Washington (awp/afp) - Il faudra sans doute du temps pour voir l'inflation ralentir aux Etats-Unis, a averti mardi un responsable de la banque centrale américaine (Fed), soulignant que la croissance économique devrait en pâtir.

"Restaurer la stabilité des prix pourrait prendre du temps et cela entraînera certainement une période de croissance inférieure à la tendance", a prévenu Philip Jefferson, qui prononçait son premier discours en tant que gouverneur de la Fed, poste qu'il occupe le mois de mai.

Mais l'institution est déterminée à enrayer la courbe vertigineuse de l'inflation: "nous sommes résolus à prendre les prochaines mesures qui seront nécessaires", a-t-il assuré, lors d'une conférence sur les innovations technologiques organisée par les Fed de Dallas, Atlanta et Richmond.

L'inflation a ralenti à 6,2% en août sur un an, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed. Sur un mois cependant, les prix, qui s'étaient contractés de 0,1% entre juin et juillet, sont repartis à la hausse, et ont augmenté de 0,3% en août par rapport à juillet.

La Fed cible 2% d'inflation sur un an, un niveau considéré comme sain pour l'économie.

"L'inflation crée un fardeau économique pour les ménages et les entreprises", ce qui peut "modifier les attentes" quant à la durée prévisible de l'inflation, a-t-il noté M. Jefferson, mettant en garde sur le fait que "ces anticipations d'inflation peuvent s'enraciner et, ce faisant, augmenter la probabilité qu'une forte inflation persiste".

Si certaines données montrent "que les goulots d'étranglement de l'approvisionnement ont enfin commencé à se résoudre", le marché du travail, en revanche, reste très tendu, avec une pénurie de travailleurs, a-t-il mentionné.

Mais "comme la croissance a ralenti cette année, les conditions de l'offre et de la demande sur le marché du travail - et l'économie dans son ensemble - semblent susceptibles de s'assouplir", anticipe cependant M. Jefferson.

La situation du marché de l'emploi en septembre sera publiée vendredi. Le taux de chômage est attendu stable par rapport à août, à 3,7%.

M. Jefferson, professeur d'économie afro-américain, a pris le 23 mai ses fonctions au sein du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, auquel il avait été nommé par Joe Biden, puis confirmé par le Congrès.

Il avait été nommé en même temps que Lisa Cook, ancienne conseillère économique de Barack Obama à la Maison-Blanche et première femme noire à occuper un poste de gouverneure de la Fed. Celle-ci prononcera jeudi son premier discours depuis sa prise de fonctions.

afp/rp