N'y allons pas par quatre chemins : les spécialistes de la pêche ne courent pas les rues. Ou plutôt les mers, les lacs et les rivières. Nous en avons trouvé trois, dont deux sont des acteurs de petite taille peu suivis par les analystes. Mais qu'à cela ne tienne, puisqu'il s'agit d'une séquence découverte.

  • Shimano, pas seulement dans le vélo

On connaît Shimano pour ses dérailleurs, ses freins et ses accessoires omniprésents sur les vélos de la planète. Mais c'est aussi un acteur qui compte dans le domaine de la pêche, qui représente plus de 20% de ses revenus annuels. Le Japonais fabrique non seulement des moulinets mais aussi des cannes et divers accessoires. Shimano était l'un des bons investissements de l'année 2020, avec l'engouement mondial dont a bénéficié le vélo avec la pandémie, alors que la bicyclette constituait déjà une belle tendance de fond (lire ici nos 8 "valeurs vélo" de 2020, ainsi que la liste thématique afférente). Solide comme un roc, l'entreprise affiche une rentabilité élevée et des révisions de bénéfices très positives. En contrepartie comme c'est souvent le cas dans une telle configuration, son PER est élevé et sa valorisation plutôt tendue. C'est le prix à payer pour s'offrir un leader mondial en situation oligopolistique.

Shimano, pas seulement dans le vélo

  • Rapala VMC, pure-pêcheur

Quand on est pêcheur, on dit un Rapala comme un kleenex ou du Sopalin. La société finlandaise produit des leurres, des hameçons, des bas de lignes et toute une gamme d'accessoires. Vous aurez noté que le patronyme exact de l'entreprise est Rapala VMC. Elle est née d'un rapprochement avec le français VMC (Viellard, Migeon & Compagnie), bien connu pour ses hameçons, au tournant du nouveau millénaire. Avec 38,7% du capital, la famille Viellard (les Belfortains à l'origine de Lisi) est d'ailleurs le 1er actionnaire de la société basée à Helsinki. Un seul analyste suit le dossier : autant dire que les prévisions sont univoques. Elles montrent que Rapala VMC n'est pas une valeur de croissance et que son principal atout est un ratio VE/CA plutôt faible. Si l'on en croit ce seul analyste, son PER, un peu élevé à 25,5 fois les résultats attendus cette année, devrait reculer sous les 15 fois en 2023 grâce au net redressement de ses bénéfices.

Rapala VMC, pure-pêcheur
Le Super Shadow Rap de Rapala

  • Johnson Outdoors, la pêche de précision

Johnson Outdoors est l'Américain de la bande. Il propose notamment des systèmes de positionnement pour bateaux de pêche et des sondeurs. En Europe, l'entreprise serait une valeur moyenne. Aux Etats-Unis, malgré son chiffre d'affaires de 695 $ et sa capitalisation de 1,5 Md$, le dossier est plutôt dans la catégorie des petites valeurs, ce qui explique là aussi qu'il ne soit suivi que par un analyste. La division pêche représentait en 2020 quelque 450 M$ sur les 695 M$ de revenus. La croissance est régulière ces dernières années, tandis que la marge opérationnelle a doublé depuis 2016. Le PER était plutôt doux jusqu'à une date récente. Il l'est un peu moins depuis la hausse de 80% de l'action en moins de six mois. Si notre unique analyste a raison, la société du Wisconsin devrait enregistrer une belle croissance de ses bénéfices. Le management a l'air vraiment confiant, conforté par une croissance des ventes de 29% au T1, qui a permis de tripler le résultat opérationnel de la période.

Johnson Outdoors, la pêche de précision