée à Londres, elle a levé 1,1 milliard de dollars lors de son introduction en Bourse en 2013.

Son président et fondateur, Oleg Tinkov, est actuellement traité à Londres pour une leucémie, dans l'attente d'audiences sur son extradition, demandée par les Etats-Unis où il est accusé de fraude fiscale.

afp/ol