Le SMI brille grâce à Richemont 

Le Swiss Market Index est composé des 20 blue chips cotés sur le marché suisse. Ses trois principales composantes : Nestlé, Novartis et Roche pèsent à elles seules presque la moitié de l’indice (environ 53,5 %). Il y a donc une forte dominance du secteur santé, traditionnellement défensif. Le secteur banque/finance est également très représenté (environ 16,2 % du SMI). Ce sont d’ailleurs ces deux secteurs qui ont porté leur indice sur la semaine écoulée : la santé enregistre un gain de 8,6 % tandis que le secteur financier s’octroie 8,1 %. Néanmoins, la valeur vedette du SMI sur la semaine écoulée ne provient d’aucun de ces deux secteurs.

Sur les vingt valeurs Suisses, quatre actions franchissent la barre des 10 % de gains : l’assureur Swiss Life (+10,25 %), le sous-traitant pharmaceutique Lonza Group (+10,4 %), la société de capital-investissement Partners Group (+10,45 %) et enfin, le groupe de luxe Richemont qui prend la tête du peloton avec ses 19,4 %. La Compagnie Financière Richemont brille en effet à la Bourse de Zurich après avoir publié des résultats semestriels étonnamment bons grâce à la division joaillerie et une progression de 78 % des ventes en Chine permettant ainsi de contenir la baisse du chiffre d’affaires dans d’autres régions du monde. Le groupe a également  annoncé un vaste partenariat capitalistico-commercial avec Farfetch et Alibaba.

Dans les dossiers qui ont le moins profité de la hausse (<5 %), on retrouve le chimiste spécialisé dans les arômes et saveurs Givaudan (+4,2 %), le prestataire de services aux entreprises SGS (+4 %), la plus grosse capitalisation du SMI, Nestlé (+2,8 %) et enfin l’opérateur Swisscom (+1,6 %).

Finalement, aucune valeur du SMI ne réalise de performances négatives sur la semaine. Le SMI ne se trouve qu’à quelques encablures de son point d’équilibre ; l’indice Suisse perd en effet 2,9 % sur l’année.

Le SMI au coude à coude avec le DAX surperformant l’Euro Stoxx 600 sur l’année

Le “S&P Paris aligned index” s’accorde sur les ambitions des accords de Paris.

Dans la minute durable de cette semaine nous vous faisions part d’une étude qui remettait en question les critères d’évaluation ESG utilisés par certains fonds d’investissement. 

Toutefois, on peut raisonnablement penser que les autorités politiques Européennes ont conscience de l’important levier que peut constituer la finance dans la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, le TEG - Technical Expert Group on Sustainable Finance - a mis au point un benchmark dont les règles de pondération de valeurs ont pour objectif de s’aligner avec les critères des accords de Paris. Ce dernier s’appelle l’EU Paris-Aligned Benchmark. Libre aux investisseurs institutionnels ou aux agences de notation de l’utiliser ou de créer des indices qui suivent ses critères. 

Le S&P Paris-Aligned Climate Index fait partie de ces indices qui ont pour vocation d’aligner les objectifs de rentabilité des investisseurs avec les ambitions fixées par les accords de Paris sur le climat. En répliquant cet indice, le portefeuille d’un investisseur doit en théorie être constitué d’actifs sous-jacents qui permettent à long terme de limiter les émissions de gaz à effets de serre.

Mais quelles sont les performances de cet indice? Depuis le 1er janvier 2020, il affiche un gain de 13,18% .

Source: spglobal.com - l’indice ayant été lancé le 1er juin 2020, la performance annuelle affichée repose sur les modèles de backtest de Standard & Poors.

À titre de comparaison, le CAC 40 affiche une performance annuelle de -16,6 %, le SMI, comme nous venons de le voir, de -2,9 %. Le S&P Paris-Aligned index fait également mieux que son grand frère le S&P 500 (+8,7%). Enfin, il surperforme le STOXX EUROPE 600 NR qui recule de près de -10%.

Source : zonebourse.com

Cet indice n’a donc pas à rougir de ses performances. Mais qu’est-ce qui explique ces bons résultats ? Assurément, le poids des valeurs technologiques (30,2%) tire l’indice vers le haut. La forte pondération du secteur de la santé a aussi pu lui faire “bénéficier” de la crise du covid et de l’espérance de rentabilité induite par la recherche d’un vaccin.

Source : S&P Paris Aligned Climate Index factsheet

Parmi les dix valeurs les plus pondérées de l’indice, 5 appartiennent au secteur des technologies de l’information, 4 au secteur des services de communication. Seule Amazon fait partie du secteur “consommation discrétionnaire”.

Source : “S&P Paris aligned index” factsheet