Globalement, le bilan est très positif avec 19 des 21 valeurs qui ont fait mieux que le Stoxx Europe 600 et que le S&P500 sur 15 jours. Il faut souligner que les deux indices ont repris à peu près 8% depuis le 16 mars, mais que l'aversion au risque est restée forte. Les deux vilains petits canards de la sélection sont Eurofins (+2,9%) et Spotify (-1%). Les deux titres sousperforment aussi la sélection depuis le 1er janvier, mais surperforment les deux indices. Voici le tableau récapitulatif :

Performances de la liste

La situation d'Eurofins est paradoxale : d'un côté, la division médicale du groupe va forcément bénéficier du contexte actuel en tant que premier réseau mondial de laboratoires. De l'autre, la lourdeur de son bilan a pénalisé l'entreprise, qui divise toujours les financiers. Pour Spotify, j'avais classé la société dans les bénéficiaires du confinement en pensant que la consommation de musique, comme d'autres contenus (cf. Ubisoft et Netflix) allait exploser. Or c'était une erreur, très bien expliquée dans un article de Variety (en anglais). En gros, les volumes d'écoute de musique en streaming ont baissé et pas augmenté, pour trois raisons. D'abord, les gens utilisent beaucoup moins leurs voitures, alors que c'est un moment d'écoute important. Ensuite, les enfants sont à la maison, il faut leur consacrer du temps et de l'attention… sans musique. Enfin, deux adultes confinés qui écoutent séparément de la musique en temps normal ont tendance à écouter la même chose. Mauvaise idée, donc, Spotify.

Le reste des idées a bien voire très bien fonctionné. Le pari le moins prolifique est celui des opérateurs boursiers, avec des hausses de 10 à 12,5% pour les trois représentants. Les valeurs de "bon père de famille" Linde et Air Liquide gagnent respectivement 9,3 et 14%. Le roi du papier toilette Essity 9,3% lui aussi, et Carrefour 10,6%. Telefonica, Cellnex, Orange et Ubisoft sont sur 11 à 16% de hausse.

Sept valeurs gagnent plus de 20%. Les fournisseurs de matériel médical Getinge et Drägerwerk sont bien placés. Je pense qu'avec les stocks que constitueront tous les pays à l'avenir, ces dossiers pourraient encore avoir de beaux jours devant eux. Ma valeur joker Microsoft n'a pas déçu non plus (+21,5%). Les paris bioMérieux et Netflix, assez intuitifs, affichent 25 à 30% de hausse et Helios Tower (+25%), s'en sort très bien dans la catégorie ultra-défensive. Enfin, c'est un peu un coup de chance, l'opérateur scandinave Elisa a rebondi très fort et gagne plus de 33% en 15 jours.

Si l'on observe le parcours de la sélection rétroactivement au 1er janvier, on constate aussi de belles performances puisque tous les titres ont surperformé les deux indices de référence.

Performances de la sélection depuis le 1er janvier

Cinq baisses à deux chiffres sont toutefois à signaler : Spotify, encore, Linde, Helios Towers, Orange et Deutsche Börse. Dix des valeurs sont en hausse, de Microsoft par la plus petite des marges (0,01%) à Drägerwerk (+59%). bioMérieux (+29%), Netflix (+16%) et Elisa (+14%) affichent même des progressions à deux chiffres.

En attendant que la situation se stabilise, les valeurs citées, ou leurs comparables de bonne qualité, conservent de l'attrait, même s'il faut suivre de près les multiples de certains titres pour éviter un retour de flammes