Transitoire, temporaire, éphémère, provisoire… Ces synonymes caractérisent un événement de courte durée. Mais par rapport à quoi ? Un jour est une courte durée face à un an. Et un an face à un siècle. Ces mots ont été utilisés maintes fois pour qualifier la période de haute inflation que nous traversons.

Il y a un peu moins d’un an, le 16 octobre 2021, la présidente de la BCE Christine Lagarde déclarait que “l’inflation est en grande partie transitoire”, alors que la zone euro connaissait une hausse des prix de 3,4%. La Banque de France annonçait en septembre de l’année dernière attendre un pic d’inflation pour la fin d’année 2021. 
 
Nous sommes en juillet 2022 et la semaine dernière, le département américain du Travail a annoncé que la hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis avait accéléré le mois dernier pour atteindre un sommet de plus de 40 ans, en raison des niveaux élevés des tarifs à la pompe et dans l'alimentation.
 
L’inflation américaine a atteint 9,1% en juin, et 8,6% pour la zone euro. Transitoire ? Pas vraiment… Pour être honnête, les économistes des grandes banques centrales n’avaient très certainement pas inclus l’hypothèse d’une invasion russe de l’Ukraine, raréfiant ainsi l’offre de pétrole et de gaz, et mettant à mal l'approvisionnement mondial en ressources alimentaires de base.

Évolution de l'inflation des USA, de la France et de la zone euro (OCDE)

Il serait donc plus prudent d’être clair et vigilant lors de l’utilisation des termes cités ci-dessus, ce sans quoi la sphère économique n’hésitera pas à vous le faire payer en cas d’imprévu. Tout est donc question d’échelle, dont nos amis dirigeants des banques centrales auraient bien besoin pour grimper le massif de l’inflation. Rendez-vous au prochain sommet !