C'est chose faite, le prix du pétrole a franchi la semaine dernière la ligne des 100 USD le baril. Les Etats-Unis et l'Union européenne devraient exclure une poignée de banques russes du système international de paiements bancaires (le système SWIFT), ce qui pourrait perturber les exportations de pétrole russe, bien que l'Occident n'ait jusqu'à présent imposé aucun embargo sur les hydrocarbures russes. Les investisseurs surveillent également les négociations sur le nucléaire iranien, où un accord pourrait être rapidement conclu. Le Brent se négocie autour de 102 USD le baril contre 96 USD pour le WTI. Un mot sur le prix du gaz en Europe, qui, vous vous en doutez, a littéralement flambé la semaine dernière du fait de la menace russe en Ukraine. La référence néerlandaise, le TTF, a bondi pour atteindre plus de 130 EUR/MWh au plus haut de la semaine. Cette référence se négocie actuellement autour de 110 EUR/MWh.  La suspension de Nord Stream 2 par l'Allemagne a certes pesé sur les prix, mais c'est surtout le risque de voir la Russie réduire davantage son flux de gaz vers l'Europe en raison des sanctions qui suscite des inquiétudes.

Malgré une poussée jusqu'à 1974 USD, l'once d'or à clôturer la semaine écoulée en baisse. Preuve en est, le cours de la relique barbare se négocie en dessous de 1900 USD. Il en est de même pour l'argent, qui a rendu la quasi-totalité de ses gains à 24 USD. Les métaux industriels demeurent bien mieux orientés, ce qui n'est pas surprenant puisque la Russie est un producteur majeur de nickel et d'aluminium. Les prix de ces deux métaux ont inscrit de nouveaux sommets annuels à respectivement 3500 et 26.100 USD la tonne métrique.

Du côté des matières premières agricoles, les cours du blé et du maïs ont bondi à Chicago. La Russie, mais également l'Ukraine, demeurent deux acteurs majeurs sur ces marchés. Selon l'USDA, l'Ukraine et la Russie pèsent ensemble près de 30% des exportations mondiales de blé et environ 15% des exportations de maïs. La suspension des activités de l'Ukraine, qui est contrainte de stopper ses opérations dans ses ports de la Mer Noire, presse les prix vers le haut. Le blé s'échange à 899 cents le boisseau, contre 680 cents pour le boisseau de maïs.