Les banquiers centraux demeurent aux manettes, renforçant de manière graduelle leur plan de soutien, à l’image de la BCE qui a récemment porté son plan de rachats d’actifs (PEPP) à 1350 milliards d’euros, tout en prolongeant sa durée jusqu’en juin 2021. Il s'agit d'un plan d'achats de dettes sur les marchés visant à faire baisser les coûts de financement des Etats, des entreprises et des ménages.

Les plans de relance des gouvernements sont également de nature à rassurer : plan de soutien pour le secteur automobile, pour l'aéronautique, plan de relance budgétaire en Allemagne (130 milliards d’euros)…
Concernant les données sanitaires, les courbes de contamination continuent de se résorber en Europe, ravivant l’optimisme des opérateurs pour les mois à venir.

En Europe, les données macroéconomiques rassurent : les indices PMI manufacturier et services se redressent, le chômage retombe 7.3% en zone euro, permettant aux indices de reprendre de la hauteur.
Les rotations sectorielles se poursuivent, les valeurs massacrées au début de la crise du Covid-19 effectuent des rattrapages spectaculaires, à l’image du secteur automobile, des cycliques et des banques.

Cela a permis notamment au CAC40 de revenir sur des niveaux inédits depuis début mars, retraçant ainsi plus de 61.8% de son mouvement baissier amorcé en février. L’indice parisien s’inscrit désormais en baisse de 17.8% depuis le 1er janvier, alors que sa performance avoisinait -40% mi-mars.
Son homologue allemand le Dax n’est pas en reste, avec une performance de -7.7% depuis le début de l’année, loin devant le Stoxx Europe 600, dont les pertes sont encore de l'ordre de 14%, les financières, les compagnies aériennes et les pétrolières faisant toujours preuve de sous-performance.

La suprématie des valeurs technologiques

Outre-Atlantique, la crise semble quasi oubliée, à l'image du S&P500 qui flirte avec l'équilibre depuis le 1er janvier.
Les valeurs technologiques ont particulièrement contribué à cette remontée spectaculaire, le Nasdaq100 venant d’inscrire de nouveaux records historiques au-delà des 10000 points, pour afficher une performance annuelle "insolente" de 15.6%, soit près de 45% de repris depuis son point bas de fin mars. 
Les dernières publications macroéconomiques ont notamment été encourageantes, avec un taux de chômage qui retombe à 13.3% et 2509K créations d'emplois, alors que le marché attendait -7750K. 
Outre le plan de relance massif de l'administration Trump, la Réserve Fédérale a indiqué qu'elle n'augmentera pas ses taux avant 2023 au plus tôt et qu'elle ferait tout son possible pour soutenir l'économie américaine, quel qu'en soit le prix. 
Elle estime notamment que "La crise sanitaire actuelle pèsera lourdement sur l'activité économique, l'emploi et l'inflation à court terme, et fait peser des risques considérables sur les perspectives économiques à moyen terme".
Dans ses dernières projections économiques, elle anticipe une contraction de 6.5% du PIB américain cette année, avant un rebond de 5% en 2021, des annonces qui pourraient freiner l'appétit pour le risque des opérateurs. 

Un rattrapage spectaculaire

Depuis le début de l'année, un autre indice enregistre une performance à deux chiffres. Il s'agit du Merval, le principal indice argentin, qui réalise une performance de 11% depuis le début de l'année. L'indice a d'ailleurs plus que doublé depuis son point bas du mois de mars.
Le rattrapage s'accentue ces dernières séances, même si l'Argentine est en défaut de paiement. Les opérateurs nourrissent l'espoir de la conclusion d'un accord entre l'Argentine et ses créanciers pour la restructuration de sa dette. Le gouvernement d'Alberto Fernandez devrait présenter son projet en fin de semaine. 

En Asie, le Hang Seng fait preuve d'une très nette sous-performance par rapport aux autres grands indices, notamment en raison des tensions entre la Chine et les Etats-Unis, consécutives à la loi de sécurité nationale imposée par Pékin. 
Le Japon profite quant à lui des données macroéconomiques de bonne facture aux Etats-Unis pour revenir à proximité de l'équilibre sur l'année. La récente appréciation de la devise nippone, considérée comme valeur refuge, pourrait néanmoins limiter le courant acheteur à brève échéance, d'autant que la nervosité semble resurgir aux Etats-Unis, avec la recrudescence du nombre de contaminations au Covid-19 dans plusieurs états américains.