ANKARA, 11 décembre (Reuters) - La Turquie a menacé mercredi les Etats-Unis de représailles si Washington mettait à exécution sa menace de sanctions contre Ankara concernant l'acquisition du système antimissile russe S-400, point de friction entre les deux alliés de l'Otan, à quelques heures d'un vote au Congrès américain.

"Les députés américains doivent comprendre qu'ils n'iront nulle part en imposant", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu dans une interview à la chaîne de télévision turque A Haber. "Si les Etats-Unis nous approchent de manière positive, nous réagirons également de manière positive. Mais s'ils optent pour une démarche négative, alors nous riposterons".

Les députés américains sont appelés à se prononcer ce mercredi sur un projet de loi de défense qui appelle entre autres à l'adoption de sanctions contre la Turquie concernant son acquisition de S-400, un système russe de défense antiaérienne et antimissile.

Washington, qui estime que ce système n'est pas compatible avec les dispositifs de l'Otan - dont la Turquie est membre-, a d'ores et déjà suspendu Ankara de son programme de développement de l'avion de combat américain F-35.

La Turquie a des alternatives au F-35, a répliqué Mevlut Cavusoglu, citant notamment la Russie et précisant également être en discussion avec le Royaume-Uni sur une accélération du projet du futur avion de combat turc, le TF-X.

"Nous avons acquis le S-400 parce que l'offre la plus pratique venait de Russie", a-t-il souligné. "Jusqu'à ce que nous le produisions nous-mêmes, l'alternative au F35 pourrait être le marché russe mais nous sommes également ouverts à d'autres options". (Ece Toksabay, Tuvan Gumrukcu et Orhan Coskun, version française Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)