PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère hausse et les principales Bourses européennes, Paris exceptée, progressent à mi-séance jeudi, le regain d'élan donné aux marchés par la prise de fonctions de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis continuant de favoriser les actifs risqués même si les écarts sont limités par l'attente des déclarations de la Banque centrale européenne (BCE).

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais - qui ont inscrit des records mercredi - préfigurent pour l'instant un gain d'environ 0,15% pour le Dow Jones, 0,2% pour le Standard & Poor's 500 et 0,4% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,09% à 5623,50 points vers 11h45 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,04% et à Francfort, le Dax avance de 0,48%. L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,45%, le FTSEurofirst 300 de 0,43% et le Stoxx 600 de 0,54%, au plus haut depuis février dernier.

Quelques heures seulement après avoir prêté serment, Joe Biden a signé une série de décrets qui visent entre autres à amplifier la lutte contre le coronavirus et confirment le retour des Etats-Unis dans l'Organisation mondiale de la santé d'une part, dans l'Accord de Paris sur le climat d'autre part.

Parallèlement, la Maison blanche se prépare à négocier avec les élus républicains au Congrès sur son plan de relance de 1.900 milliards de dollars (1.560 milliards d'euros).

"Du point de vue des investisseurs, avec un front démocrate uni qui prend désormais forme officiellement à Washington, la voie d'une augmentation du soutien budgétaire est dégagée, ce qui conforte notre opinion favorable aux actions", résume Mark Haefele, directeur des investissements d'UBS Global Wealth Management, dans sa note du jour.

En Europe, la BCE ne devrait pas modifier sa politique monétaire après les nouvelles mesures annoncées le mois dernier mais les investisseurs suivront avec attention la conférence de presse de sa présidente, Christine Lagarde, à l'affût de commentaires sur les perspectives de croissance face à l'évolution de la crise sanitaire.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union doivent par ailleurs débattre en fin de journée pour faire le point sur l'évolution de la pandémie, qui alimente les débats sur l'ampleur des mesures de confinement à mettre en oeuvre et l'opportunité d'une éventuelle fermeture des frontières.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Les valeurs technologiques restent le principal soutien à la hausse des Bourses européennes, dans le sillage du Nasdaq américain et après une série de résultats prometteurs dans le secteur. Leur indice Stoxx progresse de 1,9% et dans le palmarès des plus fortes hausses du Stoxx 600, on trouve les spécialistes des semi-conducteurs ASM International (+4,24%) et ASML (+3,99%) ainsi que l'éditeur de logiciels SAGE (+3,49%).

A Paris, Dassault Systèmes et STMicroelectronics prennent respectivement 1,14% et 0,96%.

Signe que les craintes liées à l'épidémie et aux confinements n'ont pas disparu, les opérateurs de centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield et Klépierre abandonnent 4,19% et 3,37%.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, Deutsche Telekom gagne 0,69% et Cellnex 4,3% après l'annonce de la fusion de leurs activités de tours mobiles aux Pays-Bas.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, à 1,0888%, est pratiquement inchangé, confirmant le retour progressif à la stabilité observé ces derniers jours après une phase de hausse soutenue.

Sur le marché européen, les écarts sont également limités en attendant la BCE. Le dix ans allemand s'affiche à -0,521%.

CHANGES Le dollar est reparti à la baisse face aux autres grandes devises, de nouveau pénalisé par l'appétit pour la risque et par la perspective d'un creusement des déficits américains sur fond de relance budgétaire.

L'indice qui suit les fluctuations du billet vert par rapport à un panier de référence recule de 0,24%. L'euro remonte ainsi à 1,2134 dollar avant les annonces de la BCE, effaçant ses pertes de mercredi.

Le yen a quant à lui à peine réagi au statu quo sans surprise de la Banque du Japon, qui a néanmoins revu à la hausse ses prévisions économiques.

PÉTROLE

Après deux séances de hausse, le marché pétrolier recule en réaction à l'annonce mercredi soir par l'American Petroleum Institute (API) d'une hausse inattendue de 2,6 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.

Le Brent abandonne 0,71% à 55,68 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd lui auss 0,71%, à 52,93 dollars.

L'Energy Information Administration (EIA) doit publier ses propres chiffres sur les stocks vendredi.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand