New York (awp/afp) - Wall Street évoluait en ordre dispersé peu après l'ouverture lundi, restant sur ses gardes face à la forte baisse des taux d'intérêt sur fond de montée des tensions entre Washington et ses partenaires commerciaux.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, avançait vers 13H40 GMT de 0,25%, à 24.878,18 points.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, baissait de 0,12% à 7.444,36 points.

L'indice élargi S&P 500 lâchait 0,20%, à 2.757,69 points.

Sur le marché obligataire, le taux américain à dix ans poursuivait sa chute libre après avoir déjà fortement baissé ces derniers jours: il évoluait à son plus bas depuis septembre 2017, à 2,114%, alors même qu'il s'affichait encore 2,5% début mai.

La chute de ce taux d'intérêt signifie que les investisseurs préfèrent délaisser les actifs réputés risqués, comme les actions, au profit d'investissements plus sûrs, tels que les obligations d'Etat américaines.

La Bourse de New York vient de fait d'enregistrer sa première baisse mensuelle de l'année: sur l'ensemble du mois de mai, le Dow Jones a perdu 6,69%, le Nasdaq 7,93% et le S&P 500 6,58%.

"L'effondrement des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine est l'élément principal ayant déclenché ce repli", rappelle Art Hogan de la société d'investissement National en soulignant que les indices se sont aussi repliés en mai car ils s'étaient auparavant redressés de plus de 25% par rapport au creux de fin 2018.

"Le marché est en train d'essayer de recalibrer l'impact des dégâts économiques provoqués par la guerre commerciale sino-américaine" et "l'incertitude repose aussi bien sur la durée de cet affrontement que sur l'ampleur de son escalade", estime le spécialiste.

De nouveaux droits de douane punitifs sur 60 milliards de dollars de produits américains importés chaque année en Chine ont notamment commencé à être appliqués samedi, en réponse aux dernières sanctions américaines prises début mai sur 200 milliards de dollars de produits chinois.

Pékin est ainsi passé résolument à la contre-offensive sur fond de menaces d'embargo sur certains métaux stratégiques, "liste noire" d'entreprises étrangères, hausse des droits de douane et rhétorique guerrière.

En plus de ce front, "la possibilité d'une deuxième guerre commerciale avec Mexico ajoute à l'incertitude du marché", remarque M. Hogan.

Après avoir annoncé jeudi son intention d'imposer dès le 10 juin des droits de douane progressifs sur l'ensemble des biens importés du Mexique, Donald Trump a en effet poursuivi tout le week-end ses attaques contre le Mexique, coupable à ses yeux de laxisme face à l'immigration clandestine.

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