L’Europe aussi a des “technos” qui marchent

En bourse, les valeurs technologiques américaines écrasent tout sur leur passage. Mais comment se comportent leurs homologues européennes ? Le premier problème qui se pose est qu'il n'existe pas vraiment d'indice technologique Nasdaq paneuropéen. En fouillant un peu, il est possible de trouver certains "proxy", comme le MSCI Europe Information Technology ou la poche technologique du STOXX Europe 600. Ils n'ont toutefois pas l'exhaustivité du Nasdaq, puisqu'ils comptent respectivement 23 et 35 sociétés.

STOXX Europe 600 Technology

L'indice a gagné environ 13,5% depuis le 1er janvier et plus de 29% sur un an, une nette surperformance par rapport à l'indice large STOXX Europe 600, qui affiche -1% depuis le 1er janvier et -10% sur un an. Ses plus grosses pondérations sont ASML (environ 24,5%), SAP (environ 16%) et Prosus (environ 6,8%). La première française, Dassault Systèmes, pèse un peu moins de 4%. On y retrouve des équipementiers télécoms ou semiconducteurs (Ericsson, Nokia, STMicroelectronics), des éditeurs de logiciels (Sage, Temenos, Aveva, TeamViewer), des SSII (Capgemini, Sopra Steria) ou des fournisseurs de matériel ou distributeurs (Logitech, Bechtle). Mais aucune entreprises du paiement ou de l'édition de logiciels, à cause de la rigidité de la classification ICB, et c'est dommage.

MSCI Europe Information Technology

L'indice a gagné 8% depuis le 1er janvier et 24% sur un an. On retrouve les grands acteurs du STOXX Europe Technology précité (SAP, ASML, Infineon, Ericsson, Nokia, Dassault Systèmes, Amadeus…) mais aussi des entreprises du paiement (Adyen, Worldline, Nexi) et des dossiers plus confidentiels, comme Halma et Hexagon. Pas de jeux vidéo (type Ubisoft) ni de technologiques plus exotiques comme Evolution Gaming ou de nouvelles stars de l'économie numérique comme HelloFresh ou Delivery Hero.

Globalement, les valeurs européennes exposées à l'économie numérique font mieux que la moyenne. A ce titre, on ne peut que regretter l'absence d'un indicateur large, maintenant que le vieux continent commence à compter davantage de licornes à succès. Le TecDAX (indices des valeurs allemandes de croissance) affiche d'ailleurs l'un des plus beaux parcours 2020 parmi les indices mondiaux. 


L’OMX Oslo, le mauvais élève des pays nordiques

Depuis le début de l’année, les bourses des pays scandinaves réalisent des performances honorables voire même excellentes si l’on prend l’OMX Copenhagen (+16,8%). Les Bourses de Suède et de Finlande dépassent légèrement la barre du 0 et progressent respectivement de +2,8% et +1,25%. Pourtant, avec une performance négative de 11,8%, la Bourse d’Oslo affiche un certain retard.

L’économie norvégienne s’est en effet contractée de 5,1% au deuxième trimestre et le taux de chômage a bondi à 5,2% au cours du mois de juin après un creux en février à 3,5%. Ce sont des taux records qui ont largement dépassé les niveaux de 2008.


source: tradingeconomics.com

Néanmoins, on retrouve des résultats similaires dans les autres pays scandinaves voire même pire. Cela n’explique donc pas le retard de la Bourse norvégienne par rapport à ses compères du nord. Peut-être que l’explication se trouve dans la composition sectorielle de l’OMX Oslo.

L’indice de Copenhague est en effet exposé à près de 58% à la santé et à la pharmacie, secteurs défensifs par excellence qui a suscité l’attrait des investisseurs avec la crise sanitaire. Ambu, le spécialiste des fournitures médicales est en tête de l’indice avec une progression de 67,5% depuis le 1er janvier.

Du côté de l’OMX Oslo, nous ne trouvons aucune valeur liée à la santé ou à la pharmacie. Le secteur le plus mouvementé est bien celui de l’énergie (pétrole) qui pèse pour plus de 25% de l’indice norvégien. Nel, spécialisée dans la fabrication d’électrolyseurs et de stations-service à hydrogène, se hisse à la première place du classement avec une performance de 143% sur l’année. Au contraire, PGS Asa qui intervient dans la production de pétrole et de gaz abandonne près de 81% de sa valeur boursière. Sur la même trajectoire, Equinor, la première capitalisation de l'indice norvégien recule de 18% et contribue à son retard. La pire performance revient à Norwegian Air Shuttle, la compagnie aérienne nationale, qui est à la limite de devenir une penny stock après avoir alerté les investisseurs sur un risque de faillite.

En dépit de cette forte chute qui plombe l’OMX Oslo, celui-ci parvient à faire mieux que ses homologues européens sur l’année comme le CAC 40 (-16%) ou le BEL 20 (-14,8%).