TechnipFMC cède 2,55% à 5,8 euros après l'annonce de son départ de la Bourse de Paris. Le groupe parapétrolier américain ne sera plus coté qu’aux Etats-Unis. Les investisseurs se délestent de leurs titres avant la mise en œuvre d'un plan de départ à la finalité incertaine. Les actionnaires peuvent apporter leurs titres à une offre de cession volontaire chapeautée par Société Générale. Cependant prévient le texan "aucune garantie ne peut être donnée par la société ou par Société Générale quant au prix auquel les actions TFMC Euronext apportées à l'offre de cession volontaire seront vendues".

Concrètement, les actions TFMC Euronext livrées à Société Générale seront cédées sur le NYSE à partir du 8 février 2022 au cours de bourse en vigueur sur ce marché lors de la vente.

Société Générale calculera le prix de vente moyen des actions TFMC Euronext vendues pendant la période de cession et reversera le produit de cession (qui sera converti du dollar américain à l'euro par Société Générale) aux actionnaires cédants une fois les fonds reçus. TechnipFMC paiera les frais de centralisation et les frais de courtage liés à la cession.

Les actionnaires sur Euronext peuvent également conserver leurs titres qui seront cotés à Wall Street, mais avec un coût de détention en général plus élevé que les banques infligent aux titres étrangers et, qui plus, est hors de la zone euro.

Dans cette perspective, de nombreux actionnaires sont tentés de vendre leurs titres jusqu'au 17 février 2022 (correspondant au dernier jour de négociation des actions de la société sur Euronext Paris).

TechnipFMC a justifié ce départ par des raisons stratégiques. A la suite de la scission partielle de Technip Energies et de la vente progressive des actions Technip Energies qu'elle avait conservées, la société s'est recentrée sur son métier de fournisseur de technologies et services dans le domaine des énergies traditionnelles et des énergies nouvelles.

Son siège opérationnel se trouve désormais principalement à Houston. Ces raisons ont conduit le conseil d'Administration à conclure qu'une cotation unique à la Bourse de New York est plus cohérente par rapport au recentrage stratégique de la société et à son actionnariat.

Par ailleurs, TechnipFMC estime que les économies sur les frais, les contraintes administratives et le temps de gestion consacrés au maintien d'une double cotation peuvent être redirigés vers d'autres initiatives contribuant à créer de la valeur pour les actionnaires.

Ce départ sonne, définitivement, le glas des illusions d'une entente cordiale et prolifique franco-américaine dans les services pétroliers.

C'est la promesse qui avait été faite par le PDG de Technip de l'époque, Thierry Pilenko, au moment de la fusion "entre égaux", en 2017. Le dirigeant est finalement parti du groupe (en perte) deux ans plus tard avec 4 millions d'euros de primes, en plus des 10 millions d'euros d'actions accumulées après avoir laissé sa société, pourtant plus grosse, se faire absorber par FMC.

En fait, cette fusion a uniquement pour but de renforcer FMC. D'ailleurs, en août 2019, TechnipFMC, contrôlé par les Américains, avait annoncé la scission du groupe, finalement reportée à janvier 2021 en raison de la chute du pétrole liée notamment à la pandémie.

Au final, l'entité française, Technip Energies, est ressortie plus petite qu'avant la fusion, puisque amputée de la branche Subsea. A l'issue de l'exercice 2016, Technip avait réalisé un chiffre d'affaires de plus de 11 milliards d'euros.... soit deux fois plus que  Technip Energies en 2019.

Mais qu'importe puisque depuis la scission, Technip Energies réalise des performances prometteuses grâce à sa stratégie basée sur  l'ingénierie et les technologies pour la transition énergétique.