Les variations ont beau avoir été contenues, les places boursières occidentales en sont désormais à six séances de baisse d'affilée, ce qui illustre bien le marasme qui sévit actuellement sur les marchés actions. Et les marchés obligataires aussi d'ailleurs, mais ce n'est pas le propos du matin. Même les solides performances au troisième trimestre de LVMH, le navire-amiral du CAC40 français, n'ont pas redonné le sourire aux investisseurs. Aux Etats-Unis, le trio d'indices phares (S&P500, Dow Jones, Nasdaq 100) a passé une bonne partie de la séance en hausse, mais il a piqué du nez en fin de parcours. La publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed a d'abord eu un léger effet euphorisant, mais le soufflé est rapidement retombé. Le message principal qui a circulé dans les médias après la lecture du document et qui a été reproduit un peu partout est que "le risque d'une action trop forte contre l'inflation est moins coûteux qu'une action trop faible". En d'autres termes, la lutte contre l'inflation prime sur tout le reste même si ça commence à piquer sérieusement.

Et de l'inflation, vous allez encore en manger cet après-midi avec la publication à 14h30 de l'évolution des prix américains en septembre. Les économistes attendent en moyenne une hausse annuelle des prix de 8,1%, un peu moins forte qu'en août (8,3%). L'inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) devrait se situer à 6,5% contre 6,3% le mois précédent. C'est cette inflation ajustée que la Fed regarde le plus. Il va sans dire que la volatilité va accélérer au moment de l'annonce du chiffre et que la machine à interprétation va se mettre en marche s'il diverge des anticipations. Les investisseurs sont toujours à la recherche de leur deus ex machina.

Puisqu'on baragouine du latin et que tout le monde en a assez de la spirale narrative banques centrales-inflation, ressortons nos Gaffiot et amusons-nous à repérer les entreprises cotées qui sont allées piocher leur nom dans la Rome Antique. L'idée m'a été soufflée cette semaine par l'un des deux individus mineurs qui hante mon domicile, généralement entre leur chambre et le réfrigérateur. Voici quelques spécimens remarquables :

  • ASICS : Le groupe japonais spécialisé dans les chaussures de sport tire son nom de l'acronyme "anima sana in corpore sano", soit "un esprit sain dans un corps sain". Une version un peu détournée de la citation originale "mens sana in corpore sano" du poète latin Juvénal.
  • Acer : On reste en Asie avec le fabricant taiwanais d'ordinateurs. Acer est un mot latin qui signifie pointu voire ardent, que l'on retrouve en français dans acéré.
  • Verizon : L'opérateur de télécommunications américain a mêlé le latin et l'anglais. Son nom est composé du veritas latin et du terme horizon.
  • Diageo : Le rival britannique de Pernod Ricard a lui utilisé du latin et du grec. Dia vient du mot latin qui signifie jour et géo de la racine grecque qui veut dire monde.
  • Sony : Retour au Japon où l'entreprise d'électronique est allée triturer le terme sonus pour lui donner une connotation internationale.
  • Novartis : Le laboratoire suisse né de la fusion entre Sandoz et Ciba-Geigy a choisi de décliner l'expression latine "novae artes", qui signifie peu ou prou "nouveaux arts".
  • Nvidia : Si j'en crois les différentes anecdotes sur le sujet, les cofondateurs avaient pris l'habitude de désigner leur future entreprise "NV" (next version) avant de lui trouver un patronyme définitif. Ils ont ensuite cherché un nom contenant les deux lettres pour aboutir à invidia (envie), transformé en Nvidia. Invidia est aussi la déesse romaine de l'envie et de la jalousie.
  • Valeo : On termine avec l'équipementier automobile français qui a repris une conjugaison latine signifiant "je vais bien". Pour rester dans le domaine, on m'a déjà demandé si le nom du rival Faurecia provient lui aussi du latin. Et la réponse est non, en dépit de sa consonnance tout à fait adaptée : c'est le regroupement de Bernard Faure et d'ECIA, lorsque les deux entreprises ont fusionné.

Mais trêve de latineries. Les financiers regardent toujours avec une certaine appréhension le Royaume-Uni, où le gouvernement et la banque centrale s'écharpent ouvertement, ce qui ne contribue guère à ramener la sérénité sur les Gilts, les obligations d'Etat britanniques, ni évidemment dans le reste de l'économie. Sur le marché pétrolier, les cours se sont un peu détendus depuis que l'Opep+ a révisé en baisse ses prévisions de demande mondiale. Mais les Etats-Unis se disent préoccupés que la récente réduction du pompage du cartel ne fassent échouer les efforts pour plafonner le prix du pétrole russe. Cet épisode aura quoi qu'il en soit dégradé les relations entre Washington et Riyad. Dans un tout autre registre, la Floride a annoncé que sa production d'agrumes sera la plus faible des 79 dernières années en raison du passage de l'ouragan Ian. Ne vous attendez donc pas à payer votre jus d'orange moins cher. Du côté des sociétés, il y aura quelques publications trimestrielles, essentiellement aux Etats-Unis. Hier soir, Applied Materials a réduit ses prévisions, confirmant le coup de frein dans un secteur des semiconducteurs déjà étrillé en bourse depuis des semaines. Toutefois, Taiwan Semiconductor a apparemment dépassé les attentes de résultats au 3e trimestre.

C'est encore le rouge qui l'emporte ce matin en Asie. Les baisses sont relativement contenues, hormis à Hong Kong où le Hang Seng perd plus de 1%. Les indicateurs avancés sont légèrement baissiers en Europe avant le compte à rebours vers les chiffres de l'inflation. Le CAC perdait 0,5% à 5783 points peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Journée inflation avec la seconde lecture de l'évolution des prix à la consommation allemands de septembre (8h00) puis l'inflation américaine de septembre, en même temps que les inscriptions hebdomadaires au chômage US (14h30). Tout l'agenda macro ici.

L'euro flirte toujours avec 0,97 USD. L'once d'or varie peu à 1669 USD. Le pétrole a poursuivi sa décrue, avec un Brent de Mer du Nord à 92,39 USD le baril et un brut léger américain WTI à 87,10 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans reste proche de 3,92%. Le bitcoin évolue autour de 19 000 USD l'unité.

Les principaux changements de recommandations

  • Aroundtown : Citigroup passe d'acheter à neutre en visant 2,33 EUR.
  • Atos : Citigroup réduit son objectif de cours de 12 à 9 EUR.
  • Bossard : UBS reste à la vente avec un objectif de cours relevé de 159 à 161 CHF.
  • Civitanavi : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de six à 6,30 EUR.
  • Clariant : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 20 à 20,40 CHF.
  • Deutsche Börse : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 192 à 210 EUR.
  • DS Smith : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 340 GBp.
  • Euronext : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 118 à 100 EUR.
  • Evonik : Jefferies reste neutre avec un objectif de cours réduit de 21,50 à 18,80 EUR.
  • GEA Group : AlphaValue passe d'accumuler à alléger en visant 33,10 EUR.
  • Glencore : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 610 à 700 GBp.
  • Informa : Goldman Sachs reprend le suivi à l'achat en visant 775 GBp.
  • Lanxess : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 48 à 43 EUR.
  • Mithra : Ehrenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 31 à 25 EUR.
  • Mondi : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 1800 GBp.
  • OVH : Citigroup réduit son objectif de cours de 18 à 12,50 EUR.
  • Sage : HSBC démarre le suivi à l'achat en visant 845 GBp.
  • Sika : Barclays reste à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 310 à 290 CHF.
  • Smurfit Kappa : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 3200 GBp.
  • Société Générale : Redburn passe de neutre à achat.
  • Stora Enso : Morgan Stanley passe de souspondérer à pondération en ligne en visant 14,70 EUR.
  • TUI AG : Berenberg reste à la vente avec un objectif de cours réduit de 1,80 à 1 EUR.
  • UPM-Kymmene : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à souspondérer en visant 24 EUR.

En France

Résultats d'entreprises

  • Vétoquinol : Les revenus sur neuf mois du groupe vétérinaire sont stables en données ajustées, après un T3 en baisse.
  • Vilmorin : L'agrochimiste a publié ses résultats 2021/2022 et vise pour le nouvelle exercice une croissance de l’activité comprise entre 6 et 8% et un taux de marge opérationnelle courante d’au moins 8%.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Orange Bank (Orange) est à vendre, selon Les Echos.
  • Petronas va rechercher des hydrocarbures au large de la Malaisie avec TotalEnergies et Shell.
  • TotalEnergies va attribuer un bonus exceptionnel à l'ensemble de ses salariés dans le monde.
  • TotalEnergies signe un accord avec Flying Whales pour développer le transport par ballon dirigeable de composants d'éoliennes dans des zones difficiles d'accès.
  • Pernod Ricard lance un nouveau spiritueux avec Casa Lumbre.
  • Virbac va implanter un nouveau site à Nîmes pour accueillir sa production d'alimentation animale.
  • Eiffage prend le contrôle de SNEF Telecom.
  • Kaufman lance une offre d'actions réservée à ses salariés.
  • Derichebourg Océan Indien accélère son développement dans la gestion des déchets à la Réunion.
  • Hoffmann Green Cement signe un contrat de 6 ans avec Fondéole.
  • Biosynex acquiert Doc20U et Bigix Pharma.
  • OSE Immuno présente des précliniques lors de conférences automnales.
  • Obiz, Claranova, Intrasense ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Résultats d'entreprises

  • Applied Materials : Le groupe revoit en baisse ses prévisions de ventes et de BPA ajusté pour le quatrième trimestre. Les actions tiennent hors séance.
  • EasyJet : La compagne entrevoit une perte avant impôts de 170 à 190 M£ sur son exercice.

Annonces importantes (et moins importantes)

Lectures