Globalement, les secteurs qui ont le plus à perdre sont ceux dont la chaîne de valeur est très segmentée. Cela explique les difficultés boursières du secteur automobile ces dernières semaines. Les équipementiers ont de plus en plus recours aux pays à bas coûts pour certaines fournitures, ce qui implique d'importants flux commerciaux croisés. En Amérique du Nord, précise Oddo, le Mexique joue un rôle majeur, tandis que l'Europe est un pivot du véhicule premium. Et pour compliquer le tout, de nombreux véhicules assemblés aux Etats-Unis font appel à des composants importés, même si peu viennent de Chine.

Chimie, biens d'équipement et "semis"

Mais d'autres secteurs ont du souci à se faire en cas de durcissement des conditions du commerce international. C'est le cas de la Chimie, un "secteur très international avec des produits qui voyagent beaucoup", précise le bureau d'études, ou des Biens d'Equipement, en particulier pour les ensembliers qui se fournissent beaucoup en Chine. Dans le domaine Hardware / Equipements Télécoms, les acteurs génèrent un quart de leurs revenus aux Etats-Unis, mais profitent de l'absence d'acteur local. Le secteur de la Certification / Testing présente aussi quelques risques, notamment dans la partie "consumer".

Enfin, les semiconducteurs sont eux aussi touchés. "25 à 30% des composants fabriqués en Chine se retrouvent sur le marché américain et 20 à 25% de ceux fabriqués outre-Atlantique aboutissent sur le marché chinois", rappelle Oddo BHF, qui pense toutefois que les grandes tendances de fond (véhicule autonome, calcul haute performance, IoT, réseaux…) offrent un bon rempart. Mais le risque doit être intégré, d'autant que les analystes maison estiment que le contexte actuel pourrait peser sur les décisions d'investissement. Cela pourrait prendre la forme de prévisions plus faibles pour le 3ème trimestre. A suivre donc.

L'équipe de recherche se mouille malgré tout. De prime abord, un durcissement du bras de fer douanier conduirait à privilégier, dans l'univers de couverture précité, Alstom, ASML, ASMi, Peugeot, Nokian, SGS ainsi que le segment des SSII & Logiciels. En revanche, la prudence dominerait sur Assa Abloy, Intertek, Legrand, Schneider, STMicroelectronics, Infineon, Solvay, Arkema et le secteur automobile, hormis les deux dossiers précités. Attention, il ne s'agit pas de sélections, juste d'exemples de dossiers qui seraient soit au-dessus, soit en-dessous de la moyenne des secteurs concernés en cas de dégradation du paysage.