Le marché européen de l'acier inoxydable est dominé par les trois acteurs précités, après une vague de consolidation intervenue à partir des années 2000. Malgré cette concentration, le vieux continent reste perméable aux importateurs, notamment en provenance de Corée, de Taiwan et d'Afrique du Sud. Les prix de l'inox sont en voie de redressement et le contexte économique paraît porteur. Les actions en ont déjà bien profité, mais les multiples de valorisation restent faibles dans l'acier inoxydable, ce qui ne l'empêche pas d'être considéré comme le haut du panier du secteur sidérurgique. Dans les screeners Zonebourse, le dossier le mieux noté actuellement est Aperam, devant Acerinox et Outokumpu.

Des parcours très performants depuis octobre dernier
Des parcours très performants depuis octobre dernier

Outokumpu a abandonné ses activités globales dans l'acier pour se concentrer sur l'inoxydable, notamment en rachetant Avesta Sheffield puis les actifs inox de ThyssenKrupp, baptisés Inoxum. Son actionnaire de référence est le fonds d'investissement public finlandais Solidium, qui possède 21,7% du tour de table. Les principaux atouts du titre sont une valorisation modeste et des anticipations de résultats qui se sont singulièrement améliorées ces derniers mois. Ses publications sont en général bien placées par rapport aux attentes. Il est le numéro un du secteur en Europe et le numéro deux aux Etats-Unis (derrière Acerinox). Sa principale faiblesse est un endettement élevé et le parcours récent de l'action par rapport à ses comparables. Il faut aussi noter que les 14 analystes qui suivent le dossier ont des visions très disparates des résultats à venir.

Carte d'identité
Carte identité Outokumpu

Aperam est né d'une scission avec ArcelorMittal, qui conserve d'ailleurs 40,9% du capital, ou plutôt la famille de Lakshmi Mittal détient 40,9% du capital. Le groupe qui bat pavillon néerlandais mais qui opère depuis le Luxembourg est souvent présenté comme le bon élève de la classe, grâce au bilan le plus léger du secteur et à une rentabilité qui dépasse celle de ses deux grands rivaux. Sa trajectoire de croissance est intéressante et son rendement – plus de 5% - n'est pas à négliger. Les analystes mettent aussi en avant la présence du groupe au Brésil, qu'ils considèrent comme un accélérateur de performance quand le grand pays sud-américain sortira du coronavirus. S'il fallait lui trouver des faiblesses, on pourrait citer comme pour Outokumpu une dissémination un peu forte des anticipations et le fait que le titre a déjà plus que doublé en un an, sans pour autant atteindre des ratios de valorisation délirants, loin de là, puisqu'il se négocie 10,3 fois les résultats attendus en 2021.

Carte identité
Carte identité Aperam

Le groupe espagnol Acerinox, créé au début des années 1970, vient compléter le trio. Il dispose lui aussi d'actionnaires de référence marquants. La Corporación Financiera Alba, sans doute le "family office" le plus connu d'Espagne (famille March), avec 19,3% des parts, et le japonais Nippon Steel (15,8%), partenaire historique du groupe depuis sa création. Numéro un aux Etats-Unis nous l'avons dit plus haut, le groupe est bien placé pour capter le différentiel de croissance qui s'annonce entre les deux côtés de l'Atlantique, au profit de l'ouest alors que le scénario inverse était encore (naïvement, on dirait) envisagé il y a quelques mois. Les fondamentaux d'Acerinox sont à mi-chemin de ses deux rivaux : endettement moyen, rentabilité supérieure à celle d'Outokumpu mais inférieure à celle d'Aperam, valorisation aussi modeste. En revanche, le groupe dispose en plus de son exposition nord-américaine d'un levier lié à sa dernière acquisition, le spécialiste des alliages de spécialités VDM, qui apporte la promesse de marges plus élevées. A confirmer, mais la dynamique du moment, le "momentum" cher à certains analystes, est probablement dans le camp de l'Espagnol plus que de ses deux concurrents.

Carte identité
Carte identité Acerinox