Les Aristocrates, cette élite du S&P 500

Les dividendes aristocrates est une stratégie d’investissement qui se base sur la croissance des coupons années après années. Lancé par Standard and Poors en 2005, l’indice de référence est sans conteste le S&P 500 Dividend Aristocrat. Il recense aujourd’hui 65 valeurs, toutes issues du S&P 500. En effet, plusieurs conditions sont requises pour être un aristocrate: 

  • La société doit avoir augmenté son dividende pendant au moins 25 années consécutives; 
  • Elle doit bien entendu faire partie du S&P 500 ;
  • Enfin, la société doit avoir une capitalisation boursière supérieure à 3 milliards de dollars.

Par conséquent, n’est pas aristocrate qui veut. Cela signifie également que si une société ne répond plus aux trois critères cités précédemment, elle est susceptible de quitter la ligue des élites. La composition du S&P 500 n’est donc pas inscrite dans le marbre. Par exemple, suite à la crise financière de 2008, des entreprises comme Bank of America, General Electric et Pfizer ont été retirées de l’indice.

Quels sont ces aristocrates aujourd’hui ? Dans les plus connus, on retrouve 3M Company, AT&T, Caterpillar, Chevron Corp, The Clorox Company, Coca-Cola, Colgate-Palmolive, Exxon Mobil Corp, Johnson & Johnson, Linde PLC, McDonald’s, Medtronic, Pepsico, Procter & Gamble, Raytheon Technologies,S&P Global, Walmart...

Vous remarquerez que l’indice est dominé par les industriels, les produits de consommation de base, la santé ou encore les services financiers et… très peu par la technologie. 

Pour vous faire une idée plus précise, je vous glisse la répartition sectorielle fournie par Standard and Poors : 

Si dernièrement l’attention était toute particulièrement portée sur les valeurs technologiques du NASDAQ, cela n’empêche pas les indices plus industriels d’avoir des performances honorables. Sur 2020, le S&P 500 Dividend Aristocrats sous performe le S&P 500, le premier réalisant -4,6 % tandis que le second enregistre +4 %. Néanmoins, sur un horizon beaucoup plus large, mettons 30 ans, ce sont les dividendes aristocrates qui l’emportent. Sur un historique qui remonte à 1990, le S&P 500 Dividend Aristocrats a un rendement annualisé de 11,9 % (dividendes réinvestis) et le S&P 500 Total Return délivre une performance annualisée de 10,4 %. Le delta de 1,5 % peut paraître faible, mais sur 30 ans avec l’effet boule de neige des intérêts composés, ça fait la différence. Voici ce que ça donne en graphique : 

Graphique Bloomberg en mensuel sur 30 ans - en blanc le S&P 500 Dividend Aristocrats - en rose le S&P 500

Notons qu’avec la crise sanitaire le paysage des valeurs aristocrates risquent d’évoluer. Les secteurs bancaires et de l’énergie, traditionnellement généreux sur la politique des dividendes, font face à des changements structurels majeurs. On a pu constater en Europe qu’un certain nombre d’entreprises avait suspendu voire annulé leurs dividendes (cf Shell, HSBC, BP…) afin de conserver des liquidités dans cette période de turbulence économique. 

Pour aller plus loin sur les dividendes, nous vous avons concoctés une playlist de podcasts sur la thématique. Bonne écoute !


La Santé limite la casse à Bruxelles

En 2020, le Bel20 est en queue de peloton des indices mondiaux. Pas au fond du trou, comme les indices des bourses d'Athènes ou de Madrid. Mais dans le mauvais wagon, avec un repli de l'ordre de 18%, un peu mieux que le CAC40 du voisin français mais loin du -9,5% des Pays-Bas.

Le Bel20 présente la particularité d'intégrer un seul vrai poids lourd, le brasseur Anheuser-Busch Inbev, qui pèse actuellement plus de 91 Mds€. A titre de comparaison, son dauphin, le bancassureur ING Groep, capitalise 23,6 Mds€. Toutefois, l'indice Bel20 limite le poids de chacun des composants à 12% : AB Inbev ne pèse donc pas trop lourd dans la balance. Ce qui est sûr en revanche, et lisez lentement cette phrase pour bien la comprendre, c'est que trois des quatre plus grosses capitalisations du Bel20 figurent parmi les cinq plus fortes baisses 2020 de l'indice : ING Groep (-43,3%), Anheuser-Busch Inbev (-36,4%) et KBC Groupe (-36,2%). De quoi expliquer sa présence dans le bas du classement annuel.

Côté hausses, on retrouve seulement cinq titres, mais leurs gains sont copieux. ArgenX (+56,7%) est aux commandes, confirmant la bonne santé de la biotechnologie belge d'autant qu'UCB suit (+37%), devant la foncière spécialisée dans les actifs de logistique Warehouses de Pauw (+34%), qui bénéficie de la thématique explosion des services en ligne avec la distanciation physique. Belles performances aussi du côté de la société de portefeuille Sofina (+21%) et du distributeur alimentaire Colruyt (+19%).

En 2020, le Bel20 rend 5 points au STOXX Europe 600

Dans le Bel20 les entreprises du secteur financier sont surreprésentées avec sept acteurs (Aedifica, Cofinimmo, Warehouses de Pauw, Ageas, Sofina, KBC et ING). La santé est déclinée via Galapagos, UCB et ArgenX, tandis que Telenet et Proximus constituent la poche télécoms. Il faut aussi souligner la présence non négligeable des matériaux de base avec les chimistes Solvay et Umicore et le spécialiste de l'inox Aperam. Notez que le holding Groupe Bruxelles Lambert est aussi classé dans la catégorie "matériaux de base", même si ses activités sont désormais largement diversifiées. Les autres acteurs de l'indice sont Colruyt et AB Inbev, nous en avons déjà parlé, et le groupe d'ingénierieAckermans & Van Haaren. Enfin, la technologie est représentée par Barco, le petit poucet de l'indice.