New York (awp/afp) - Un responsable de la Banque centrale américaine (Fed) a estimé vendredi que l'institution devrait accélérer la réduction de ses achats d'actifs, l'inflation se révélant plus forte et durable que prévu, tandis que le marché du travail se redresse rapidement.

"L'amélioration rapide du marché de l'emploi et la détérioration des données relatives à l'inflation me poussent à privilégier un rythme de réduction plus rapide et un arrêt plus rapide de notre politique accommodante en 2022", a déclaré Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Fed, lors d'un discours à New York.

La Réserve fédérale américaine avait annoncé, début novembre, qu'elle commençait ce mois-ci à réduire ses achats d'actifs, des injections de liquidités dans le système financier qui ont permis d'éviter une crise financière en plus de la crise économique liée au Covid-19.

De 120 milliards de dollars par mois, ces achats doivent être réduits de 15 milliards chaque mois, jusqu'à être ramenés à zéro. A ce rythme, la Fed cesserait tout achat d'actifs mi-juin 2022.

Mais "les prochains mois seront (...) décisifs", car "le rythme de réduction des achats d'actifs (dépend) des progrès" de l'emploi et de l'inflation, a souligné M. Waller.

Ainsi, si les prix continuent de grimper et que le marché de l'emploi continue de se redresser, les achats d'actifs devraient être plus rapidement ramenés à zéro.

Une fois ce mouvement achevé, "la Fed commencera alors à normaliser les autres aspects de sa politique monétaire à mesure que l'économie continuera à se rétablir" de la crise provoquée par le Covid-19, a-t-il précisé.

La Banque centrale veut en effet attendre d'avoir ramenés à zéro ses achats, pour commencer à relever ses taux directeurs, compris depuis mars 2020 entre 0 et 0,25%.

Et, a rassuré le gouverneur, "la politique monétaire continuera d'apporter un soutien extraordinaire à l'économie: les taux d'intérêt à court terme resteront très bas et le grand nombre de titres détenus au bilan de la Fed continuera d'exercer une pression à la baisse importante sur les taux d'intérêt à long terme".

La Fed a relancé ses achats d'actifs en mars 2020, et, depuis, le montant total de ses avoirs "a augmenté de 4.200 milliards de dollars", pour s'établir à "un peu plus de 8.000 milliards de dollars", a-t-il souligné.

Cela représente "environ 35% du niveau du PIB annuel" du pays, a-t-il précisé, sensiblement équivalent à l'Angleterre, mais plus élevé qu'au Canada, et plus faible qu'au Japon ou pour la Banque centrale européenne (BCE).

afp/rp