WASHINGTON, 15 juillet (Reuters) - Le président américain Donald Trump a salué mardi le travail des départements de police du pays et minimisé les violences policières commises contre la communauté afro-américaine, déclarant que davantage de personnes blanches étaient tuées par des officiers de police.

Interrogé lors d'un entretien à la chaîne CBS News sur les raisons pour lesquelles des personnes noires continuaient de mourir aux mains des forces de l'ordre, il a répondu: "Les blancs aussi. Quelle question terrible à poser. Les blancs aussi. Davantage de blancs, d'ailleurs. Plus de personnes blanches".

Un vaste mouvement de protestation contre les discriminations raciales et les violences policières a secoué les Etats-Unis après la mort, le 25 mai, de George Floyd lors de son interpellation par la police de Minneapolis.

D'après une analyse mise à jour lundi par le Washington Post, la moitié des personnes qui ont été tuées par balle par la police américaine sont blanches, mais les afro-américains sont abattus à un rythme disproportionné: ils représentent moins de 13% de la population américaine mais sont tués par la police avec un taux deux fois supérieur que pour les blancs, selon ces données.

Aux yeux de certains Américains, les manifestations du mouvement Black Lives Matter ont injustement diffamé les forces de police du pays.

S'exprimant mardi en fin de journée devant des journalistes à la Maison blanche, Donald Trump a défendu le travail "formidable" des départements de police.

"Il peut y avoir à l'occasion un policier renégat, déplorable, comme c'est le cas dans n'importe quelle industrie, commerce, ou profession", a-t-il déclaré.

Un représentant de l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a dénoncé des propos racistes de la part du président américain. "Le racisme de Trump est si absolu qu'il continue de refuser de reconnaître même tacitement l'épidémie de violence policière contre les personnes noires en Amérique", a dit Jeffery Robinson dans un communiqué.

Le mouvement civique a relancé les débats sur la présence du drapeau de la Confédération dans certains endroits du pays et sur la nécessité ou non de retirer les statues érigées en l'honneur des chefs des Etats confédérés durant la Guerre de Sécession.

A la question de savoir si les drapeaux devaient être retirés, Donald Trump a répondu sur la chaîne CBS: "Je connais des gens qui apprécient le drapeau de la Confédération et ils ne pensent pas à l'esclavage", a-t-il dit. "C'est la liberté d'expression". (Richard Cowan; version française Jean Terzian)