New York (awp/afp) - Wall Street, un oeil sur les derniers développements dans la guerre commerciale que se livrent Washington et Pékin, évoluait en ordre dispersé mercredi après une ouverture en hausse.

Vers 14H25 GMT, l'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones Industrial Average, prenait 0,50%, à 26.377,97 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait 0,46%, à 7.919,52 points.

L'indice élargi S&P 500 était stable, à 2.904,17 points.

La Bourse de New York était rassérénée par le tour que prenait la guerre commerciale avec la Chine et avait terminé en hausse mardi: le Dow Jones avait pris 0,71% et le Nasdaq 0,76%.

"Sans surprise, le commerce continue à dominer l'actualité des marchés", a observé Patrick O'Hare de Briefing.

"L'une des informations les plus marquantes est que la Chine semble limitée dans sa capacité de réponse, de peur de nuire à sa propre économie", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre chinois Li Keqiang l'a reconnu mercredi sans ambages: la deuxième économie mondiale connaît "des difficultés accrues" pour maintenir une croissance stable, face à la violente tempête commerciale qui l'agite.

M. Li a par ailleurs démenti que Pékin dévalue délibérément le yuan pour aider ses exportateurs et modérer l'impact des tensions commerciales, comme l'en accuse Donald Trump.

Les deux capitales se sont infligé entre lundi et mardi une nouvelle salve de taxes douanières, qui a toutefois rassuré les marchés par son degré moins sévère que redouté.

Signe d'une relative accalmie des tensions commerciales à la Bourse, les deux multinationales Boeing et Caterpillar, sensibles à l'actualité sur le commerce mondial, progressaient respectivement de 1,30% et 1,93%.

Tilray s'envole

Plus fondamentalement, les indices boursiers évoluent toujours près de leurs records historiques car "les guerres commerciales ne sont pas le principal moteur des marchés, c'est davantage les résultats d'entreprises", a noté Nicholas Colas de la société DataTrek.

Les profits des sociétés cotées américaines, attendus en hausse de 20% au troisième trimestre et d'autant au quatrième, justifient que les indices boursiers se maintiennent à ces niveaux, a ajouté M. Colas.

Parmi les indicateurs du jour, les mises en chantier de logements ont rebondi davantage que prévu en août par rapport à juillet et le déficit des comptes courants s'est replié plus que prévu au deuxième trimestre.

Le marché obligataire se tendait: le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans montait à 3,070%, contre 3,055% mardi à la clôture, et celui à 30 ans à 3,218%, contre 3,201% à la précédente fermeture, les deux évoluant au plus haut depuis mai.

La crainte de voir Pékin, dans le cadre de la guerre commerciale, vendre une partie de ses réserves massives de bons du Trésor américain faisait partie des raisons de cette nouvelle tension.

Parmi les valeurs du jour, Tilray s'envolait de 33%. Le producteur canadien coté à Wall Street profitait de déclarations de son patron à la télévision mardi soir, soulignant l'énorme potentiel de croissance de son entreprise face à la perspective d'une légalisation de la vente du cannabis dans des pays de plus en plus nombreux.

Cronos et Canopy Growth, deux autres sociétés canadiennes également cotées à Wall Street et liées à cette industrie, gagnaient respectivement 11,76% et 4,17%.

McDonald's avançait de 0,67%. L'Union européenne a jugé légal mercredi le traitement fiscal avantageux accordé par le Luxembourg à l'entreprise, épargnant ainsi le roi du Big Mac, contrairement à d'autres géants américains, comme Apple, condamnés à rembourser des impôts non payés.

Le groupe spécialisé dans les objets connectés Fitbit avançait de 1,90% à l'annonce d'un prolongement de son partenariat avec l'assureur Humana (+0,21%).

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