NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La Bourse de New York a terminé en forte baisse, vendredi, pénalisée par le secteur bancaire après les tests de résistance, et alors que la dégradation de la situation sanitaire aux Etats-Unis, en raison de l'accélération du nombre de contaminations au coronavirus, suscite des inquiétudes sur la réouverture de l'économie.

En clôture, l'indice Dow Jones (DJIA) a terminé en repli de 2,8% à 25.015 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a perdu 2,4% à 3.009 points. Dans le même temps, l'indice Nasdaq, riche en valeurs technologiques, a cédé 2,6% à 9.757 points.

Nous avons un "problème grave", a averti vendredi le directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, Anthony Fauci, en évoquant la recrudescence de cas de coronavirus dans plusieurs Etats du pays, comme l'Arizona, le Texas, la Floride et la Caroline du Sud, où le nombre de cas confirmés a augmenté de plus de 30% au cours de la semaine écoulée, selon les données de l'Université Johns Hopkins. Face à cette situation, le Texas a suspendu ses projets de déconfinement jeudi et certains gouverneurs ont promulgué de nouvelles mesures radicales pour tenter de contenir l'épidémie. Parallèlement, d'autres Etats où la prévalence du virus ralentit, comme New York, poursuivent leurs efforts pour relancer l'activité économique et sociale.

Par ailleurs, les revenus des ménages américains ont diminué de 4,2% en mai sur un mois, après avoir bondi de 10,8% en avril. Les dépenses des ménages ont parallèlement progressé de 8,2%, après avoir chuté de 12,6% le mois précédent en données révisées. Ces données reflètent l'assouplissement des mesures de confinement en mai, les aides accordées par le gouvernement américain aux ménages et la hausse du chômage. Les économistes interrogés par le Wall Street Journal tablaient pour mai sur un recul de 7% des revenus et sur une hausse de 8,7% des dépenses.

VALEURS A SUIVRE:

-Facebook (-8,3%) et Twitter (-7,4%) ont plongé après que le géant alimentaire néerlandais Unilever a annoncé vendredi mettre un terme à ses publicités sur les deux réseaux sociaux, jusqu'à "au moins la fin de l'année", leur reprochant une faible implication pour lutter contre les contenus haineux sur leurs plateformes. Les marques d'Unilever, comme les shampoings Dove et les glaces Ben & Jerry's, ont dépensé plus de 11,8 milliards de dollars l'an dernier en publicité aux Etats-Unis.

-Les valeurs bancaires ont chuté après les résultats des derniers tests de résistance menés par la Réserve fédérale (Fed). Le régulateur a ordonné aux banques de plafonner les versements de dividendes aux actionnaires afin de préserver leurs fonds propres. Les banques, qui pourront annoncer dès lundi leurs projets de dividendes pour le prochain trimestre, ne pourront pas verser de dividendes supérieurs à la moyenne des bénéfices des quatre derniers trimestres. Elles ne pourront pas non plus racheter d'actions au troisième trimestre. Goldman Sachs a perdu 8,7%, JPMorgan Chase a cédé 5,5%, Bank of America a lâché 6,4% et Citigroup s'est replié de 5,9%.

-Nike (-7,6%) a annoncé jeudi soir une perte plus lourde que prévu au quatrième trimestre, en raison des fermetures temporaires de magasins liées à la pandémie de coronavirus. Le fabricant d'articles de sport a accusé une perte de 790 millions de dollars, soit 51 cents par action, lors du trimestre clos le 31 mai. Les analystes interrogés par FactSet tablaient en moyenne sur une perte par action de 8 cents. Le chiffre d'affaires du groupe a chuté de 38% sur la période, à 6,31 milliards de dollars.

-Microsoft (-2%) a annoncé vendredi la fermeture de ses magasins physiques, ce qui entraînera une charge avant impôts de 450 millions de dollars dans les comptes du trimestre en cours du géant des logiciels.

-Le distributeur alimentaire américain Albertsons a clôturé en repli de 3%, à 15,5 dollars, pour sa première cotation à Wall Street après avoir été introduit à 16 dollars par action, un niveau inférieur à la fourchette indicative initialement retenue. L'opération permettra aux actionnaires actuels d'Albertsons de lever 800 millions de dollars et valorise l'entreprise à un peu moins de 10 milliards de dollars.

Agefi-Dow Jones The financial newswire