TUNIS, 21 octobre (Reuters) - Le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré jeudi qu'il allait lancer un "dialogue national" sur la réforme de la loi électorale et du système politique, sans donner de détails sur la manière dont il entend dissiper les inquiétudes internationales en assouplissant sa mainmise sur le pouvoir.

Depuis qu'il a congédié le gouvernement et suspendu les travaux du Parlement le 25 juillet dernier, Kaïs Saïd s'est octroyé la quasi-totalité des pouvoirs.

S'il a annoncé plus tôt ce mois-ci la mise en place d'un nouveau gouvernement, le chef de l'Etat n'a pas indiqué clairement qu'il était disposé à assouplir sa mainmise.

L'opposition tunisienne dénonce un putsch, et plusieurs alliés internationaux de Tunis ont demandé une feuille de route politique claire. L'Union européenne a exhorté cette semaine Kaïs Saïed à rétablir les travaux du Parlement et l'ordre démocratique.

Au cours d'un discours diffusé en direct sur la page Facebook de la présidence tunisienne, Kaïs Saïed a déclaré que le dialogue inclurait la jeunesse du pays.

Il a toutefois maintenu un ton provocateur, indiquant que "ceux qui volent l'argent des gens et les traîtres" ne seraient pas conviés au dialogue.

Le président tunisien a aussi critiqué ce qu'il a décrit comme des interférences étrangères, demandant aux puissances mondiales de restituer l'argent tunisien transféré en contrebande dans les banques européennes et internationales. (Reportage Tarek Amara; version française Jean Terzian)