Comme cela a déjà été le cas sur la période récente, les places boursières sont parties un peu dans tous les sens hier en fonction de la composition de leurs indices phares. Trop de valeurs défensives, de santé et de banques ? Le FTSE 100 britannique a perdu 0,5% et le SMI Suisse 0,35%. De la technologie et du pétrole ? Le S&P500 américain a gagné 1%. Quant au CAC40 français, il a fini sur un zéro pointé, histoire d'assurer l'équilibre. La toile de fond haussière, récente et fragile, s'appuie toujours sur l'espoir d'une inflexion dans les politiques monétaires austères des banques centrales. Et sur un allègement de la politique sanitaire en Chine, où les autorités sont sous la pression d'une accumulation de statistiques économiques déprimantes, à défaut d'être sous la pression de la souffrance de leur population.

Les regards se tournent évidemment aujourd'hui vers les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, qui vont déterminer la couleur des deux chambres du Congrès, actuellement contrôlées par les démocrates. A priori, il ne faut pas s'attendre à une journée à suspense, puisque le décalage horaire et les duels serrés risquent de se terminer en voyage au bout de la nuit. Mais souvenez-vous que la majorité actuelle est fragile : les démocrates ont 221 sièges sur 435 à la chambre des représentants et sont à parité au Congrès (50 sièges sur 100), mais avec voix prépondérante grâce au statut de présidente de la chambre haute de la vice-président Kamala Harris.

Les marchés actions ont l'air d'apprécier la tenue des élections, comme si un retour aux affaires des républicains, pronostiqué par les sondages, allait leur profiter. Personnellement je n'en sais rien et je doute que l'un ou l'autre des camps ait la formule magique pour régler le foutoire actuel, mais les tablettes historiques montrent que les cohabitations sont favorables à Wall Street, alors… Pendant ce temps, le marché obligataire joue une autre musique : le rendement des obligations américaines est en train de remonter vers ses meilleurs niveaux récents (4,23% pour la dette à 10 ans), signe que ça se tend quand même un peu à l'approche non pas des élections mais de l'annonce jeudi des derniers chiffres de l'inflation mensuelle.

Mais ce sont bien les élections qui vont occuper l'espace médiatique ce mardi. Elon Musk a conseillé sur Twitter de voter républicain pour avoir un parlement dans un camp et une présidence dans l'autre. Il est comme ça Elon Musk, il doit fourrer son nez partout pour convaincre les autres d'adopter sa vision du monde. Souvenez-vous, il peut surgir à tout moment : dans votre cuisine pour ajuster l'assaisonnement, aux toilettes pour vous vanter les mérites d'un rouleau de papier ou dans votre chambre pour vous prodiguer quelques recommandations gaillardes. A tel point qu'il a l'air d'être emprisonné dans le rôle du gars omniprésent qui ferait tout pour se faire aimer de son armée de trolls. Même de dépenser l'équivalent du PIB d'un petit pays pour s'offrir son réseau social préféré et en faire une sorte de laboratoire de Frankenstein. Il paraît que Donald Trump a une annonce importante à faire le 15 novembre. Espérons qu'il n'adoubera pas Elon Musk comme son poulain pour l'élection présidentielle de 2024, sans quoi le monde a de bonnes chances de devenir encore plus bizarre qu'il ne l'est déjà.

Mais manifestement, les pitreries de Musk n'amusent pas tout le monde, et surtout pas les actionnaires de son ancien joujou, Tesla. L'action vient de perdre 30% en 3 mois et la moitié de sa valeur en un an. Hier, elle a encore fondu de 5%. Peut-être que la dispersion et la mégalomanie de l'homme le plus riche du monde commencent à lasser ? Il est aussi question d'un autre constructeur automobile aujourd'hui, qui n'a plus rien d'une star mais qui cherche à le redevenir. Le français Renault a dévoilé le plan industriel et stratégique préparé par Luca de Meo, qui passe notamment par l'arrivée en bourse, probablement en fin d'année prochaine, d'une filiale dédiée aux véhicules électriques, baptisée "Ampere". Au jeu des clins d'œil aux savants de l'électricité, Tesla, malgré sa mauvaise passe, garde une grosse longueur d'avance : la société pèse 622 Mds$ en bourse. Soit 73 fois les 8,5 Mds$ de Renault.

Comme les marchés européens et américains hier, les places d'Asie Pacifique hésitent aujourd'hui. Le Japon et l'Australie montent respectivement de 1,2% à 0,4%, mais la Chine se calme un peu avec des baisses de l'ordre de 1% à Hong Kong et à Shanghai. L'Inde fait relâche pour un jour férié. Les indicateurs avancés européens sont plutôt attentistes. Mais le CAC40 a fini par ouvrir en baisse de 0,5% à 6380 points.

Les temps forts économiques du jour

Il n'y aura pas d'indicateur majeur aujourd'hui, hormis peut-être les ventes de détails européennes de septembre (11h00). Tout l'agenda macro ici.

L'euro est remonté à 1,0005 USD. L'once d'or consolide autour de 1670 USD. Le pétrole est ferme, avec un Brent de Mer du Nord à 97,60 USD le baril et un brut léger américain WTI à 91,45 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans remonte 4,23%. Le bitcoin rechute sous 19 700 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adidas : Société Générale passe de vendre à conserver en visant 119 EUR.
  • ASM International : Morgan Stanley reprend le suivi à souspondérer.
  • ASML : Morgan Stanley démarre le suivi à surpondérer en visant 650 EUR.
  • Assa Abloy : Société Générale passe d'acheter à conserver en visant 250 SEK.
  • BE Semiconductor : Morgan Stanley reprend le suivi à surpondérer en visant 75 EUR.
  • bioMérieux : Berenberg reste à conserver avec un objectif réduit de 110 à 89,70 EUR.
  • Bossard : UBS reste à la vente avec un objectif de cours réduit de 161 à 157 CHF.
  • Clariant : Julius Bär reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 20 à 18 CHF.
  • Compagnie Financière Richemont : Credit Suisse reste neutre avec un objectif de cours réduit de 129 à 105 CHF.
  • Ericsson : Morgan Stanley reprend le suivi à pondération en ligne en visant 75 SEK.
  • Grifols : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 17,60 à 9,95 EUR.
  • GSK : J.P. Morgan reste neutre avec un objectif de cours réduit de 1900 à 1600 GBp.
  • Hermès : Credit Suisse entame le suivi à neutre en visant 1230 EUR.
  • Infineon : Morgan Stanley démarre le suivi à la pondération en ligne en visant 32,50 EUR.
  • ITM Power : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 206 à 145 GBp.
  • Kering : Credit Suisse abaisse son objectif de cours de 825 à 670 EUR.
  • Laboratorios Farmaceuticos Rovi : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 82 à 72 EUR.
  • LVMH : Crédit Suisse réduit son objectif de 800 à 785 EUR.
  • Nokia : Morgan Stanley reprend le suivi à pondération en ligne en visant 5,50 EUR.
  • Porsche AG : J.P. Morgan démarre le suivi à surpondérer en visant 140 EUR.
  • Saipem : HSBC passe de conserver à acheter en visant 1,23 EUR.
  • Segro : Société Générale démarre le suivi à l'achat en visant 950 GBp.
  • SMA Solar : Exane BNP Paribas passe de neutre à surperformance en visant 62 EUR.
  • Sodexo : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 100 EUR.
  • Solvay : Berenberg reste à l'achat avec un objectif relevé de 125 à 135 EUR.
  • STMicroelectronics : Morgan Stanley reprend le suivi à pondération en ligne en visant 36 EUR.
  • The Swatch Group : Credit Suisse passe de surperformance a sous performance en visant 180 CHF.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Renault et Geely concluent un accord pour une coentreprise dans le domaine des moteurs à combustion interne. Le constructeur français a par ailleurs dévoilé ses objectifs de long terme, notamment une marge opérationnelle de 8% en 2025 et de 10% à l'horizon 2030.
  • Stellantis met en pause ses publicités sur Twitter suite à la prise de contrôle par Elon Musk.
  • Carrefour a dévoilé un plan stratégique 2026.
  • TotalEnergies annonce de nouveaux tarifs de vente d'électricité aux particuliers.
  • Air France-KLM rembourse un prêt d'1 Md€ garanti par le gouvernement français.
  • Une fuite pourrait retarder le redémarrage du réacteur Civaux 1 (Electricité de France).
  • Imerys trouve du lithium sur un site d'extraction de kaolin au Royaume-Uni.
  • Eurazeo va céder la majorité de sa participation dans la marque de parfums NEST New York.
  • Ubisoft émet 450 M€ d'OCEANE.
  • Ipsos lance la première tranche de son programme de rachat d'actions.
  • Hybrigenics a dévoilé un plan de développement.
  • BIO-UV équipe le MSC World Europa.
  • Mauna Kea monte une joint-venture en Chine avec Tasly.
  • Autres publications : Eurazeo, Rothschild, Oeneo, Crossject, Aurea, Rubis, Cabasse, Altarea, Vicat, Lacroix

Dans le monde

Résultats des entreprises (les indications sont données à chaud et ne préjugent pas de l'orientation des actions)

  • Bayer : Le groupe se dit en bonne voie pour atteindre les objectifs annuels relevés en août.
  • Coca-Cola HBC : relève ses perspectives de bénéfices pour 2022 en raison d'une demande soutenue.
  • Lyft : le titre décroche de 14% hors séance après la publication de ses trimestriels.
  • Nintendo : Les prévisions de résultats sont relevés, malgré un objectif de vente de Switch réduit.
  • Pandora : confirme ses prévisions pour 2022, à savoir une croissance organique de 4 à 6% et une marge EBIT de 25,0 à 25,5%.
  • SolarEdge : l'action gagne 10% après la clôture et la publication de résultats trimestriels rassurants.

Annonces importantes (et moins importantes)

Lectures