Les marchés financiers donnent l'impression de ne pas trop savoir à quel saint se vouer en ce début de mois d'octobre. La faute à des politiques qui continuent à naviguer à vue partout sur la planète face au coronavirus. Aussi bien d'ailleurs sur les mesures sanitaires que sur les politiques économiques compensatoires. Il suffit de balayer la presse internationale pour se rendre compte que tout le monde a à peu près les mêmes interrogations et que les experts seront surtout utiles à l'heure du bilan. Bref, on n'y comprend rien. Dans une époque qui nous a tous enfermés dans des bases de données et qui nous dissèque avec des outils d'analyse toujours plus poussés, il est assez fascinant de constater notre dénuement face à cette crise sanitaire.

Dans cette accumulation d'inconnues, le cas chinois reste singulier et comporte, en tout cas pour moi, son lot de mystère. Le pays à la population pléthorique n'a pas été confronté au phénomène de seconde vague auquel nous assistons actuellement en Europe. Il est depuis longtemps sorti du haut des palmarès de contamination : songez que le compteur de la Chine est toujours bloqué sous les 91 000 cas, soit au 46e rang mondial, selon les données compilées dans l'outil de l'Université Johns Hopkins. Des dizaines de raisons circulent, des plus simplistes aux plus complexes, mais aucune ne répond vraiment à la question. L'une des explications les plus crédibles est une fiabilité plus que douteuse des chiffres, mais cela n'éclaire pas tout.

Le pays est en tout cas en plein test géant, puisque la semaine du 1er au 7 octobre est fériée et occasionne traditionnellement d'importantes migrations. Le chiffre qui circule partout depuis quelques jours est celui de 425 millions, comme le nombre de personnes qui ont bougé sur les quatre premiers jours de la semaine. Nous verrons bien dans les jours et les semaines à venir si le virus recommence à circuler là-bas. Les économistes d'UBS pensent que la consommation intérieure va dépasser l'investissement et l'export pour devenir le principal contributeur de la croissance chinoise au 4e trimestre.

Le moteur de court terme des places financières reste le plan de soutien économique aux Etats-Unis. Et là aussi, les montagnes russes sont de sortie. Après avoir jeté un pavé dans la mare mardi en annonçant qu'il n'y aura pas de plan bipartisan avant l'élection présidentielle, Donald Trump a fait machine arrière, sous la pression dit-on de son entourage, en évoquant la possibilité d'accords spécifiques. Par exemple pour le secteur aérien, en grandes difficultés et qui licencie des dizaines de milliers de personnes. Les investisseurs ont l'air de s'en contenter. Et le Président continue son show en roue libre intégrale. Alors, tu veux ou tu veux pas faire fonctionner la planche à billets ?

Le CAC40 a démarré la séance en hausse de 0,5% environ à 4910 points. En Asie, la séance est positive au Japon et en Australie notamment. La Chine, elle, fait toujours relâche pour la "golden week".

Les temps forts économiques du jour

Le principal événement macro-économique de la séance aura lieu à 14h30 avec la publication des inscriptions hebdomadaires au chômage américain. Plutôt en matinée, auront été publiés le taux de chômage suisse et la balance commerciale allemande.

L'euro se négocie 1,1768 USD, pendant que l'once d'or atteint 1882 USD. Le pétrole est quasiment stable, à 42,10 USD le Brent et à 40 USD le WTI. Le taux du 10 ans américain atteint 0,78%. Pas beaucoup de mouvements non plus sur le Bitcoin, qui s'échange à 10 631 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adidas : Goldman Sachs reste l'achat avec un objectif de cours relevé de 295 à 310 EUR.
  • Amplifon : Citigroup démarre le suivi à l'achat en visant 36,40 EUR.
  • AstraZeneca : Liberum reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 9030 à 9770 GBp.
  • Bayer : Bernstein reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 83,40 à 73 EUR.
  • Biffa : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 270 GBp.
  • Centamin : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 290 à 240 GBp.
  • Deutsche Post : Credit Suisse reste neutre avec un objectif de cours relevé de 40,42 à 45,95 EUR.
  • Gurit : Baader Helvea passe d'accumuler à alléger en visant 2050 CHF.
  • Hugo Boss : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 25 à 23 EUR.
  • Lindt : MainFirst passe de vendre à conserver en visant 7700 CHF.
  • Novozymes : Berenberg passe de conserver à vendre avec un objectif de cours relevé de 340 à 350 DKK.
  • Saint-Gobain : Citigroup passe d'acheter un neutre.
  • Siemens Energy : HSBC démarre le suivi à l'achat en visant 31 EUR.
  • Sonova : Credit Suisse relève son objectif de cours de 240 à 265 CHF.

L’actualité des sociétés

En France

Les sites industriels français d'ArcelorMittal perturbés par un mouvement de grève hier. Orange émet 700 M€ d'obligations hybrides. Le Luxembourg reçoit d'Airbus son premier A400M. Capgemini neutralise les effets de la dilution de son plan d'actionnariat salarié. Korian lance l'augmentation de capital de 400 M€ qui doit lui permettre de racheter Inicea. Europcar étend la consultation de ses créanciers. Arkema émet 300 M€ d'obligations vertes sur six ans avec un coupon annuel de 0,125%. Eutelsat a émis 600 M€ d'obligations à huit ans avec un coupon de 1,5%. Covivio a commercialisé les 4 500 m² de son nouveau site parisien Wellio Gobelins pour 58 mois. Le conseil d'administration d'Horizontal Software recommande unanimement l'OPA de HSW à 1,04 EUR. Global Bioenergies poursuit ses développements dans les biocarburants aéronautiques. Munic retenu par Telia pour son nouveau service Telia Sense. Adomos annonce le décès de son président, Fabrice Rosset. LDC a publié ses comptes.

Dans le monde

L'investisseur activiste Dan Loeb a exhorté The Walt Disney Company à renoncer au dividende versé aux actionnaires pour utiliser les fonds afin de renforcer sa plateforme de streaming. Samsung a annoncé que son bénéfice au troisième trimestre devrait avoir augmenté de 58% pour s'établir à un plus haut en deux ans, battant les estimations des analystes. La Fed inflige une amende de 400 M$ à Citigroup pour sa mauvaise gestion des risques. A défaut de signer un accord global de soutien économique, Démocrates et Républicains pourraient s'entendre sur une aide exceptionnelle centrée sur le secteur aérien, pour éviter les licenciements massifs se profilent aux États-Unis. Leonardo Del Vecchio n'a pas l'intention de prendre le contrôle de la banque d'affaires italienne Mediobanca après avoir augmenté sa participation juste au-dessus de 10% du capital. Google serait proche d'un accord avec la presse française sur les "droits voisins". Eli Lilly a déposé une demande d'autorisation en urgence pour un traitement aux anticorps de synthèse contre la Covid-19. Twitch, le service de diffusion de parties de jeux vidéo en streaming d'Amazon.com, renforce sa part de marché à 91,1 % au cours du troisième trimestre, selon les données de Streamlabs et Stream Hatchet, ne laissant que des miettes à ses concurrents. Regeneron grimpe en bourse après que son traitement Covid-19 a été encensé par Donald Trump. Coty va lancer Kylie Skin en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.

Ça publie. Givaudan, Mediatek, Delta Air Lines, Domino's Pizza, ICA Gruppen, Hargreaves, OMV, Electrocomponents

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