PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes reculent fortement en début de séance vendredi, le regain d'inquiétude dû à la détection d'un variant du coronavirus potentiellement résistant aux vaccins favorisant le repli des actions, des rendements obligataires et des cours du brut.

À Paris, le CAC 40 perd 3,82% à 6.805,75 points à 09h07 GMT, évoluant au plus bas depuis le 29 octobre. A Londres, le FTSE 100 cède 2,95% et à Francfort, le Dax recule de 2,93%.

L'indice EuroStoxx 50 baisse de 3,51%, le FTSEurofirst 300 de 2,82% et le Stoxx 600 de 2,85%, au plus bas en un mois.

Après la nouvelle vague épidémique en Europe, les inquiétudes sur l'évolution de la pandémie de COVID-19 prennent une nouvelle tournure avec la détection en Afrique du Sud - mais aussi au Botswana et à Hong Kong - d'un variant du coronavirus dont les mutations "très inhabituelles" selon les scientifiques pourraient lui permettre d'échapper à la réponse immunitaire de l'organisme et le rendre ainsi plus transmissible.

L'Organisation mondiale de la santé organise ce midi une réunion d'experts.

La Grande-Bretagne a de son côté déjà pris des mesures en annonçant jeudi des restrictions de voyages vers l'Afrique du Sud et cinq pays africains voisins et l'Italie a interdit les arrivées de plusieurs pays d'Afrique australe.

"À ce stade, il est trop tôt pour évaluer les conséquences économiques potentielles mais toute nouvelle vague pourrait causer de graves dommages à l'économie", a déclaré Holger Schmieding, chef économiste chez Berenberg.

En Bourse, tous les secteurs européens sont en baisse: l'indice Stoxx 600 des transports et des loisirs chute de 4,76%, au plus bas depuis début février, face aux durcissements des restrictions de circulation.

A Paris, Airbus et Unibail-Rodamco-Westfield chutent respectivement de 10,38% et de 10,20%, en queue de peloton du CAC 40, dont aucune composante n'est en hausse.

Les compagnies aériennes Air France-KLM, IAG, Ryanair et Lufthansa abandonnent de 7,80% à 10,8%.

Les banques (-5%) sont elles affectées par la baisse des rendements obligataires, le dix ans américain chutant de 12 points de base à 1,5328% et son équivalent allemand de six points de base.

Crédit agricole cède 4,31%, BNP Paribas 5,13% et Société générale 5,35%.

Le compartiment du pétrole et de gaz lâche 4,89% et celui des ressources de base 4,32% dans le sillage du net repli des cours du brut et des métaux industriels, les incertitudes sur le variant alimentant les craintes de ralentissement économique.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)