• Des projets de monnaies numériques à deux vitesses

L'euro numérique pourrait voir le jour d'ici 5 ans, a estimé la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, cette semaine. Une enquête de la BCE montre que le principal atout pour d'éventuels utilisateurs serait la confidentialité, loin devant la sécurité (17%) ou le caractère paneuropéen de la monnaie (10%). L'étude a suscité un nombre record de réponses pour ce type de questionnaire, se réjouit la BCE, même si le nombre de répondants avancés, 8 221 "citoyens, entreprises et associations professionnelles", paraît ridiculement bas à l'échelle communautaire. Le conseil des gouverneurs de la BCE doit décider dans quelques semaines si le chantier est lancé. La banque centrale pense pertinent que l'Europe se dote de ce type d'outil, pour contrer l'émergence d'initiatives privées comme la Libra de Facebook ou les cryptomonnaies de ses homologues, à l'image du yuan numérique de la PBOC, en cours de test pour un lancement qui pourrait voir lieu dans un an… et pas dans cinq !

  • Tout le monde joue la baisse du dollar, vraiment ?

On reparle encore de l'incontournable dollar cette semaine, qui a inversé la tendance face à l'euro, en profitant du durcissement des mesures de confinement sur le vieux continent et du rififi politique en cours en Italie. Comme dirait notre collègue Patrick Réjaunier, 40 ans de marchés, "quand tout le monde est baissier sur le dollar, c'est que ça va monter". Le billet vert est remonté de 1,23 à 1,215 face à la monnaie unique. Mais les paris sont-ils toujours aussi défavorables au dollar ? Pas vraiment, selon la dernière enquête auprès des investisseurs dévoilée hier par Morgan Stanley. "La faiblesse du dollar est une vision macroéconomique très consensuelle à l'heure actuelle, mais nous n'en avons vu qu'une preuve limitée dans notre sondage",  explique la banque américaine, qui note que 43% des investisseurs s'attendent à ce que la paire EURUSD termine l'année en grande partie inchangée, entre 1,20 et 1,25. Un tiers seulement des professionnels interrogés table sur un franchissement du cap des 1,25 en fin d'année. Mais un quart voit aussi un EURUSD à moins de 1,20, alors…

Où sera le dollar en fin d'année ?
Où sera le dollar en fin d'année, demande Morgan Stanley à ses clients-investisseurs ?
  • Quand la Turquie s'éveillera

Dans la dernière mouture de ses idées de trading sur les taux et les devises, la Société Générale recommande à ses clients de shorter la paire USDTRY. "Sous la direction du nouveau gouverneur de la CBRT, Naci Ağbal, et du nouveau ministre des finances, Lütfi Elvan, la Turquie semble revenir à des politiques plus orthodoxes", indique la banque, qui pense que la livre turque va se redresser. Il faut toutefois surveiller trois indicateurs. D'abord l'évolution de la "dollarisation", pour vérifier que les turcs reprennent confiance dans leur monnaie. Ensuite la capacité des autorités monétaires à suivre les engagements qui ont été pris récemment. Enfin l'absence de sanctions internationales en provenance d'Europe ou des Etats-Unis. L'USDTRY évolue actuellement à 7,39545. La SG est également baissière sur l'EURTRY.

  • Tableau croise des principales paires de devises
Cours des devises