Un pic pour 2040, pas avant. L’OPEP, dans ses dernières estimations du World Oil Outlook, prévoit que la demande de pétrole atteindra 109.3 millions de barils par jour (mbj) en 2040 (contre 90.7 mbj aujourd’hui), date théorique du pic pétrolier puisque la demande devrait fléchir ou du moins plafonner à partir de cette année charnière.

Projection de la demande mondiale de pétrole - source OPEP

Concernant les Etats-Unis, qui occupent actuellement la première place des producteurs de pétrole, le cartel estime que leur pic de production sera atteint en 2030 à 20.3 mbj (contre 13 mbj avant la crise sanitaire). La décennie 2030 verrait ainsi le rôle de l’OPEP s’intensifier pour reprendre les parts de marché perdues par le pays de l’Oncle Sam.

Pour en savoir plus sur les prévisions de long terme de l’OPEP, je vous conseille cet excellent papier de Nathan.

Les banques centrales à la manœuvre. J’ai souvent abordé dans cette rubrique les agissements de banquiers centraux, souvent avides d’or. Dans l’une des dernières études du World Gold Council, 20% des banques centrales interrogées prévoyaient d’acheter de l’or d’ici à la fin de l’année. L’une d’entre elle attire mon attention cette semaine puisqu’elle incarne particulièrement bien le virage que sont en train de prendre les banques centrales de pays émergents vers une plus grande diversification de leurs actifs.

Dirigeons donc les feux des projecteurs vers les Emirats Arabes Unis, dont les réserves d’or sont passées de 2.5 tonnes en 2015 à … 40 tonnes aujourd’hui, soit une belle progression de 1500% en cinq ans. D’autres pays du Golfe s’inscrivent dans cette même démarche, notamment le Qatar et ses 45 tonnes de réserves d’or.

Réserves d'or des Emirats arabes unis et du Qatar (données qui ne tiennent pas compte des réserves au Q3 2020) - source : World Gold Council

Toutes les lignes mènent à Pékin. Les cours de l’aluminium progressent sensiblement cette semaine et évoluent désormais au-dessus de leur niveau du 1er janvier, au-dessus de 1800 USD la tonne. Les explications de cette résilience proviennent en grande partie, vous vous en doutez, de Chine. Pékin accélère le déploiement de son plan « Nouvelles Infrastructures » avec le développement d’un réseau électrique à très haute tension pour stimuler la reprise économique, comme l’atteste la multiplication des appels d’offres en la matière.

De quoi stimuler l’aluminium, indispensable à ces projets, car incorporé dans les fils et autres câbles des réseaux de transmission.

Cours de l'aluminium - source LME