Nulle part où se cacher ('nowhere to hide'), tel pourrait être le résumé de cette séance où le repli des indices boursiers de -1,5% à -2% ne s'est pas traduit par une course vers la sécurité des bons du Trésor.

Nos OAT se tendent de +2Pts vers 0,068%, les Bunds de +0,5% vers -0,4300% et plus au Sud, les Bonos se dégradent de 2,7Pts (à 0,738%) et les BTP italiens de +5Pts à 1,542%.

Les dettes souveraines libellées en Euro auraient pourtant pu se détendre sensiblement au vu des 'stats' d'activité publiées ce vendredi.

Les PMI 'composites' et les PMI des 'services' (secteur tertiaire) dévissent.
Dans le détail : l'indice PMI 'composite' IHS/Markit de l'Eurozone (indice des directeurs d'achat) s'est effondré en mars de 51,6 vers 29,7 (contre 31,4 annoncé en estimation flash).

L'activité dans le secteur des services a chuté de moitié, à 26,4 en mars, contre 52,6 en février (estimation flash de 28,4), soit la plus forte chute depuis que cette jauge existe.

En France, le PMI des 'services' chute pratiquement de moitié vers 27,4 (contre 52), en Italie, c'est une véritable désintégration avec une division quasiment par 3, de 49 vers 17,4 (après environ 51 en janvier).

L'indice PMI composite du CIPS et d'IHS Markit du Royaume Uni a chuté de 53 en février à 36 en mars (37,1 en estimation flash), son plus bas niveau jamais atteint depuis le début de la série d'enquêtes, contre un précédent plus bas de 38,1 en novembre 2008.

Cela ne veut évidemment plus rien dire, car c'est du passé révolu : le volume des ventes du commerce de détail de février a augmenté de 0,9% dans la zone euro et de 0,8% dans l'UE, par rapport à janvier, selon Eurostat.
En janvier, il avait augmenté de 0,7% dans la zone euro et de 0,8% dans l'UE en rythme séquentiel.

En février 2020 par rapport au même mois de 2019, l'indice des ventes de détail a progressé de 3,0% dans la zone euro et de 3,2% dans l'UE, après des progressions en rythme annuel de respectivement 2,2% et 2,4% en janvier.

C'était une journée test aux Etats Unis avec la publication du 'NFP', mais le rapport du mois de mars s'appuie sur des données tronquées, car antérieures au 12 mars.
Les T-Bonds US se détendent cependant de -4,5Pts vers 0,582%, soit un repli de -9Pts sur la semaine écoulée.

Les services fédéraux n'ont ainsi comptabilisé que -701.000 destructions d'emplois (-713.000 dans le secteur privé) en mars alors que les 2 derniers rapports du Département du Travail établissent que la réalité se situe au-delà de 10 millions d'emplois détruits le mois dernier.

De même, le taux de chômage est estimé en hausse de 3,5% vers 4,4% alors que la réalité se situe bien au-delà de 10%.

La population active reste ancrée vers 62,7% (-0,7% seulement) alors que le score a probablement plongé sous les 55 (bien en-deçà des planchers de 2008/2009)...

Alors que l'économie US s'est littéralement figée mi-mars, on assisterait à une hausse de +0,4% des heures travaillées contre +0,2% anticipée, ce qui évidemment n'a aucune espèce de pertinence: c'est le fruit d'une 'projection' purement statistique, complètement déconnecté de la réalité du terrain.

Autre 'stat' très attendue, car plus collée à l'actualité: l'indice final IHS Markit de l'activité de services aux États-Unis s'établit à 39,8 en mars, en nette baisse par rapport à février (49,4) mais un peu au-dessus du consensus de 39,1.

L'indice ISM des 'services', calculé par l'institut des directeurs d'achats US, s'est établi pour sa part à 52,5 pour le mois écoulé, contre 57,3 en février, et alors que le consensus l'attendait en repli bien plus marqué vers 44: cela résulte de données compilées avant le 12 mars, juste avant que l'économie US ne se fige.


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