Les marchés financiers ont vigoureusement rebondi hier, à l'exception notable du Nasdaq, qui a continué à évoluer à contre-courant, grevé par plusieurs entreprises de taille moyenne très généreusement valorisées, qui ont moins la cote chez les investisseurs. Des deux côtés de l'Atlantique, les secteurs les plus en vue étaient l'énergie et les matériaux de base, ce qui confirme l'appétit toujours marqué pour les dossiers cycliques et les secteurs peu valorisés. Secteurs qui sont par conséquent moins bon marché qu'avant, à force de grimper. Mais il reste de la marge pour rééquilibrer le grand décalage de performances en faveur des valeurs de croissance qui a sévi pendant plusieurs années. Si toutefois un tel rééquilibrage est justifié, mais c'est un autre débat.

Les indices battent des records, sauf le Nasdaq donc, mais ils ne sont pas les seuls : le marché des matières premières est toujours en ébullition, avec quelques grands écarts. Sur un an, les hausses vont de 4% pour l'or, clairement le parent pauvre sur ce pas de temps, à 347% pour le bois de construction. Le pétrole et le maïs ont plus que doublé. Le cuivre n'en est pas loin. Le coton et le sucre ont pris 60% et le blé 50%. Avec de tels chiffres, pas étonnant que le doute s'installe sur la trajectoire de l'inflation, même si les banques centrales restent impavides pour l'instant.

Dans un registre plus léger, les actions Berkshire Hathaway ont du mal à coter parce qu'elles sont trop chères. Le Wall Street Journal révèle que le Nasdaq a dû momentanément cesser, hier, la diffusion des cours en temps réels sur plusieurs plateformes parce que le prix atteint par l'action, 424 840 USD à la cloche, approche des limites capacitaires de son système informatique. Les calculateurs de l'opérateur boursier sont limités par le format numérique compact qu'ils utilisent pour communiquer les prix. Le WSJ explique que cette limite est précisément de 429 426,7295 USD. Elle est donc très proche (à peine plus de 1%), mais le Nasdaq devrait, d'ici la fin du mois, mettre à niveau ses systèmes pour éviter l'impasse. Il ne pourra pas compter sur Warren Buffett, qui n'a pas du tout l'intention de faire procéder à un split – une division du nominal – des actions de son holding. Ceux qui n'ont pas 430 000 USD en poche peuvent se rabattre sur les actions B de la société de portefeuille, qui sont proposées au cours plus raisonnable de 282,76 USD.

J'en profite pour rappeler que la plupart des indices mondiaux fonctionnent à la capitalisation et pas au prix des actions. Mais pas le Dow Jones, qui a conservé son mode de calcul vieux de plus de 130 ans, qui repose sur le cours des actions et pas sur leur poids réel. Dans le vénérable indice, Unitedhealth, qui cote 412,5 USD pèse bien plus lourd qu'Apple à 128 USD, alors que la capitalisation du Californien est 5,5 fois plus élevée que celle de l'assureur. Heureusement que Berkshire Hathaway ne fait pas partie du Dow Jones.

En Europe à ma connaissance, l'action la plus chère est celle du chocolatier suisse Lindt & Sprüngli, qui cote 91 000 CHF. Mais la société a prévu pour les actionnaires moins en fonds un bon de participation plus abordable, pour lequel il faudra malgré tout débourser 8485 CHF dans les cours actuels.

La séance boursière sera marquée par intense série de publications de résultats trimestriels dès ce matin, en particulier Linde, Volkswagen, Anheuser-Busch Inbev, EssilorLuxottica, Thales ou Société Générale. A la mi-journée, la Banque d'Angleterre doit se prononcer sur sa politique monétaire. L'histoire ne dit pas si la banque centrale sera protégée par la Royal Navy en cas d'offensive des pêcheurs français sur la capitale britannique. Le bicentenaire de la mort de Napoléon aurait-il réveillé de vieilles inimitiés ?

Le CAC40 gagne 0,1% à 6348 points à l'ouverture. 

Les temps forts économiques du jour

Les ventes de détail de mars en zone euro (11h00) permettront de patienter jusqu'à la décision de la Banque d'Angleterre sur ses taux (13h00) et à une série de statistiques américaines : étude Challenger sur les licenciements d'avril (13h30), productivité et nouvelles demandes d'allocations chômage hebdomadaires (14h30).

L'euro repasse sous 1,20 USD. L'once d'or est ferme à 1790 USD. Le pétrole rebondit après sa contraction de la veille, à 69,10 USD le baril de Brent et à 65,70 USD le baril WTI. Le rendement de l'obligation d'État américaine à 10 ans est quasiment inchangé à 1,58 %. Le Bitcoin perd un peu d'altitude à 57 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Aalberts : Morgan Stanley reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 45 à 50 EUR.
  • HeidelbergCement : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 84,60 à 96 EUR.
  • Hugo Boss : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 32 à 38 EUR.
  • Iberdrola : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 14 EUR.
  • ITM Power : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 440 GBp.
  • Logitech : UBS reste neutre avec un objectif de cours relevé de 108 à 110 CHF.
  • National Grid : Berenberg passe de conserver à acheter en visant 1100 GBp.
  • OC Oerlikon : Deutsche Bank passe d'acheter à conserver en visant 10 CHF.
  • Pearson : Exane BNP Paribas passe de neutre à surperformance en visant 950 GBp.
  • Reckitt Benckiser : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 5950 à 6050 GBp.
  • Sanlorenzo : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 24,50 à 25 EUR.
  • Sogeclair : GreenSome Finance reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 28 à 30 EUR.
  • Solvay : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 125 à 140 EUR.
  • Vonovia : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 66 à 70 EUR.
  • Vossloh : Stifel démarre le suivi à l'achat en visant 54 EUR.

En France

Résultats des sociétés

  • Accor : le groupe retrouvera son niveau d'activité de 2019 entre novembre 2022 et mai 2023, selon son PDG, après l'annonce de revenus en nette baisse au T1.
  • Air France-KLM : la perte d'Ebitda du T1 a atteint 627 M€ et celle du T2 devrait être du même acabit, a indiqué la compagnie. Récemment recapitalisé, le groupe confirme qu'il sollicitera probablement à nouveau de l'argent frais rapidement.
  • ArcelorMittal : l'Ebitda du T1 a triplé à 3,24 Mds$, au-delà des attentes de la place. Le management se dit très positif sur ce début d'année.
  • Arkema : le chimiste a relevé sa prévision d'Ebitda 2021, après de bons chiffres en début d'année.
  • Elis : les prévisions annuelles sont confirmées après un T1 marqué par un recul, attendu, de l'activité.
  • EssilorLuxottica : le chiffre d'affaires enregistre une belle croissance au T1, qui lui permet de revenir au-dessus du niveau du T1 2019, avant la pandémie.
  • Legrand : le groupe limougeaud a relevé lui aussi ses objectifs financiers pour 2021, après la publication des chiffres du T1.
  • Société Générale : les résultats du premier trimestre sont en nette amélioration, en particulier le bénéfice net, à 814 M€ alors que l'établissement était déficitaire l'année dernière. Les activités de marché ont connu leur meilleur trimestre depuis 2017, un point positif avant la présentation de l'avenir de cette division dans quelques jours.
  • Thales : la croissance organique a fait son retour en début d'année, ce qui permet au groupe de confirmer ses objectifs, notamment un redressement de sa marge opérationnelle.

Annonces importantes

  • Carrefour lance son programme de rachat d'actions de 500 M€.
  • Les actions Valneva placées à 11 EUR aux Etats-Unis, soit 26,41 USD.
  • CGG lance SeaScope, une solution de surveillance de l'environnement.
  • McPhy signe un partenariat technologique avec Plastic Omnium pour renforcer son offre de stations et développer l'écosystème de la mobilité hydrogène.
  • Fleury Michon négocie la vente de sa filiale canadienne Fleury Michon Amérique.
  • Le trafic camion de Getlink en vive hausse en avril sur un an.
  • Voluntis fixe sa feuille de route 2025.
  • Visiativ lance une augmentation de capital de 8 M€.
  • Fermentalg s’associe à Immunrise et Pot au Pin Energie pour expérimenter le Puits de Carbone dans un projet d’économie circulaire.
  • Geci International perd une manche contre la Région Lorraine dans l'affaire du Skylander.
  • Gazprom choisit la plateforme N'Gage d'Energisme pour accélérer la transition énergétique de ses clients.
  • Vicat, Gerard Perrier, Umanis, ALD, ST Dupont, NRJ Group, Sogeclair, Neurones, MRM, Hexaom, Poulaillon, Enensys, Jacquet Metals, ont publié leurs comptes et/ou présenté leurs perspectives.

Dans le monde

Résultats des sociétés

  • Anheuser-Busch Inbev : la croissance des revenus et des résultats du brasseur est assez nettement supérieure aux attentes au T1.
  • Booking : l'action est inchangée après l'annonce de résultats un peu décevants au T1.
  • Evonik : le chimiste a dégagé 588 M€ d'Ebitda pour un consensus à 560 M€. Le groupe a relevé le bas de fourchette de ses prévisions annuelles.
  • PayPal : les résultats du premier trimestre sont solides et permettent au titre de gagner plus de 4,5 % après la séance à Wall Street.
  • Uber : le titre perd près de 5 % hors séance après la publication de ses résultats du T1.
  • Volkswagen : le constructeur relève ses prévisions 2021 après avoir battu le consensus au T1.
  • Zalando : le groupe allemand a une nouvelle fois relevé ses prévisions pour l'exercice 2021, tout en annonçant le lancement d'un programme de rachat d'actions.

Annonces importantes

Lectures