OUAGADOUGOU, 4 octobre (Reuters) - Des représentants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se sont rendus mardi à Ouagadougou pour discuter avec les chefs de la nouvelle junte militaire au pouvoir au Burkina Faso de leurs plans en vue d'une transition démocratique à la suite du deuxième coup d'Etat depuis le début de l'année dans le pays, a annoncé la présidence intérimaire.

Cette dernière n'a fourni aucune précision sur les autres sujets possiblement abordés ni sur d'éventuels points d'accord entre les deux parties.

La Cédéao a demandé à plusieurs reprises aux militaires qui ont pris le contrôle du pays vendredi de respecter le calendrier accepté par la précédente junte pour le rétablissement d'un ordre constitutionnel au Burkina Faso d'ici juillet 2024.

Le capitaine Ibrahim Traoré, qui a mené le putsch contre le président par intérim Paul-Henri Damiba, lui-même arrivé au pouvoir après un coup d'Etat en janvier, a déclaré dimanche soir à Radio France Internationale souhaiter que "le retour à l’ordre constitutionnel normal soit même avant cette date, si la situation le présage".

La Cédéao ne s'est pas encore exprimée sur l'issue de la rencontre de mardi.

Dans la matinée, des manifestants hostiles à la venue de sa délégation ont bloqué l'accès au centre de conférences où devaient avoir lieu ces entretiens, a constaté un journaliste de Reuters. La foule était relativement peu fournie et pacifique.

La délégation de la Cédéao est donc restée à l'aéroport au lieu de se rendre dans le centre de Ouagadougou, a dit une source diplomatique.

Au cours du week-end, de violentes manifestations hostiles à la France ont éclaté au Burkina Faso, notamment devant l'ambassade française à Ouagadougou, bien que Paris ait démenti des affirmations selon lesquelles Paul-Henri Damiba s'était réfugié sur une base militaire française. (Reportage Thiam Ndiaga et Vincent Bado, rédigé par Sofia Christensen, version française Bertrand Boucey)