New York (awp/afp) - Le fabricant de camions électriques et à hydrogène Nikola a confirmé mardi qu'il allait payer 125 millions de dollars au gendarme boursier américain, la SEC. Le versement doit mettre fin à un différend judiciaire sur des accusations d'escroquerie.

Le paiement de l'amende se fera en cinq versements semestriels pendant une période de deux ans, à compter de fin 2021. "Nous sommes heureux de refermer ce chapitre, toutes les enquêtes gouvernementales étant terminées", a réagi dans un communiqué Nikola qui ne reconnaît pas et ne nie pas les faits qui lui étaient reprochés, selon les termes de l'accord.

La SEC avait lancé une procédure contre le fondateur et ex-patron de la start-up américaine, Trevor Milton, estimant que ce dernier avait menti aux investisseurs en dressant un tableau trompeur de la santé financière de Nikola pour faire monter le cours de l'action à Wall Street.

L'ancien dirigeant avait notamment cherché à faire croire que l'entreprise était à un stade de fabrication de ses véhicules plus avancé qu'elle ne l'était réellement et avait gonflé le nombre supposé de commandes de camions. M. Milton, également visé par une enquête du ministère de la Justice, a démissionné en septembre 2020.

"Nikola est à la fois responsable des déclarations trompeuses de M. Milton et d'autres supercheries, qui ont toutes faussement représenté le statut réel de l'entreprise sur le plan financier et technologique", a déclaré dans un communiqué Gurbir Grewal, responsable de la mise en oeuvre des règles à la SEC.

Début novembre, lors de la publication de ses résultats trimestriels, Nikola avait préparé ses investisseurs au paiement des 125 millions de dollars, précisant avoir provisionné cette somme dans son bilan comptable. La start-up soutenait toutefois que les faits reprochés concernaient M. Milton et non l'entreprise en tant que telle.

Elle cherche à cet égard à obtenir des compensations financières auprès de l'ancien patron. L'amende de Nikola intervient dans un contexte de régulation accrue des sociétés d'acquisition à vocation spéfifique, ou SPAC. Ces entreprises sans activité commerciale mais présentes sur un marché boursier ont pour but de fusionner avec un autre groupe qui souhaite entrer en Bourse.

Plusieurs start-up de véhicules électriques, dont Nikola, sont arrivées à Wall Street de cette manière. Lucid, Lordstown Motors et Canoo, qui ont fusionné avec des SPAC, sont également sous le coup de procédures de la SEC ou du ministère de la Justice.

La SEC et l'agence d'auto-régulation du secteur financier (Finra) enquêtent par ailleurs sur Digital World Acquisition Corp, la SPAC censée fusionner avec le futur réseau social de Donald Trump. A Wall Street, l'action Nikola montait de près de 3%, à 9,52 dollars, dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la Bourse.

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