L'embellie de mercredi fait long feu aux Etats Unis (mais pas en Europe), malgré l'intervention en direct de Jerome Powell sur CNN: les T-Bonds US se retendent ce jeudi vers 1,11% contre 1,088% la veille.
Le patron de la FED s'attend à ce que le futur gouvernement soutienne fortement l'activité (un plan de relance de 2.000Mds$ pourrait être présenté dès ce soir) et étudie de son côté comment aider en particulier le 'small business', les rachats de dettes corporate par la FED concernant des entreprises de taille bien supérieure.

L'activité risque cependant de demeurer sans vigueur pendant encore de longs mois, avant que la croissance économique ne redémarre vraiment, ce qui devrait permettre de réduire le chômage.

Alors que Joe Biden a précédemment déclaré qu'il était en faveur de l'envoi de chèques de 2.000$ aux américains en difficulté, il envisage que les ménages pourraient se lancer dans des 'dépenses exubérantes'.

Le patron de la FED martèle que le soutien monétaire va être durable, que les taux ne vont pas remonter dans un avenir prévisible et que l'inflation reste loin de l'objectif des 2%, qui demeure inchangé.
Une fois l'inflation proche de l'objectif, la FED attendra de nombreux mois avant de réagir afin d'évaluer s'il existe un risque réel de dérive des prix.
Et si jamais l'inflation devenait une menace, la FED sait quoi faire et dispose de tous les outils pour la contenir.

Les investisseurs ont tellement confiance dans le soutien monétaire de la FED qu'il n'ont même pas accusé le coup en prenant connaissance des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, lesquelles ont augmenté de près de +200.000 pour s'établir à 965 000, contre 784 000 (chiffre révisé) la semaine précédente (le consensus tablait sur 780.000 à 800.000).
La moyenne mobile sur quatre semaines s'établit à 834.250, en hausse de 18.250 d'une semaine à l'autre.

Enfin, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a diminué de 59.000 la semaine précédente, à 5.215 millions... ce qui démontre l'urgence de délivrer des chèques de soutien aux ménages ne touchant plus d'allocation chômage.

Selon le Département du Travail, les prix à l'importation aux États-Unis ont augmenté de 0,9% en décembre 2020 par rapport au mois précédent, progression un peu supérieure au consensus, mais de 0,4% seulement hors produits pétroliers.

De leur côté, les prix américains à l'exportation ont progressé de 1,1% en données brutes et de 1,3% hors produits agricoles. Par rapport à décembre 2019, les prix à l'importation et à l'exportation ont respectivement reculé de 0,3% et augmenté de 0,2%.

En Europe, le rendement des obligations souveraines se détend encore, prolongeant le mouvement amorcé la veille: nos OAT effacent -1,8Pts à -0,33%, les Bunds -3Pts à -0,551%.
Cela ne bouge pas en revanche pour les Bonos espagnols (0,063%) et la situation se dégrade nettement en Italie (+6Pts à 0,615%) où le gouvernement de Giuseppe Conte pourrait remettre sa démission d'un moment à l'autre, pour des questions de soutenabilité de la dette (qui battra des records en 2021 et pourrait faire activer les mécanismes du MES).


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