Cette nuit, Donald Trump a condamné les suprémacistes blancs et s'est imposé une période de "quarantaine" après que l'une de ses collaboratrices a été testée positive au coronavirus en milieu de semaine. Tôt ce matin, il a annoncé sur Twitter avoir lui aussi été testé positif, ainsi que la première dame. De quoi ajouter une inconnue supplémentaire à une équation électorale déjà complexe.

Une chose est sûre, avant même cette annonce en matinée, le contexte politico-sanito-économique avait de quoi inquiéter les Républicains. Le miracle du vaccin préélectoral n'aura probablement pas lieu et les indicateurs économiques montrent un recul des revenus des ménages américains, couplé à un chômage qui ne se résorbe pas aussi vite qu'espéré. Il faut ajouter à cela les désaccords persistants sur un nouveau plan de relance. Les Démocrates ont voté hier en faveur d'une enveloppe de soutien de 2 200 Mds$ à la chambre des représentants, mais sans avoir obtenu le sésame de la Maison Blanche, qui bloque à 1 600 Mds$. Résultat ? Le Sénat à majorité Républicaine devrait retoquer le projet et tout le monde devra reprendre les tractations. Pendant ce temps, des secteurs emblématiques licencient à tour de bras.

Pour les marchés financiers, évoluer au gré des caprices politiques n'est pas la panacée. Mais tout le monde sait que la pression va monter à mesure que la date de scrutin se rapprochera. Pour compliquer encore la situation, les entreprises vont commencer à publier leurs résultats du 3e trimestre au milieu du mois (par exemple, le 13 octobre pour Johnson & Johnson et JPMorgan Chase ou le 22 octobre pour Microsoft et Amazon.com). Ils devraient être en amélioration, mais quid des perspectives de fin d'année si la trajectoire des contaminations poursuit son ascension en Europe et retrouve de la vigueur aux Etats-Unis ?

J'enfonce une porte ouverte en annonçant que la tension monte, mais le nombre de facteurs exogènes n'a sans doute jamais été aussi important à l'approche d'une élection présidentielle américaine moderne. Pour ne rien vous cacher, j'avais terminé cette chronique à 6h55 juste avant que ne tombe l'annonce du test positif de Donald Trump. Et j'avais écrit en conclusion "Que se passerait-il, par exemple, si Donald Trump contractait une forme sévère de coronavirus ?". La question reste en suspens.

Les indicateurs avancés étaient plutôt proches de l'équilibre avant l'annonce du test de Donald Trump, mais ils ont piqué du nez ensuite. Le CAC40 perd 1,3% à 4759 points peu après l'ouverture. 

Les temps forts économiques du jour

Le rapport sur l'emploi américain de septembre sera le point d'orgue de la journée à 14h30, même si les commandes de biens durables et l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan ne laisseront pas les investisseurs indifférents à 16h00.

L'euro redescend à 1,1719 USD. L'once d'or perd du terrain sous les 1900 USD. Le pétrole recule à 38,06 USD le baril de brut léger américain WTI et à 40,30 USD le baril de Brent de mer du Nord. La dette américaine offre un rendement de 0,67% sur 10 ans. Le Bitcoin s'échange autour de 10 600 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Autoliv : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 704 à 777 SEK.
  • Bayer : AlphaValue passe d'acheter à accumuler avec un objectif de cours réduit de 77,65 à 60,90 EUR.
  • BP Plc : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 530 à 500 GBp.
  • Burckhardt Compression : Baader Helvea passe d'acheter à accumuler en visant 270 CHF.
  • Bureau Veritas : Goldman Sachs passe de neutre à achat en visant 29 EUR.
  • CD Projekt : J.P. Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 500 PLN.
  • Continental : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 105 à 123 EUR.
  • Deutsche Bank : Société Générale passe de vendre à conserver.
  • Faurecia : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 35 à 38 EUR.
  • Getlink : HSBC passe de conserver à acheter en visant 14,20 EUR.
  • Iliad : MainFirst passe de conserver à acheter en visant 195 EUR.
  • Intertek : Goldman Sachs passe de vendre à neutre en visant 6630 GBp.
  • Krones : HSBC passe de conserver à acheter en visant 67 EUR.
  • Lonza : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 600 CHF.
  • Poxel : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 16 à 17 EUR.
  • Total : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 48 à 46 EUR.
  • Rolls-Royce : AlphaValue reste à la vente avec un objectif de cours réduit de 75,70 à 54,90 GBp.
  • Royal Dutch Shell : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 1810 à 1740 GBp.
  • Scor SE : KBW passe de sousperformance à surperformance en visant 29 EUR.
  • Valeo : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours relevé de 14,50 à 17 EUR.

L’actualité des sociétés

En France

Les enchères 5G ont rendu leur verdict en France, avec une facture de 2,8 Mds€ pour les opérateurs, avec 4 blocs pour Orange, 3 pour SFR (Altice Europe) et 2 chacun pour Bouygues et Iliad. Catherine McGregor pourrait prendre les rênes d'Engie à l'issue d'un conseil d'administration prévu aujourd'hui. Thales lance une négociation "pour adapter l'emploi" sans licenciements. Vivendi détenait au 30 septembre 2020, 26,7% du capital et 20,2% des droits de vote de Lagardère. Vinci rachète le canadien Transelec Common, spécialiste des infrastructures d'énergie et de communication. L'EMA accepte la soumission réglementaire de l'avalglucosidase alpha, un nouveau traitement de référence potentiel de la maladie de Pompe, par Sanofi. KLM (Air France-KLM) soumet son plan de restructuration à l'Etat néerlandais. Elior déploie un plan de sauvegarde de l'emploi en France, portant sur 1900 postes. Gecina et Nexity signent un partenariat afin de développer 4 000 nouveaux logements sur 4 ans en France. M6 Métropole Télévision boucle la vente de sa division téléachat à Stars. Korian se renforce dans la santé mentale en négociant le rachat du numéro trois français du secteur, Inicea, financé par une augmentation de capital de 400 M€. Sharon Flood entre au conseil d'administration de Getlink. Wedia signe un contrat avec un grand acteur automobile. Groupe Open va prendre le contrôle de Neos-SDI. Amoéba dépose la demande d'autorisation de sa solution de biocontrôle aux Etats Unis. Assa Abloy détenait 98% du capital d'Agta Record à l'issue de son OPA simplifiée. Les solutions Energisme désormais disponibles sur la plate-forme d'Econocom. Graines Voltz finalise l’acquisition de Hermina-Maier en Allemagne. Healthcare Activos Yield débarque sur Euronext Access Paris. Deinove, Kaufman, Barbara Bui, Quantum Genomics, Réalités, HF Company, Oncodesign ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Carnival annule la plupart de ses croisières jusqu'à la fin de l'année. Goldman Sachs serait en passe de racheter les cartes de crédit de General Motors, a appris le Wall Street Journal. Playboy Enterprises va entrer en bourse en fusionnant avec Mountain Crest, déjà inscrit à la cote, tandis que la plate-forme de jeu vidéo Roblox frappe aussi à la porte, comme le prêteur hypothécaire Caliber Home Loans. The Boeing Company confirme le regroupement de la production du B787 en Caroline-du-Sud. Tesla a réduit de 8% le prix d'entrée de sa Model 3 en Chine. Moody's ramène la dette de Vale en catégorie d'investissement. Pool Corp remplace E*Trade dans le S&P500.

Ça publie. Fast Retailing, EMS-Chemie, Avanza Bank, Grenke

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