Il y a eu une grosse décorrélation hier entre les marchés européens, à la limite de l'euphorie, et les places américaines, qui ont signé une seconde séance de baisse marquée. Bon, il faut quand même rappeler que Wall Street n'avait pas subi de journée à -4% vendredi dernier, comme cela s'était produit sur le vieux continent. Le rebond européen était d'autant plus surprenant qu'il s'est installé malgré deux nouvelles plutôt négatives. D'abord le retour de l'épidémie de coronavirus avec une combo Delta-Omicron qui sonne comme un nom de fraternité étudiante mais qui est avant tout synonyme de panique générale. Ensuite une prise de position un peu inattendue de Jerome Powell, qui veut mettre un terme aux mesures de soutien monétaire exceptionnelles un peu plus rapidement que prévu. Jusqu'ici, Powell était plutôt un patron-marshmallow pour la Fed, en ce qu'il était plutôt positionné dans le camp des banquiers centraux souples et accommodants. Le durcissement de son ton vis-à-vis du programme de soutien est la conséquence, il n'en a pas fait mystère, de la préoccupation de la banque centrale face à la vigueur de l'inflation. Ce faisant, il ne fait qu'entériner, il me semble, ce que pas mal de monde pensait / savait déjà.

Le décrochage de Wall Street hier a été progressif, mais il a été accentué par la découverte d'un premier cas de variant Omicron en Californie. Comme lors des vagues précédentes et sur le fondement d'une logique implacable, la forteresse America n'aura pas résisté plus longtemps que les autres. Des kilomètres de papier continuent à être écrits sur le nouveau variant et ses conséquences, sans avoir le recul nécessaire pour pouvoir tirer un commencement de conclusion. Parmi tous les scénarios évoqués, il y a probablement le bon. Cette incertitude va continuer à alimenter la volatilité dans les jours à venir. Là encore, pas de surprise, c'est exactement ce qui s'était passé lors des vagues précédentes. Les principaux marqueurs à suivre seront la virulence de la maladie, la capacité des systèmes de santé à absorber les cas nécessitant une hospitalisation et l'impact sur les enfants.

Au niveau macroéconomique, plusieurs événements sont à surveiller aujourd'hui. D'abord les statistiques partielles sur l'emploi aux Etats-Unis, à la veille des données mensuelles sur le marché du travail. Ensuite un aréopage de banquiers de la Fed à la tribune de diverses réunions. Ils devraient commenter la dernière sortie de leur patron et donner leur point de vue sur l'inflation et l'impact de la nouvelle vague pandémique. Enfin, l'Opep+ se réunit dans un contexte particulier de décrue des cours pétroliers, sous le double impact du déblocage d'une partie des réserves stratégiques de grand pays consommateurs et de la résurgence du coronavirus. Le cartel décidera-t-il de mettre le holà à ses projets de hausse de production pour tenter de faire remonter les cours ? La réunion proprement dite est prévue à 14h00 mais sera précédée d'une rencontre technique, qui pourrait alimenter la machine à rumeurs en séance.

L'ambiance est à nouveau un peu curieuse ce matin en bourse, avec des indicateurs avancés américains très haussiers, comme si les indices voulaient effacer leur correction de la veille. En Europe, c'est la baisse qui l'emporte, ce qui n'est pas illogique au regard du "gap" entre les deux continents : l'écart de performance entre le CAC40 ou le DAX et le Nasdaq était de 4% hier en faveur des indices européens. Le CAC40 perdait 1,26% à 6794 points peu après les premiers échanges. En Asie, fin de journée mitigée avec du rouge pâle au Japon et en Australie en fin de parcours, et du vert clair en Chine. La volatilité reste au rendez—vous à l'image de l'indice VIX qui a passé le cap des 30 points pour la première fois depuis la séquence de tensions de février dernier.

Les temps forts économiques du jour

Les chiffres de l'emploi en Europe en octobre (11h00) précéderont deux statistiques du marchés du travail aux Etats-Unis, l'étude Challenger sur les licenciements (13h30) et les demandes hebdomadaires d'allocation chômage (14h30).

L'euro reste ferme à 1,133 USD ce matin, pendant que l'once d'or reste engluée à 1788 USD. Le baril de pétrole rebondit après avoir baissé à nouveau hier, à 69,72 USD le Brent et 66,40 USD le WTI. La dette américaine à 10 ans est rémunérée 1,44% (-1 point) pendant que celle du Bund est inchangée à -0,35%. Le bitcoin évolue autour de 56 500 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • ArgenX : Kepler Cheuvreux passe de conserver à acheter en visant 290 EUR.
  • Azelis : Goldman Sachs passe de neutre à achat en visant 33 EUR.
  • BigBen : Genesta reste à l'achat fort avec un objectif réduit de 21,15 à 20,45 EUR.
  • Continental : Barclays passe de pondération en ligne à souspondérer en visant 95 EUR.
  • EasyJet : Berenberg reste acheteur avec un objectif abaissé de 800 à 750 GBp.
  • Esker : Kepler Cheuvreux démarre le suivi à l'achat en visant 410 EUR.
  • Eurofins : Goldman Sachs passe d'achat à neutre en visant 122 EUR.
  • HelloFresh : LBBW démarre le suivi à l'achat en visant 101 EUR.
  • ING : RBC passe de surperformance à performance sectorielle en visant 15 EUR.
  • Invibes : GreenSome Finance reste acheteur avec un objectif relevé de 28,29 à 30,29 EUR.
  • Krones : Deutsche Bank passe de conserver à acheter en visant 117 EUR.
  • Maisons du Monde : Exane BNP Paribas passe de neutre à sousperformance en visant 18,50 EUR.
  • Michelin : Barclays passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 150 EUR.
  • OVH : Société Générale est à l'achat en visant 26 EUR.
  • S&T AG : Stifel démarre le suivi à l'achat en visant 30 EUR.
  • Seco : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 11 EUR.
  • Seri : Kepler Cheuvreux démarre le suivi à l'achat en visant 15,40 EUR.
  • Soitec : Berenberg reste acheteur avec un objectif relevé de 250 à 280 EUR.
  • Superdry : RBC passe de performance sectorielle à surperformance en visant 425 GBp.
  • Symrise : Baader Helvea reste à accumuler avec un objectif relevé de 130 à 137 EUR.
  • United Utilities : AlphaValue passe de vendre à alléger en visant 1026 GBp.
  • Valeo : Barclays passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 35 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Safran mise sur une croissance annuelle de plus de 10% de son CA d'ici 2025.
  • Comme les rumeurs le laissaient entendre, Hermès va entrer dans l'EURO STOXX 50 à la place d'Universal Music Group.
  • Artisan Partners monte juste au-dessus de 5% du capital de Danone.
  • Capgemini acquiert VariQ pour se renforcer dans les contrats fédéraux aux Etats-Unis.
  • Alstom va transférer la contribution de Bombardier Transport pour le train à très grande vitesse V300 ZEFIRO à Hitachi Rail.
  • Electricité de France a signé plusieurs accords de coopération industrielle impliquant des partenaires tchèque, américain, polonais, indien, saoudien et français.
  • Air France-KLM envisage le report de son augmentation de capital à cause d'Omicron.
  • Dassault Aviation sort du STOXX Europe 600, CNP Assurances y entre.
  • Tikehau Capital cède la totalité de sa participation dans Eurazeo. La société de portefeuille a racheté 0,4% de son capital à 72,50 EUR par titre à cette occasion.
  • Gaztransport & Technigaz va concevoir les cuves de quatre nouveaux méthaniers commandés par Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering.
  • Colas acquiert Destia pour 235 M€.
  • Neoen va céder deux centrales solaires en France.
  • Altur verse un acompte sur dividende de 0,37 EUR par action.
  • Abivax prévoit d'inclure le premier patient de l'étude de phase III avec ABX464 dans le traitement de la RCH durant le second trimestre 2022.
  • Abionyx lève 3,6 M€ par placement privé à 3,60 EUR l'action.
  • Enseo choisit Verimatrix pour la protection des contenus de divertissement proposés par les nouveaux décodeurs.
  • Medincell reçoit 4 M€ de financement de Bpifrance.
  • Dolfines sépare ses deux activités et émet 2 M€ d'obligations vertes.
  • Alan Allman Associates continue son développement au Canada.
  • Prodways va vendre des imprimantes 3D et les logiciels associés à un leader mondial de la distribution de produits médicaux et dentaires.
  • Adomos va entrer au capital d’arbitragimmo technologie.
  • Obiz relève ses objectifs annuels.
  • Toosla se lance sur Euronext Growth.
  • Pierre & Vacances, Musée Grévin et Entech ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes (et autres)

  • Royal Dutch Shell conclut la vente de ses activités dans la région permienne à ConocoPhillips pour un montant de 9,5 Mds$.
  • Susan Arnold va remplacer Robert Iger à la présidence de Walt Disney Company.
  • Selon Bloomberg, Apple pourrait annoncer à ses fournisseurs que la demande a ralenti.
  • General Motors va construire une usine de composants de batteries avec POSCO Chemical.
  • Sika envisage de vendre des actifs pour obtenir l'autorisation d'acheter MBCC pour 6 Mds$.
  • Novartis vise une croissance annualisée hors lancements de 1,5% d'ici 2026.
  • The Boeing Company exclu du programme d'achats d'avions de combat du Canada.
  • Le PDG de Xiaomi affirme que le lancement des nouveaux smartphones équipés de Qualcomm est proche.
  • Crown Resorts accorde à Blackstone un accès non-exclusif à ses livres de comptes.
  • Bharti Airtel en pourparlers pour acheter une participation majoritaire dans Dish TV.
  • Chevron augmente son budget de dépenses et ses rachats d'actions.
  • Shenzhen FRD signe un contrat pluriannuel de 565 M$ avec Contemporary Amperex Technology (CATL) pour la fourniture de matériaux de batteries.
  • Square, dirigé par Dorsey, change de nom et devient Block en signe de reconnaissance de la blockchain.
  • Principales publications de résultats : Fast Retailing, Marvell, Dollar General, DocuSign, Strabag, Manutan

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