LVIV, Ukraine (Reuters) - Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres rencontre ce jeudi en Ukraine le président ukrainien Volodimir Zelensky et le président turc Recep Tayyip Erdogan, avec les exportations de céréales et la situation de la centre nucléaire de Zaporijjia comme préoccupations principales.

Il s'agit de la première rencontre physique entre Recep Tayyip Erdogan et Volodimir Zelensky depuis le début, le 24 février, de l'offensive lancée par la Russie en Ukraine, alors que le président turc a rencontré à deux reprises ces derniers mois son homologue russe Vladimir Poutine.

A l'issue de leurs discussions à Lviv, ville devenue un carrefour important pour les réfugiés ukrainiens fuyant vers l'ouest de l'Europe, Antonio Guterres et les deux présidents tiendront une conférence de presse commune.

Le secrétaire général de l'Onu devrait ensuite se rendre vendredi à Odessa, sur les rives de la mer Noire, où les exportations de céréales ont repris dans le cadre d'un accord chapeauté par les Nations unies et destiné à apaiser la crise alimentaire mondiale. Il est attendu samedi à Istanbul où a été installé le Centre de coordination conjointe.

Ankara a fait savoir que Recep Tayyip Erdogan entendait évoquer des moyens d'accroître les exportations de céréales et des mesures qui pourraient être prises pour trouver une issue diplomatique à la guerre entre l'Ukraine et la Russie.

Le président turc va aussi discuter avec son homologue ukrainien de "tous les aspects" des relations bilatérales entre la Turquie et l'Ukraine, ont indiqué ses services.

La Turquie a critiqué l'invasion menée par Moscou et a fourni des armes à Kyiv, tout en refusant d'imposer des sanctions contre la Russie - une position qui, selon elle, permet à ses efforts de médiation de déboucher sur des résultats.

Parmi les principaux sujets des pourparlers figure aussi la situation préoccupante à la centrale nucléaire de Zaporijjia. L'Ukraine et la Russie s'accusent mutuellement de mener des bombardements près du site, dans l'Est ukrainien. La centrale est contrôlée par les troupes russes, mais toujours opérée par des techniciens ukrainiens.

Antonio Guterres, dont la précédente visite en Ukraine remonte à avril, a discuté cette semaine avec le ministre russe de la Défense, Sergueï Choigou, de conditions pour un fonctionnement sûr de la centrale, a rapporté dans un communiqué le ministère russe de la Défense.

L'Onu s'est dit disposée à faciliter la visite d'inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Zaporijjia depuis Kyiv, mais la Russie a déclaré que toute mission menée depuis la capitale ukrainienne était trop dangereuse.

(Reportage Andrea Shalal à Lviv et Ali Kucokgocmen à Istanbul; version française Jean Terzian)

par Andrea Shalal et Ali Kucukgocmen