On entend régulièrement parler de la déclaration de revenus de Donald Trump. Je rappelle que le Président américain avait, contrairement à la tradition, refusé de rendre publics ses revenus et les impôts connexes pour toutes sortes de raisons depuis son élection. Depuis, on s'autorise à penser, dans les milieux autorisés, comme disait Coluche, que ces fameuses déclarations constituent une bombe à retardement qui pourrait éclater à la figure de l'homme d'affaires. Je me rappelle il y a deux ans d'une conversation avec un banquier français qui m'avait assuré que Donald Trump ne payait pas d'impôts depuis des années et que certaines banques européennes n'y étaient pas étrangères, du moins celles qui acceptaient encore de travailler avec lui.

Finalement, c'est le New York Times qui a publié ce weekend la pression fiscale réelle exercée sur ce bon vieux Donald. Lequel n'aurait pas payé d'impôts sur 10 des 15 dernières années et n'aurait parfois versé que des sommes symboliques, comme ces 750 USD de 2016 et 2017. Le journal américain, clair opposant à l'actuel locataire de la Maison Blanche, explique que ce sont les pertes accumulées par ses entreprises qui lui ont permis d'échapper à l'impôt. Le NYT dispose de 20 ans de données, mais pas celles de 2018 et 2019.

La capacité de Donald Trump à se tirer des situations les plus gênantes fait que ces révélations, toutes étayées qu'elles fussent, ne seront pas forcément fatales pour la course à la Maison Blanche. Il a d'ailleurs répliqué avec ses deux mots favoris : "fake news". L'un de ses avocats a expliqué au NYT que son client avait payé "des millions de dollars d'impôts personnels sur la décennie écoulée". On demande à voir.

Les révélations – certains préféreraient dire confirmations – vont ajouter de la nervosité à l'approche du scrutin (J-36), et donc à la volatilité des marchés financiers. Vendredi, l'Europe a terminé sur une note hésitante, mais les valeurs technologiques américaines ont alimenté un nouveau rebond à Wall Street, propulsant le Nasdaq 100 en hausse de 2,3%. Le CAC40 rebondissait de 1,6% à 4807 points peu après l'ouverture. 

Quelques informations qu'il ne fallait pas rater ce week-end :

Les temps forts économiques du jour

La séance du jour est vierge en indicateurs importants. Toutefois, Christine Lagarde doit prononcer une allocution devant le comité économique du Parlement Européen, autour de 15h45.

L'euro reste sous pression à 1,16371 USD, toujours plombé par le retour du coronavirus en Europe. L'once d'or stagne à 1961 USD. Le pétrole perd un peu de terrain à 41,60 USD le baril de Brent et à 39,91 USD le baril WTI. Le T-Bond offre un rendement de 0,66% sur 10 ans. Le Bitcoin reprend 2% et se rapproche à nouveau des 11 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Aviva : Deutsche Bank passe de conserver à acheter en visant 375 GBp.
  • Barratt Developments : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 540 à 610 GBp.
  • Countryside : Berenberg passe d'acheter à conserver en visant 330 GBp.
  • Hiscox : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 845 à 1000 GBp.
  • Kingspan : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 54 à 85 EUR.
  • Pharmagest : GreenSome Finance reste neutre avec un objectif de cours relevé de 79 à 83,90 EUR.

L’actualité des sociétés

En France

ArcelorMittal cède sa filiale américaine à Cleveland-Cliffs, pour 1,4 Md$ (3 Mds$ avec dette et retraites) et veut racheter 500 M$ de ses propres actions. Veolia va relever le prix de son offre sur Suez et remettra au plus tard mercredi une offre améliorée pour la participation d'Engie. Crédit agricole a vendu le solde de sa participation dans Saudi Fransi en Arabie Saoudite, pour l'équivalent de 320 M€. Peugeot proposerait de renforcer Toyota sur le segment des utilitaires pour répondre aux inquiétudes de la Commission européenne sur sa fusion avec Fiat Chrysler, a appris Reuters, en s'engageant à vendre au Japonais ses utilitaires à un prix proche du coût de production. Total vend ses parts dans un projet offshore controversé au Brésil. Amundi lance une augmentation de capital réservée à ses salariés. S&P rehausse légèrement à "CCC+" la notation crédit de Technicolor, après la restructuration financière. Calida veut racheter les minoritaires de Lafuma à 17,99 EUR l'action, pour sortir le dossier dont le holding détient déjà 93,5% de la cote. Verimatrix équipe Armstrong. La cotation des actions Latécoère reprend aujourd'hui après l'annonce d'un vaste plan de réduction d'effectifs. Bonduelle, Acanthe Développement, Pharmagest, Aquila, ADLPartner, Passat, AST Groupe ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Devon Energy et WPX Energy négocient une fusion, selon le Wall Street Journal, qui évoque la création d'une entité pesant 6 Mds$. Nissan Motor prévoit de lancer une série de nouveaux véhicules en Chine, dont neuf modèles électriques d'ici 2025. American Airlines emprunte 5,5 Mds$ au gouvernement américain pour assurer son exploitation durant la période de crise. Apple cède temporairement du terrain sur sa commission de 30% sur l'App Store pour les entreprises fragilisées par la Covid-19. Apple acquiert les droits du nouveau film des réalisateurs d'Avengers : Endgame. Le Canada a signé un accord avec AstraZeneca afin de se procurer jusqu'à 20 millions de doses de son candidat-vaccin contre la Covid-19. Kioxia renonce à son IPO à cause des conséquences des tensions sino-américaines sur l'industrie des semi-conducteurs, ce qui fait chuter sa maison-mère Toshiba à Tokyo. Un juge américain a gelé temporairement un décret de l'administration Trump qui devait hier soir bloquer le téléchargement de l'application TikTok aux Etats-Unis. Daimler va devoir se trouver un autre président : Dieter Zetsche, qui devait prendre le poste, l'a finalement décliné. HSBC rebondit fortement à Hong Kong, après le renforcement au capital de Ping An Insurance, qui monte à 8% environ.

Ça publie. Weibo, Thor Industries, Ceres Power, Bonduelle, Quadient

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