Les places européennes se sont remis la tête à l’endroit hier, en terminant toutefois assez loin de leurs meilleurs niveaux de la journée. Aux Etats-Unis, c’est un peu le contraire qui s’est produit avec des indices qui ont remonté la pente en fin de parcours, après des moments plus compliqués. Au final, le DAX a gagné 0,6%, tandis que le CAC40 et le S&P500 s’adjugeaient quelque 0,2%. Le Nasdaq 100 a échoué à gommer toutes ses pertes pour terminer en baisse symbolique de 0,04%, pour une quatrième séance consécutive dans le rouge. Il faut noter que le bilan global est biaisé par la vigueur des actions liées à l’énergie, au pétrole notamment, qui ont joué le rôle de locomotive alors que la majorité des autres secteurs affichait un parcours sans saveur.

Histoire de relativiser un peu le contexte plus nerveux des derniers jours, les indices européens évoluent entre 2 et 4% sous leurs records touchés le 13 août dernier, tandis que les indices américains ont perdu 1 à 2% sur leurs pics plus récents remontant à la semaine dernière. En Asie, le Japon brille toujours après près de huit mois sans relief.

Un mot ce matin sur la stratégie "value", qui consiste à aller chercher des valeurs décotées en misant sur leur retour en grâce. Un style d'investissement dont la vengeance est annoncée à intervalle régulier depuis des années, pour enfin déboulonner ces satanées stratégies de croissance qui n'ont aucun mérite. Il faut bien reconnaître qu'à de rares exceptions près, ce style a fait un flop, ou du moins qu'il souffre profondément de la comparaison avec d'autres approches. En plus du contexte de taux bas, les pauvres investisseurs value ont manifestement à lutter contre une tendance de fond surpuissante, si l'on en croit les travaux d'une équipe franco-russe cités au début du mois d'août par l'économiste Joachim Klement. Lequel se définit d'ailleurs comme un investisseur value qui a renié (mais pas totalement) ses principes depuis quelques années. Les chercheurs ont créé des profils d'investisseurs avec des algorithmes capables d'apprentissage par renforcement et dotés de biais, pour disposer de traders court-termistes et long-termistes.

En faisant tourner les modèles, il est apparu deux phénomènes. D'abord, et c'est assez logique, l'accroissement des investisseurs court-termistes améliore la liquidité sur le marché, puisqu'ils sont plus actifs. Ensuite, et c'est là que je voulais en venir, le renforcement des biais court-termistes en période de hausse a créé une prophétie autoréalisatrice. Je cite Joachim Klement sur cette étude : "la meilleure façon de faire un profit rapide sur de tels marchés est de parier que ce qui a augmenté va continuer à augmenter. Si un plus grand nombre d'investisseurs agissent de la sorte, cette attente devient une prophétie qui se réalise d'elle-même, car un plus grand nombre d'investisseurs à court terme achètent des actions qui ont augmenté et évitent les actions qui ont baissé". Vous l'aurez compris, les robots-investisseurs aiment le suivi de tendance et ce qui était un biais à l'origine s'est transformé en raz-de-marée, renforcé par l'avènement du trading haute fréquence. Pour l'économiste, l'appétit des investisseurs pour le court terme est un facteur inquiétant pour la stratégie value, qui pourrait être durablement laissée de côté. Une sorte de version boursière de l'adage "on ne prête qu'aux riches".

Retour à des considérations plus terre-à-terre avec des marchés qui attendent de pied ferme les chiffres de l'inflation d'août aux Etats-Unis, lesquels seront publiés à 14h30. Ils pourraient donner des indications sur ce que la Fed sortira de son chapeau en matière de politique monétaire la semaine prochaine. Ceci dit, les investisseurs ne sachant pas vraiment ce qu'ils veulent en ce moment, il sera une fois de plus difficile de tirer des conclusions définitives de ce qui sera annoncé, au-delà bien sûr des remous de court terme. Le CAC perd 0,07% à 6667 points peu après l'ouverture, alors que les indicateurs avancés pointaient initialement vers le haut.

Les temps forts économiques du jour

Les chiffres de l’emploi britannique (8h00) et l’inflation américaine d’août (14h30) sont au programme aujourd’hui. La Banque de France a relevé ses prévisions cette nuit, en visant une croissance du PIB de 6,3% en 2021 (vs 5,75% précédemment) et une inflation de 1,8% contre 1,5% jusque-là. Les prévisions de hausse du PIB en 2022 et 2023 ont été rabotées.

La paire euro / dollar a peu évolué à 1,1816 USD ce matin, comme l’once d’or à 1791 USD. Le pétrole est en légère hausse, avec un Brent qui approche 74 USD et un WTI à 70,86 USD. Les rendements obligataires sont relativement calmes, avec une dette à 10 ans rémunérée 1,33% aux Etats-Unis et -0,33% en Allemagne. L’OAT française propose un rendement nul. Le bitcoin rebondit légèrement au-dessus des 45 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Associated British Foods: Jefferies reste à l’achat avec un objectif réduit de 2900 à 2700 GBp.
  • Brenntag : Berenberg reste à l'achat avec un objectif relevé de 60 à 90 EUR.
  • Carlsberg : Berenberg passe d'acheter à vendre en visant 883 DKK.
  • Helvetia : Berenberg reste à conserver avec un objectif réduit de 98 à 89,30 CHF.
  • Inditex: Jefferies passe de conserver à acheter en visant 35 EUR.
  • ITM Power : Berenberg passe de conserver à vendre en visant 350 GBp.
  • Next: Jefferies reste à conserver avec un objectif relevé de 8000 à 8500 GBp.
  • Novo Nordisk: Jefferies reste à sousperformance avec un objectif relevé de 415 à 465 DKK.
  • S4 Capital: Jefferies reste à l’achat avec un objectif relevé de 700 à 960 GBp.
  • Sanlorenzo : Berenberg reste à l'achat avec un objectif relevé de 29 à 35,50 EUR.
  • Sensirion: Research Partners revalorise de 80 à 115 CHF.
  • Siemens Healthineers : Berenberg reste à l'achat avec un objectif relevé de 56 à 64 EUR.
  • STMicroelectronics: Credit Suisse reste à surperformance avec un objectif relevé de 41 à 46,50 EUR.
  • Tecan: Credit Suisse relève son objectif de cours de 485 à 605 CHF.
  • Tecnicas Reunidas: J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 9,50 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Stellantis va prendre le contrôle de la coentreprise chinoise Jeep avec GAC.
  • Air Liquide émet 500 M€ d’obligations 2033 à 0,375%.
  • Axa neutralise l’effet dilutif de son dernier programme de rachat d’actions.
  • Sodexo prend une participation majoritaire dans l'émetteur de titres cadeaux Wedoogift.
  • Elis émet 200 M€ d’obligations 2028 à 1,625%.
  • Valneva boucle le recrutement pour son essai de phase III sur les personnes âgées de son candidat vaccin contre le COVID-19.
  • S&P passe la perspective de la notation crédit de Carmila de négative à stable.
  • AB Science a présenté les résultats de l'étude AB12003 du masitinib dans le cancer de la prostate lors du congrès annuel 2021 de l'AUA.
  • Linedata, Roctool, Latécoère, Hipay, AdVini, Spineway et Séché ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes (et autres)

  • Intuit va racheter Mailchimp pour environ 12 Mds$ en numéraire et en actions.
  • Greenpeace épingle Nestlé pour sa consommation de plastique.
  • Vonovia estime d’ores et déjà détenir suffisamment d’actions Deutsche Wohnen pour garantir le succès de son rachat.
  • Walmart dément un partenariat sur le Litecoin, après une fausse rumeur qui a brièvement dopé le cours des cryptomonnaies.
  • Mitsubishi va utiliser une plateforme Nissan pour tous ses modèles japonais.
  • Qualcomm propose d'acquérir Veoneer pour 37 USD par action, soit plus de 4 Mds$, selon Bloomberg.
  • Nintendo réduit de 9%, à 299,99 EUR, le prix de la Switch en Europe.
  • Volkswagen envisage de racheter ses coentreprises chinoises avec SAIC Motor et FAW Group a appris Reuters.
  • Apple répare une faille de sécurité liée à Pegasus.
  • CNBC rapporte que le fonds Siris Capital négocie le rachat de Radware.
  • Apollo propose 27 USD par action pour racheter Tronox, selon Reuters.
  • Google écope de 177 M$ d’amende en Corée pour ses pratiques concurrentielles.
  • Oracle perd 1,9% après des trimestriels décevants.
  • Safilo brille par l'entremise de Chiara Ferragni.
  • Alibaba et Tencent cèdent à la pression de Pékin et autorisent l'accès à leurs concurrents.
  • Principales publications de résultats. Ocado, JD Sports Fashion, SESA, Esker, Groupe Crit

Lectures