Les marchés obligataires ont consolidé ce jeudi au lieu de poursuivre leur ascension en parallèle avec les actions... mais le repli s'avère marginal, et les opérateurs restent en mode 'risk on'.

Les T-Bonds US se retendent de +3Pts de base à 2,500% alors que les 'minutes' de la dernière réunion de la Fed ont confirmé que l'inflation tend à ralentir et que le mot d'ordre est 'la patience' en terme de politique monétaire.

James Bullard, le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis confirmait ce jeudi presque mot pour mot le contenu du rapport diffusé la veille : 'le FOMC doit se montrer prudent afin de préserver l'expansion économique car il est possible que l'inflation n'atteindra pas l'objectif de la Fed, soit 2%, cette année, ni les cinq suivantes'.

James Bullard valide également l'idée qu'une inversion prolongée de la courbe des taux pourrait constituer le signal précurseur d'une récession.
Ainsi pourrait se prolonger pour une durée indéterminée une ère de taux systématiquement inférieurs au potentiel de croissance de l'économie.

Larry Kudlow (le conseiller spécial de Trump pour les questions économiques) va plus loin: paraphrasant Janet Yellen, il vient de déclarer ce jeudi “interest rates may never rise again in my lifetime' (“les taux pourraient ne jamais remonter de mon vivant”).
Il a 71 ans, souhaitons lui longue vie: peut-être anticipe-t'il 20 ans de taux nuls (une fois revenus à zéro depuis le récent pic de 2,5%).

Mais si les taux restent éternellement à zéro et qu'aucune crise financière n'est envisagée avant 2040 -comme le prédisait Janet Yellen il y a 3 ans- alors quel devient le rôle d'une banque centrale ?

Donald Trump se verrait bien administrer lui-même la planche à billet (il préconise de relancer les 'QE') au gré du creusement des déficits (-1.100Mds$ anticipés en 2019)... 'qui n'ont aucune importance'.

En Europe, ce rôle pourrait être dévolu à JC Juncker (succombant à l'ivresse des injections de liquidités de type TLTRO) ou à son successeur.

Côté chiffres, la publication hebdomadaire des inscriptions au chômage aux Etats-Unis est ressortie en baisse de -8.000, à 196.000 selon le Département américain du Travail : il s'agit du plus bas niveau (algébrique) depuis octobre 1969 (mais la réalité de terrain est bien différente avec des dizaines de millions d'américains sans emploi).
Après une hausse de 0,1% en février, les prix à la production US ont augmenté de 0,6% en mars, selon le Département du Travail (le consensus tablait sur +0,3%).

En données 'core' (hors éléments volatiles que sont l'alimentation, l'énergie et le négoce), les prix producteurs américains ont néanmoins stagné le mois dernier, alors que le consensus de marché anticipait une hausse de 0,2%.

Du côté des données macro-économiques européenne, on notera que l'inflation en rythme annuel pour le mois de mars a été confirmée en ralentissement à +1,3% pour l'Allemagne, ainsi qu'à +1,1% pour la France.

En comparaison avec la même période en 2018, les prix à la production industrielle se sont accrus de 2,2% au mois de mars 2019, un taux annuel en hausse de 0,3 point par rapport à celui observé en février.

On observe un mouvement d'arbitrage au sein des emprunts souverains européens avec une dégradation des Bunds de +2Pts de base à -0,005%, du même écart sur nos OAT à 0,333% tandis que les 'bonos' espagnols se détendaient de -4Pts à 1,004%, et les BTP italiens de -3Pts à 2,51%.

Un peu de morosité sur les 'gilts' alors que la date butoir du Brexit est repoussée au 31 octobre prochain (mais avec faculté de sortie anticipée en cas de consensus trouvé par le Parlement britannique): le '10 ans' UK passe de 1,096% à 1,151% alors que tous les scénarios restent ouverts, y compris le lancement d'un second réferendum sur le Brexit lui-même.

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