Nette détente des rendements sur les marchés obligataires (sauf en Italie) après de nouvelles statistiques décevantes.

Mais le mouvement en question à d'autres causes tout aussi profondes: Bruxelles révise toutes ses estimations à la baisse: la croissance européennes est revue de +1,8% à +1,4% (Eurozone), celle de l'Allemagne de +1,8% à +1,1%, celle de l'Italie de +1,2% à +0,2%, celle de la France de +1,6% à +1,3% (Bercy table sur +1,7%).
L'inflation, elle, est revue de +1,8% à +1,4% dans l'Eurozone (à l'image de l'Allemagne).

Un consensus d'économistes US revoit également les perspectives en Europe de +1,9% à +1,3%, au Royaume Uni, la BoE abaisse sa prévision de +1,7% à +1,2%.
La lourde correction qui frappe les valeurs françaises, allemandes et américaines signe le retour de 'l'aversion au risque'.

Les taux se détendent logiquement sur les 2 continents: les Bunds affichent -4,5Pts à 0,119%, les OAT -2,5Pts à 0,553% et les T-Bonds US -3,4Pts à 2,67%.
Les Gilts affichent le même, écart (-3,5Pt) à 1,18% et confirment leur excellente tenue alors que Theresa May n'a strictement rien obtenu lors de son entrevue du jour avec Donald Tusk (qui occupe la présidence tournante de l'UE) alors qu'elle cherchait des concessions sur le Brexit.

Plus au Sud, les 'bonos' alignent une seconde séance de stagnation à 1,26%, et pour la seconde séance consécutive, les BTP italiens chutent, et encore plus sévèrement que la veille avec +14,5Pts de bas à 2,981%.
C'est en effet pire sur le '5 ans' (+18Pts à 1,955%), et pas plus favorable sur le '2 ans' avec +14Pts de base à 0,62%, ou le '1 an' avec +13Pts à 0,25%.

Une tension qui 'interpelle' car l'Italie a placé des émissions à 15 et 30 ans à une semaine d'intervalle qui ont remporté un succès étourdissant (5 fois plus de demande que d'offre): le marché considère donc que des problèmes peuvent survenir en Italie dans un horizon de temps plus rapproché.

Autre motif de nervosité pour les investisseurs: alors que des interrogations se multiplient sur l'avancée des négociations sino-américaines, les chinois font savoir qu'une rencontre Trump/Xi-Jinping est peu probable avant le 1er mars, ce qui induit que les négociations sont 'compliquées' (doux euphémisme).

Enfin, plusieurs statistiques étaient attendues ce jeudi, et elles ne sont de nouveau pas satisfaisantes, voire très décevantes, comme le recul de -0,4% de la production industrielle de l'Allemagne en décembre 2018, après un recul de 1,3% le mois précédent (chiffre révisé de -1,9% en estimation initiale) alors qu'un rebond de +0,7% était anticipé (la déprime de Francfort s'explique donc).
Par ailleurs, le déficit commercial cumulé de la France sur l'année 2018 s'est légèrement dégradé à -59,9 milliards d'euros, contre -57,8 milliards pour 2017.

Autre déception, les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis se sont contractées, mais moins que prévu, selon les chiffres publiés par le Département américain du Travail : 234.000 nouveaux inscrits à l'issue la semaine close le 2 février contre 253.000 (soit -19.000) mais avec la cessation du 'shutdown', les économistes tablaient sur -32.000, à 221.000.

Quand on fait la somme de tout ce qui précède, la rallye haussier des actions laisse songeur...

Copyright (c) 2019 CercleFinance.com. Tous droits réservés.